mercredi 6 août 2008

Maurice en cailloux

mardi 5 août 2008

Rentrée

Il ne m’a pas fallu de GPS ce matin pour retrouver le chemin de la gare (et du travail) ce matin. A l’extérieur il faisait le même temps que lorsque je suis parti en vacances : gris et pluvieux. Pas de grands changements de ce côté.

De même pour mon arrêt de bus et les suivants qui se trouvaient toujours à leur place. À noter la mine bronzée de quelques rares voyageurs des banlieues qui comme moi avaient la même trogne renfrognée. Était-ce à cause de la grisaille ou bien s’agissait-il du jour de la rentrée professionnelle ? Je décide d’aller m’asseoir dans le fond du bus, pour changer et voir comment ça fait.

Du coup je remarque que le dossier du fauteuil juste devant moi est maintenant en métal. Difficile de le faire fondre avec un briquet, d’y coller des chewing-gums, d’y dessiner des cœurs et des sesques ou d’y laisser ses opinions concernant la politique et la maréchaussée.

Dans le train, les fenêtres de la rame dans laquelle je suis monté étant restées ouvertes au moment où il a plu, certains sièges étaient humides. Heureusement pour moi, les places libres et sèches ne manquaient pas. En ce début de mois d’août ce n’est pas anormal.

Je choisis donc une place près de la fenêtre, pour pouvoir admirer le temps pourri à travers des vitres rendues pratiquement opaques par les gravages laissés par on sait trop qui. Des suites de lettres incompréhensibles pour le commun des mortels et probablement pas beaucoup plus pour leurs auteurs.

J’aurai quand même le temps d’apercevoir un morceau d’arc-en-ciel entre deux immeubles, preuve que le soleil brille quand même quelque part, avant de passer sous terre.

Autour de moi les habitudes des voyageurs n’ont pas changé : bavardage, lecture, jeux électroniques, séances de maquillage, rien… observation.

Mab a débarqué

lundi 4 août 2008

C'est reparti

Au cours de quelques semaines de repos bien mérité, Maurice en a profité pour se détendre et penser à autre chose qu'aux transports en commun. Il a pu non pas s'isoler sur une île déserte, mais a au moins pu échapper à la foule, au bord de l'eau et au soleil.

Ce matin il est de retour et ce n'est le cœur léger qu'il reprend le chemin de sa gare d'attache. Comme beaucoup il pense déjà aux prochaines et à ce qui l'attend au bureau.

La photo qui illustre le billet de ce jour est la dernière vision qu'eut Maurice avant d'être en vacances, alors qu'un escalier mécanique l'amène vers l'air libre. Pour changer, les photos des jours à venir seront l'antithèse de ce qu'il peut voir tous les jours.

Maurice a quand même eu quelques flashes et par moment il n'a pu échapper à quelques détails qui malgré lui lui ont rappelé son autre vie...

Un peu de patience, vous comprendrez !

En attendant, que ceux qui sont absents en profitent et que ceux qui sont toujours là fassent de même !

En voiture !

Escalator

vendredi 11 juillet 2008

Bonnes vacances !

Maurice prend quelques jours de vacances et vous prie de bien vouloir l'excuser quelques instants. Il reviendra, c'est certain. En attendant, profitez des beaux jours et rendez-vous sur la toile !

TGV

jeudi 10 juillet 2008

MES COMPAGNONS D'UN JOUR


Foule dans couloir

Foule dans gare

mercredi 9 juillet 2008

Le Graal

C’est tout de même avec un peu d’appréhension que je pénètre dans cette agence. Ma mésaventure de la veille est encore bien présente à mon esprit. Vu de l’extérieur, quelques personnes patientent alors que trois autres sont en train de se faire servir. Je prends mon souffle et pousse la porte d’entrée.

Tiens ! Ici l’entrée est libre…

Je lance un « Bonjour Messieurs Dames ! » à la cantonade. J’aime bien faire ça car en général personne ne moufte et au contraire se plonge dans l’observation de ses chaussures ! Ici ça ne déroge pas à l’habitude. Comme les ascenseurs que je prends le matin pour aller travailler. Les réponses, quand il y en a, se limitent à des grognements indistincts.

Peu m’importe. J’ai repéré un bout de canapé libre dans la salle d’attente ainsi que les personnes qui sont arrivées avant moi. Je m’assois et déjà j’imagine les interminables minutes d’attente dans des fauteuils finalement assez confortables. L’ambiance est calme.

À ma grande surprise, l’attente ne sera finalement pas si longue. Un homme barbu me reçoit. En quelques mots je lui explique mon malheur. Il m’apprend, car je ne le savais pas, qu’on pouvait me renouveler gratuitement mon Passe Navigo deux fois par an ! Au-delà il faut payer. Toujours d’après lui, il arrive que certaines personnes le perdent tous les mois…

Toutes mes données sont accessibles depuis son poste de travail et c’est sans doute en voyant l’ancienne photo qu’il décide d’en refaire une ! C’est vrai que la première était horrible. Celle-ci l’est moins !

Le temps d’imprimer le badge, de le glisser dans un tout nouvel étui rigide et de se dire au revoir, il se sera passé dix minutes !

Finalement l’accueil reçu dans cette agence de La Défense m’aura fait oublier mes déconvenues de la veille. J’ai maintenant un Passe Navigo tout neuf et je ne sais pas quoi faire de plus qu’avant pour ne pas l’égarer. J’ai tout de même remarqué que depuis, je portais plus régulièrement la main à la poche dans laquelle il se trouve !

Jay Delaveine

mardi 8 juillet 2008

Dans la peau d'un fraudeur

Le lendemain matin, ma décision est d’ores et déjà prise quant à mafaçon de voyager sans payer. Je n’ai en effet toujours pas l’intention de payer un ticket plein tarif. Je paye déjà un abonnement mensuel et la RATP a refusé la veille de me refaire mon Passe Navigo égaré. Je sais, mes arguments ne valent pas grand-chose.

Ce matin j’ai donc pris un autre Passe Navigo dont le titulaire n’en a pas l’usage ce jour là. En cas de contrôle, je dirai que je n’ai pas de titre de transport. Cela me permettra de franchir les portillons sans me faire remarquer. Les contrôleurs dans les gares s’intéressent plutôt à ceux qui passent les portillons sans utiliser de titre de transport. C’est très rare qu’ils filtrent les voyageurs dans les couloirs (ça m’est arrivé une fois).

Ce n’est qu’à l’occasion d’un contrôle dans une rame que je pourrais risquer quelque chose. Si j’ai été contrôlé 10 fois en vingt ans, ça doit bien être un maximum…

Mon objectif est d’atteindre l’agence commerciale de La Défense. C’est ma destination finale et c’est sur le chemin de mon bureau.

Mon voyage se déroulera sans anicroches. Tout au plus éprouverai-je un léger sentiment de crainte, car foncièrement, Maurice fait plutôt dans l’honnête et habituellement n’encourage pas ce genre de comportement. Cela dit, si c’était à refaire…

C’est finalement soulagé que je pourrai sortir dans le hall RER et me rendre directement à l’étage là où se trouve la solution à mon problème et là où devrait prendre fin cette satanée histoire.

J’entends d’ici le soupir de soulagement d’un grand nombre d’entre vous qui, lassés de voir s’éterniser cette histoire et pressés d’en connaître la chute, se disent qu’on va enfin pouvoir passer à autre chose !

Il ne me reste plus qu’à demander un Passe Navigo.

Arriere

lundi 7 juillet 2008

Fraude

Je suis passablement énervé devant ce que je trouve être un abus de pouvoir. Je maudis cette personne et me promets, en rentrant, de façonner en son souvenir une statuette de cire que je transpercerai d’épingles avec un plaisir sadique.

Je décide de me glisser derrière un voyageur pour passer les portillons car je n’ai aucunement envie de payer un ticket que je n’aurais pas eu à payer si on m’avait refait mon Passe Navigo comme c’est prévu dans le contrat. En d’autres termes, je vais frauder. Le premier qui se présente, et ce sera le bon, est un homme.

Au moment où le tourniquet se rabat derrière lui, je me colle contre lui ! Et hop, nous sommes passés. Vu le regard qu’il me lance, il n’a pas apprécié du tout. Soit que je me colle à lui, soit que je fraude…

Je m’en moque. Il n’a qu’à me dénoncer aux contrôleurs absents s’il le souhaite. Je n’attends que ça ! Je suis remonté comme un ressort et il ne manquerait pas grand-chose pour que ça parte…

Il s’agit maintenant de rentrer dans le RER. J’ai déjà vu tellement de personnes le faire, que je n’ai même pas à me poser la question de savoir comment m’y prendre.

Ce coup-ci je repère une jeune femme. Juste avant de m’engager avec elle dans le portillon, je la préviens que je l’accompagne. Elle me prévient à son tour qu’elle ne paiera pas l’amende au cas où un contrôleur surgirait. Je lui dis qu’il n’y aura pas de problème, et hop !

Me voici dans le RER. Une fois là, à cette heure de la journée, je sais qu’il y a très peu de chance que je me fasse contrôler. Si cela devait arriver, j’aurais de quoi récriminer. Je ne sais pas si cela serait entendu, mais cela me permettrait au moins de vider mon sac en espérant que cela remonte là où il faut.

La sortie pouvant s’effectuer sans ticket, je n’ai d’autre souci que de penser à la manière de voyager le lendemain matin et du meilleur endroit où me faire refaire ce fichu Passe Navigo.

Depart

vendredi 4 juillet 2008

Cave Canem

Je m’en moque de ce qu’elle a fait, bien ou mal. Il n’y a que mon problème qui devrait être important à ses yeux. C’est vrai qu’elle a une tête à faire des conneries. Je demande pour la énième fois qu’elle veuille bien faire le nécessaire, que l’agence ne doit fermer que dans une demi-heure, que je dois rentrer chez moi… Comme je n’ai pas de Passe Navigo, je lui demande qui va me payer ou me rembourser mon ticket puisqu’elle refuse de m’en faire un.

Rien à faire, je suis face à des esprits obtus et butés qui ne veulent rien entendre et sont trop pressés d’en finir sans se soucier le moins du monde de mon existence, de mon problème et pour qui le sens commercial ou le souci de la qualité du service n’ont pas encore imprégné leurs méninges.

Sans doute quelques manières à prévoir et à inculquer au cours des séances de formation professionnelle qui ne doivent pas manquer.

Est-ce normal que leur refus m’oblige à acheter un aller retour plein tarif ? Il faudra bien que je rentre chez moi et que je revienne le lendemain dans Paris. Cela ne les gêne pas du tout. Au contraire elles me répondent :

« Revenez demain, ça ouvre à sept heures ! ».

Des pulsions violentes m’envahissent et l’image de cette harpie clouée à la porte de son Club me traverse l’esprit.

Étant maintenant définitivement convaincu que je n’arriverai à rien, je réalise qu’il ne sert à rien d’insister. Ce n’est pas encore aujourd’hui que mon estime pour les préposés à casquette et à uniforme remontera… Il n’y a pas assez de distributeurs automatiques.

Ma décision est prise. Je n’attends pas qu’elle ait terminé de me justifier son refus. Je lui tourne le dos et je quitte les lieux.

J’ai déjà repéré la personne derrière laquelle je me glisserai dans le métro.

Sans payer !

Accordeon

jeudi 3 juillet 2008

Entrée en force

Mes arguments ne convainquent personne et les portes restent closes.

Un des clients finit enfin par sortir. C’est un homme. Jeune (plus jeune que Maurice). Il s’arrête dans le passage pour me dire :

« N’insistez pas Monsieur, c’est fermé ! ».

Que me veut-il celui-là ? N’a-t-il rien d’autre à faire que de s’occuper de ce qui le regarde ? Pas la peine de lui parler. Un regard de travers et je m’avance. Il s’écarte et me laisse passer. Je peux enfin rentrer dans ce fichu Club. Brave garçon…

Je me fais accueillir comme il se doit par les deux cerbères de service accortes préposées.

« C’est fermé depuis 10 minutes Monsieur ! »

Pas un bonjour, pas un désolé, pas un veuillez nous excuser... Bref, dans la droite ligne du Parti. Celle-là, celle avec les lunettes, a une tête à donner des prénoms à ses pantoufles. J’ai un collègue de travail dans le même genre… La satisfaction du client et la qualité de la prestation du service ne sont pas ses valeurs de référence. A priori elle a tout de même rendu un homme heureux, celui qu’elle n’a pas épousé.

Espérant que de guerre lasse, par compréhension, par humanité, par gentillesse ou par simple volonté de rendre service, elle daigne répondre favorablement à ma demande, je répète à nouveau que j’ai besoin d’un nouveau Passe Navigo car j’ai perdu le mien, que ce sont des choses qui arrivent et il est prévu qu’on me le remplacera gratuitement. En ce qui me concerne c’est la première fois en plus de vingt ans que cela m’arrive. Par ailleurs il reste encore du temps avant la fermeture officielle de l’agence…

Elle ne m’écoute même pas. Elle se contente de s’adresser à sa collègue qui n’a pas terminé avec sa cliente, pour lui dire !

« J’ai fait une connerie… J’ai fait une connerie… ! »

Trottoir express

mercredi 2 juillet 2008

Dialogue de sourds

Comme la porte refusait de s’ouvrir, je finis par jeter un coup d’œil à l’intérieur à travers les portes vitrées. Deux personnes me font de grands gestes avec les bras en me regardant. Il ne s’agit pas des agents de la RATP, mais de leurs clients. En croisant et en décroisant les bras devant eux, et ouvrant de grands yeux et en articulant grossièrement de la bouche, il me font comprendre que c’est fermé.

Ils font erreur car l’agence est censée fermer dans une demi-heure. Je reste donc planté devant la porte avec l’intention de rentrer dès que celle-ci s’ouvrira au moment où un des clients voudra sortir.

Alors que les agents commerciaux de la RATP n’ont pas encore levé les yeux vers moi, trop occupés qu’ils sont à agrafer des documents ou pianoter sur le clavier de leur terminal, les clients insistent et recommencent leurs gesticulations. Cette fois je les entends à travers la vitre me dire que c’est fermé.

C’est sympathique de leur part de faire les commissions à la place des autres, mais si quelqu’un doit me dire quelque chose, ce sont les deux autistes de service agents de la RATP.

Je leur réponds quand même que l’agence est censée fermer dans une demi-heure. Cette remarque a le don de sortir les deux préposées de leur hébétude. Dans un ensemble parfait chacune d’elles lève le bras gauche pour me montrer sa montre qu’elles tapotent de l’index droit pendant que leur tête s’incline rapidement de droite à gauche.

« C’est fermé qu’on vous dit ! »

Je répète ma rengaine : il reste 30 minutes avant que l’agence ferme, j’ai perdu mon Passe Navigo et j’ai besoin d’en avoir un nouveau.

Nouveau concert de refus. Qu’à cela ne tienne, je campe sur mes positions. Quelqu’un finira bien par sortir. En même temps je sens que l’énervement que j’avais jusqu’à présent réussi à réprimer, commence à prendre le dessus.


Baleine de profil

mardi 1 juillet 2008

Sésame ouvre toi !

L’endroit semble assez sombre, probablement pour donner l’impression d’être dans un club chic, dans les tons verts avec des chiffres et des lettres peints sur les murs. Il doit s’agir de noms de stations célèbres. Peut m’importe l’emballage. Je suis tout content d’avoir enfin trouvé cet endroit tant désiré.

Je regarde l’heure sur mon téléphone car je ne porte plus de montre et je constate avec plaisir qu’il me reste largement 40 minutes avant la fermeture ! Cela ne devrait pas poser de problème puisqu’il m’a été dit que toutes les données me concernant étaient accessibles à partir de n’importe quel agence de ce type.

Maurice est donc confiant !

Comme dans tous les clubs selects qui se respectent, il faut montrer patte blanche avant d’entrer, pouvoir prouver qu’on en fait bien parti. On n’est quand même pas dans un moulin. À la différence d’autres clubs signalés par une lumière rouge à l’entrée et dont on n’aperçoit que difficilement à travers une toute petite fenêtre les longues jambes croisées de charmantes jeunes femmes en train de se rafraîchir d’une coupe de champagne, ici, tout est exposé à travers de grandes baies vitrées.

A l’intérieur on peut aisément distinguer deux bureaux occupés par deux femmes portant fièrement l’uniforme RATP. Pas des top-modèles, mais probablement efficaces. On ne peut pas tout avoir…

Ne vous y trompez pas et ne mettez pas cette réflexion sur le compte de la misogynie car vous feriez fausse route.

Je cherche désespérément une poignée de porte, mais en vain. Ici il y a quand même une sonnette à l’entrée. La peinture en est sérieusement écorchée et rayée, signe sans doute d’une importante fréquentation.

Décidé à en terminer rapidement, j’appuie sur le bouton, sans résultat. Je renouvelle l’opération, pensant n’avoir pas appuyé correctement. Rien… Y aurait-il une incantation que je n’aurais pas prononcée ?


Baleine face

lundi 30 juin 2008

Repos

De retour des 24 heures du Mans Roller, Maurice n'a pas travaillé aujourd'hui !

Il reprend le chemin du travail demain... et retrouvera son train de banlieue préféré.

vendredi 27 juin 2008

Fin de la quête ?

J’opte finalement pour la certitude.

Erreur…

Je remercie et je souhaite quand même une bonne fin de journée à cette femme qui à aucun moment n’a fait preuve d’une amabilité démesurée. On a les commerciaux qu’on mérite. C’était sans doute le service minimum. Mais bon… j’avais obtenu les renseignements que je souhaitais.

Me voilà donc de nouveau parti. J’escalade l’immense escalator qui n’avance pas assez vite à mon goût, pour me retrouver tout à coup au milieu de la foule affairée des badauds, des touristes, des passants et de toutes ces personnes crapahutant aux abords des fameux Grands Magasins en fin de journée.

Maurice n’est pas un grand fana du shopping, mais le fait de bonne grâce, de te’mps en temps, lorsque c’est vraiment nécessaire, mais aussi parfois pour faire plaisir. J’espère que ces quelques lignes seront lues et interprétées comme il se doit ! Mmmh ?

Bref. Il faut à présent se frayer un passage au milieu de tous ces obstacles et de toutes ces personnes en train d’admirer les 1000 et une façons de s’habiller d’un paréo (l’été approche) ou de découper des légumes en moins de deux.

Entre les arbres, les poteaux, les feux, les stands, les piquets, les badauds, les kiosques et les motos ou vélos qui stationnent, il reste peu de place pour progresser à pied sur les trottoirs. Il n’est pas facile non plus de remonter le boulevard Haussmann à pied à contresens de la circulation automobile.

Je trouve finalement l’entrée de la fameuse station de métro et j’en dévale les escaliers. Au bout de plusieurs couloirs, je finis par apercevoir le Club RATP. Un peu comme si au détour d’un chemin forestier un peu sombre vous arriviez d’un seul coup dans une clairière.

Il faut s’appeler Maurice pour penser à ça à ce moment là !

jeudi 26 juin 2008

Déviation

Je m’acquitte évidemment d’un ticket plein tarif. Ma carte Famille Nombreuse n’est plus valable depuis que mon aîné a eu 18 ans… Je remercie la guichetière et je me dépêche quand même de prendre le métro. Jusqu’ici tout va bien et j’imagine alors que tout va rentrer dans l’ordre en moins de deux.

Erreur !

Arrivé à Havre-Caumartin j’emprunte la correspondance pour la Gare Saint-Lazare. En route je demande tout sourire à une autre guichetière si elle sait où se trouve la fameuse agence commerciale de la gare Saint-Lazare. Un coup d’œil et je constate que le charme n’opère pas de la même façon… Elle sait où se trouve l’agence mais ne me le dit pas. Aïe ! Elle m’explique qu’il est tard et qu’elle est probablement fermée. Je lui fait part de mon étonnement car vue l’heure qu’il est et selon les informations qu’on m’avait communiqué il y a quelques instants, l’agence ne devrait pas fermer avant 40 minutes.

Elle m’explique alors qu’il y a des travaux dans cette agence et du coup ils ne respectent pas forcément les horaires de fermeture. Ben voyons…

« Par contre, me dit-elle, vous pouvez tout aussi bien vous rendre à la station de métro qui est à côté de l’Opéra, derrière le Printemps. À cette station de la ligne 9 il y a un Club RATP qui vous refera votre Passe Navigo sans problème. Il faut sortir par là (elle me montre un immense escalator), longer le magasin du Printemps et descendre dans le métro. »

Devant mon sourcil froncé elle rajoute : « Maintenant, vous faites comme vous voulez… ».

Restons calme, me dis-je et analysons la situation. D’un côté une agence commerciale proche mais qui risque d’être fermée, et de l’autre un Club RATP un peu plus lointain mais qui sera ouvert et me fera mon Passe Navigo…

mercredi 25 juin 2008

Retard annoncé

Je n'étais pas dans le TGV revenant de Montpellier...

mardi 24 juin 2008

La quête

Un être vous manque et tout est dépeuplé. Un Passe Navigo est égaré et il va falloir galérer pour rentrer.

Le problème c’est qu’il commence à se faire tard, je ne suis pas dans mon quartier et je suis un peu plus éloigné de chez moi qu’en temps normal. Il en faut cependant plus pour me déstabiliser. Il n’y a de toute manière pas à tortiller, il faut que prenne d’abord le métro.

En me rendant à la station de laquelle j’étais sortie le matin même, je regarde par terre à tout hasard au cas où mon Passe Navigo y serait encore. Évidemment, après une longue journée ce serait un miracle que personne ne l’ait vu et ramassé...

Je marche quand même d’un pas assez rapide car j’ai perdu de temps, l’heure tourne et les trains de ma correspondance n’attendent pas. Je n’ai pas envie en plus d’arriver à toutes les heures chez moi.

Arrivé à la station de métro, je m’adresse au guichet. En pleur j’explique à une charmante jeune femme que j’ai perdu mon Passe Navigo et que je ne peux plus rentrer chez moi. Devant tant de souffrance et de douleur, elle finit par me faire entrer dans sa loge pour me consoler. Et vous croyez tout ça ? Pfffff… Reprenons !

J’explique donc ma mésaventure à une jeune femme très serviable et souriante qui me donne la liste des stations de métro à proximité qui pourront encore me dépanner à cette heure de la journée. Comme la station qu’elle propose est à l’opposé de la direction que je souhaite prendre, je lui donne ma destination. Aussitôt elle me communique une nouvelle liste de stations. J’opte pour l’agence commerciale de la gare Saint Lazare qui fermer plus tard que les autres.

« Vous avez le temps » me dit la marchande.

lundi 23 juin 2008

Fin du rêve

En fait, à cet instant je décide de retourner dans la salle car je me dis que jamais je n’ai jamais encore perdu mon Passe Navigo ou ma Carte Orange. Même si ça ne m’est jamais arrivé, cela peut quand même arriver un jour ou l’autre. Il y a donc une chance qu’il soit resté sur place. Autant en avoir le coeur net.

De toute manière je n’ai à ce moment pas de titre de transport pour rentrer chez moi, donc quitte à perdre du temps, autant essayer d’abord de le retrouver avant d’envisager autre chose et de prendre une quelconque autre décision. Cette solution, même si elle est peu probable a le mérite d’être la plus radicale.

De retour à ma place dans la salle, bien sûr je ne trouve rien. Comme je l’écrivais précédemment, comme il n’y a rien sur ou sous les bureaux, forcément un Passe Navigo en déshérence ne serait pas passé inaperçu. Après être retourné dans tous les endroits par où j’étais passé dans la journée, après m’être entendu dire par le gardien des lieux que non, personne ne lui avait rapporté de Passe, je réalise alors que ma crainte était fondée.

S’il n’est dans aucune de mes poches, s’il ne se trouve pas dans ma sacoche et s’il n’est pas dans la salle où j’ai passé la journée, c’est qu’il n’y est jamais rentré. Et s’il n’y est jamais rentré…

Cette fois je me rends à l’évidence, j’ai bel et bien perdu mon Passe Navigo, c’est la fin de la journée et je suis loin de chez moi. Il me reste peut-être le temps de refaire cette fichue carte. Je crois me souvenir que c’est gratuit, encore faut-il savoir où pouvoir le faire, et rapidement.
C’est peut-être encore jouable, alors ne baissons pas les bras, prenons le taureau par les cornes, haut les cœurs et en avant ! Voyons comment les choses vont se passer…

vendredi 20 juin 2008

Alaaarm !

Alors que je sortais à l’extérieur ou bien même lorsque je quittais mon siège pour en rejoindre un autre, je laissais mon blouson en plan sur un fauteuil à roulettes à côté du mien. Quelqu’un profitant de mon absence momentanée aurait-il été tenté de me faire les poches ? Même si plus rien ne doit m’étonner, je ne pense pas que ce soit le cas.

Une fois encore, à cet instant précis je ne suis pas conscient du malheur qui m’attend.

Le soir au moment de partir, je fais place nette. Il n’y a pas de tiroir, pas d’armoire, juste un PC sur une table, pas de dossier ou de paperasse. Rien donc qui puisse attirer l’attention, comme par exemple un Passe Navigo qui détonnerait complètement dans le paysage !

Je quitte la salle en fin d’après-midi et déjà je pense au trajet du retour. En marchant je passe machinalement la main à l’endroit où mon Passe Navigo devrait se trouver. Il n’y est pas. S’il n’y est pas c’est que j’ai du le mettre dans une autre poche. Non, ce n’est pas celle-ci non plus... Après les avoir toutes passées en revue, je recommence l’exercice et force est de constater qu’elles sont vides. C’est ridicule de recommencer cet exercice car il est impossible à louper du premier coup.

Peut-être pas pour tout le monde. Je ne porte pas de lunettes, mais il m’est arrivé de voir des personnes réaliser qu’elles avaient leurs lunettes sur le nez alors qu’elles les cherchaient partout !

Fin de l’aparté.

Je pratique le même exercice dans ma sacoche que je fouille dans tous les sens. Rien ! Mince ! Je peste contre moi-même car il va falloir que je retourne dans la salle dans laquelle j’ai passé la journée. Cela va me faire perdre du temps…

jeudi 19 juin 2008

Inconscience

Après réflexion, si j’avais pu jusqu’à présent progresser dans mon périple, c’est que j’avais pu franchir les différents portillons à l’aide mon Passe Navigo.

Cependant pour sortir du métro il n’est pas nécessaire d’avoir de Passe ou de ticket. Je ne l’avais peut-être déjà plus à cet instant. Avait-il glissé d’une de mes poches entre temps ? Alors que j’avais déjà bien marché, j’ai commencé à avoir chaud. Je décidais alors de retirer mon blouson.

Deuxième possibilité de perte donc. Je pensais avoir mis mon Passe dans la poche de ma chemisette et j’étais persuadé de ne rien avoir dans les poches de mon blouson. Je n’aurais donc pas pris de précaution, et pour cause, pour l’enlever et le porter sur l’avant-bras.

On ne saura certainement jamais, mais à cet instant je suis toujours inconscient du drame qui s’est noué de façon irréversible.

Ma journée se passe bien. Je suis enfermé dans une salle sans fenêtre et sans lumière extérieure. Cette salle peut contenir plusieurs centaines de personnes, mais en ce jour quelques dizaines seulement travaillent sur ce site. L’ambiance est calme et studieuse. À l’abri de l’agitation extérieure et des sollicitations habituelles, je peux abattre une quantité de travail supérieure à la moyenne.

Du coup, je ne vois pas le temps passer. Le déjeuner se prend sur place, grâce à un service de plateaux-repas. Ce n’est pas mauvais mais par la suite j’aurai des brûlures d’estomac.

À deux reprises j’irai mettre le nez dehors. Une première fois juste après déjeuner pour prendre mon café et me rendre compte que le soleil brille et qu’un cerisier couvert de fruits n’attend que des mains tendues pour les cueillir, une deuxième fois, toujours un café à la main et accompagné d’une collègue que l’idée de manger des cerises que je lui cueillerais a décidé de répondre favorablement à mon invitation de sortir avec moi !

mercredi 18 juin 2008

Les circonstances

Comment ai-je pu le perdre ? Quelques heures après, quelques jours plus tard, je me pose toujours la question. J’ai beau me repasser dans la tête le film des événements, je ne vois rien, mais je devine.

Cette journée n’était pas comme les autres car il fallait que je me rende sur un lieu de travail différent de celui que je fréquente habituellement. Si le début de mon parcours était inchangé, la fin différait complètement. En cours de route, plutôt que de abandonner le RER A pour prendre le métro. La veille j’avais repéré l’itinéraire le plus direct et le plus rapide à prendre. Il me fallait emprunter la ligne 9 puis la 10. Facile !

Un autre élément qui a probablement aussi de l’importance, est le fait que je n’étais pas habillé comme à l’accoutumée. Devant rester enfermé, pour ne pas dire enterré durant toute la journée, j’avais laissé mon costume sur son cintre et troqué une chemisette contre une chemise à manches longues. Et comme en ce moment les matins sont plutôt frisquets, j’avais aussi ressorti mon blouson de cuir de son placard. C’est dans ce même placard que je range ma machette et mon pagne en peau de léopard.

En arrivant dans le métro ce matin là, des messages diffusés par haut-parleurs annonçaient les difficultés de circulation sur la fameuse ligne 3. Je ne me sentais pas concerné même si je pouvais avoir une pensée pour une des lectrices de ce blog. C’était un mercredi.

Arrivé à ma correspondance un autre message annonçait l’arrêt de la circulation sur la ligne 10. Bigre ! Le conducteur de la rame (en civil) et un agent de la RATP (en tenue réglementaire) confirmaient l’impossibilité de poursuivre leur chemin aux voyageurs désorientés. Il ne me restait plus qu’à sortir du métro et à marcher. Décidemment, ça partait mal…

mardi 17 juin 2008

Disparition

Il ne me quittait jamais et il m’arrivait souvent de le garder tout contre moi. Jamais il ne m’avait fait défaut et toutes les fois où je l’avais sollicité, il avait toujours répondu présent. Il m’était arrivé dans la journée, non pas de l’abandonner, mais de ne pas l’amener avec moi. Non pas par négligence, mais volontairement car il ne pouvait pas occuper sa place habituelle.

Contrairement à d’autres personnes, il ne m’a ait jamais lâché au pire moment et il réagissait au quart de tour, alors que pour d’autres il n’était que source de contrariété.

Il n’y a que les week-ends et pendant les vacances que nous étions séparés l’un de l’autre. Et encore ! Il nous arrivait de nous retrouver, et même dans ces moments là, après une longue absence, il venait à mon aide sans rien dire et sans rechigner, comme si de rien n’était.

Certes à plusieurs reprises il avait échappé à mon attention et c’est toujours avec beaucoup d’énergie et d’appréhension que je m’étais lancé à sa recherche. C’est également avec beaucoup de soulagement que je le retrouvais. Je ne pouvais pas lui en vouloir car j’étais probablement et même sûrement le seul responsable de cette situation. Si seulement je l’avais traité et considéré toujours de façon égale, ça ne serait jamais arrivé.

C’est souvent après, lorsque tout est terminé et parfois lorsque c’est trop tard, qu’on réalise à quel point un infime changement dans le comportement aurait pu avoir un immense effet sur le déroulement d’un événement et comment on aurait pu éviter un drame.

Un geste, un mot, une attitude…

Cette fois mon inattention lui aura été fatale et je ne cherche pas à me défiler devant la lourde responsabilité que je porte dans cette affaire.

Pour la première fois, alors qu’il m’accompagne depuis des années, j’ai perdu mon Passe Navigo.

Autoroute

lundi 16 juin 2008

Défoliant (2/2)

De même, en France et particulièrement en Région Parisienne, il y a suffisamment de motifs variés pour entraîner un problème de circulation, et il n’est vraiment pas nécessaire d’en rajouter un autre. J’imagine la tête des usagers lorsque le matin on leur annonce : « Les feuilles mortes tombées sur les voies empêchent toute circulation des trains. Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée. »

Cela dit, si la fin justifie les moyens, ne serait-il pas possible d’en imaginer un autre justement ? Le traitement mécanique ne serait-il pas préférable au traitement chimique ? Les déchets pourraient ainsi être recyclés plutôt que de pourrir sur place.

Lorsque les abords des voies sont débroussaillés de façon mécanique, on ne peut pas dire que le travail ait été fait dans la dentelle, vue la façon dont les branches restantes sont déchiquetées. Je serai curieux de voir à quoi ressemblent les engins qui sont capables d’avaler autant de branchages et parfois des branches de section assez importante.

Cela dit la nature reprend vite ses droits. Il n’est qu’à voir en ce moment les quantités de coquelicots qui fleurissent le long des voies, les colorant d’un rouge vif. Ne manquent que les bleuets (hélas disparus) et les marguerites pour pouvoir confectionner des bouquets aux couleurs bien de chez nous !

Sur le quai de gare où Maurice descend le soir en rentrant chez lui c’est un peu la forêt vierge. Les précipitations abondantes des semaines précédentes conjuguées avec une température relativement clémente ont permis à la végétation de se déchaîner ! Il faudra bientôt faire quelque chose car les mûriers sauvages poussent comme du chiendent et à certains endroits il faut presque se contorsionner pour pouvoir passer sans y laisser un morceau de costume !

Seine

vendredi 13 juin 2008

Défoliant (1/2)

Les trains de banlieue, en particulier celui qu’emprunte Maurice quotidiennement, ne roulent pas que dans les tunnels ou au milieu d’un environnement essentiellement urbain. Ils traversent aussi des zones forestières et parfois rurales. A travers les vitres gravées à l’aide d’une bougie (d’allumage), on peut apercevoir de la verdure !

Au bord de ces portions de voies, la végétation pousse de façon naturelle, c'est-à-dire non domestiquée par la main de l’homme. En fait pas complètement car l’homme veille à ce qu’elle n’empiète pas sur son domaine ferroviaire.

Les abords des voies sont régulièrement nettoyés de façon mécanique, fauchés et taillés, mais aussi de façon chimique. Chacun peut en ce moment constater comment l’herbe est jaune le long des voies, jusqu’à une distance régulière de la voie, comme si cette zone avait été délimitée au cordeau. Jaune, alors qu’il pleut pratiquement tous les jours… De la même façon, les feuilles des arbres et arbustes qui poussent le long de la voie sont couleur marron foncé alors que nous sommes toujours au printemps. Et comme pour l’herbe, les feuilles le sont à une distance toujours régulière des voies ferrées, à l’horizontal et au vertical. Un petit arbre pourra ainsi avoir la moitié de son feuillage vert et l’autre moitié marron, du sommet au pied.

À quel moment cet entretien est-il fait ? Quel est le produit utilisé ? Quelles sont les conséquences éventuelles sur l’environnement ? Je n’en ai aucune idée et je ne peux que constater l’efficacité de ce produit. J’ai l’impression que seules les feuilles en contact avec ce produit tombent. L’arbre à moitié défolié (?) ne meurt pas.

L’objectif de ce traitement de choc est très certainement d’éviter un problème de circulation, à l’automne prochain. Les habitants de la perfide Albion connaissent bien le problème. Il tombe certains jours de l’année tellement de feuilles sur les voies ferrées, que la circulation des trains peut être fortement perturbée, voire interrompue en attendant que les voies soient dégagées.

Quai RER

jeudi 12 juin 2008

Pas de chance…

Ce matin le voyage avait pourtant bien commencé. J’étais pile en face de la porte lorsque le train s’est arrêté en gare. J’ai pu ainsi être le premier à monter dans la rame à une heure où tout le monde à cet arrêt est sûr de trouver une place assise. Il n’y a donc pas de souci à se faire. Étant le premier à monter, je peux choisir une place assise à côté d’une fenêtre.

Sur la banquette de trois places, une autre personne a choisi de s’asseoir à l’autre extrémité. Il reste donc une place assise au milieu de la banquette et je peux commencer tranquillement ma lecture.

Ça ne durera malheureusement pas longtemps car 2 arrêts plus loin, la place sera occupée par une personne dont je me serai bien passé. Un obèse ! Énorme ! Avec un cul large comme deux fauteuils… Je n’exagère pas ! Il arrive à se frayer un passage et s’assoit.

Je me suis retrouvé coincé entre cette personne et la fenêtre et j’imagine qu’à l’autre bout de la banquette l’autre infortuné voyageur a du se cramponner pour ne pas être éjecté. Il m’a fallu gesticuler et le pousser pour lui faire sentir qu’il n’était pas seul.

Personnellement j’ai trouvé cette attitude complètement choquante et irrespectueuse.

Ma réaction vous choque ? Il y avait certes un siège libre, mais pas la place pour une personne de ce gabarit. Qu’il s’assoit en bout de rangée ou sur un siège seul, ce n’est pas un problème, mais il n’a pas à s’imposer de cette façon en s’asseyant sur ses voisins. Le fait d’être obèse ne donne aucun droit particulier et ne dispense pas d’être attentif aux autres.

Je n’ai rien dit cette fois mais si la situation se reproduit je manifesterai mon désaccord pour ne pas dire ma colère car franchement celui-là dépassait les bornes des limites !

Défense orage

mercredi 11 juin 2008

Animal de compagnie (Bonus)

D’aucun(e)s se posent la question de savoir pourquoi les chiens se reniflent mutuellement le trou de balle. L’explication est connue pourtant et je me fais un devoir, sinon un plaisir, de vous la rappeler.

C’était il y a longtemps. Très longtemps même. En des temps anciens où les chiens dominaient le monde, avant l’apparition de l’homme. Ils vivaient dans une société hiérarchisée et vouaient un culte à un dieu qu’ils appelaient Naunosse.

Pour rendre hommage à ce dieu tout puissant, ils avaient l’habitude de se réunir dans un temple suffisamment grand pour pouvoir tous les accueillir. Malheureusement ce temple n’était pas très aéré et rapidement les chiens commencèrent à se plaindre des mauvaises odeurs qu’ils y respiraient.

Ces mauvaises odeurs provenaient de leurs trous de balle. C’est bien connu, les chiens pètent et si on ne l’entend pas toujours, souvent on peut le sentir.

Pour remédier à ce problème, ils décidèrent, avant de pénétrer dans le temple, de laisser leurs trous de balle à l’extérieur. Et c’est ce qu’ils firent. Ils pouvaient dorénavant se rassembler sans être incommodés par les mauvaises odeurs.

Jusqu’au jour où un gros coup de vent balaya les trous de balle qui furent mélangés. C’est depuis ce jour que les chiens se reniflent le trou de balle pour essayer de retrouver le leur !

J’ai bien trouvé sur internet quelques illustrations relatives à ce sujet, mais certaines images pouvant choquer, vous comprendrez aisément ma réticence à les exposer sur ce blog, eu égard au respect que je voue à mes lecteurs. En fait tout le monde sait à quoi ça ressemble et je ne veux même pas imaginer ce à quoi vous êtes en train de penser à cet instant !

Sol

mardi 10 juin 2008

Animal de compagnie (2/2)

Quelqu’un avait-il déposé à cet endroit une galette quelques jours plus tôt ? Je ne parle pas très bien le langage des chiens et je risquerais de ne pas comprendre ce qu’il me répondrait si jamais je voulais lui demander quel goût a le sol qu’il lèche. Vu la façon dont il s’applique à le faire, pour un chien cela a l’air en tous cas délicieux !

Un moment assis, un moment debout, un moment couché… le temps lui semble long ou alors il ne sait pas tenir en place. À quoi peut bien penser un chien dans ses moments là ? Pense-t-il aux trous de balle de ses congénères ? C’est entre autres ce qui distingue le chien de l’homme. C’est une habitude essentiellement canine que d’aller, avec sa truffe froide et humide, renifler le trou de balle de ses semblables. Cette pratique est immuable et connaît une explication très lointaine.

À plusieurs reprises il se gratte le cou de façon frénétique. Soit son collier le gêne, soit il a des puces ! Maurice opte pour la deuxième possibilité. Sachant que la puce ne reste pas en permanence sur son hôte, combien en abandonnera-t-il dans le train en partant ? Je préfère ne pas savoir.

Pas gêné d’être au milieu d’inconnus, il profite de ces instants où il ne se passe rien de particulier, pour faire sa toilette intime. Tiens, c’est un mâle ! Sa maîtresse n’a rien vu, toute plongée qu’elle est dans sa lecture.

C’est à ce moment que le train s’arrête et qu’elle se lève pour descendre du train. Juste avant, elle se sera penché sur son compagnon à quatre pattes pour lui faire une bise sur la tête. Celui-ci en profite pour lui faire une léchotte sur les lèvres. Elle en sourit d’aise. Si elle savait…

Chien RER

lundi 9 juin 2008

Animal de compagnie (1/2)

Il y a quelques jours, Maurice a aperçu un aveugle guidé par un chien dans le RER. Aujourd’hui, c’est un chien qui accompagne une femme qui n’est pas aveugle. Le chien est d’une marque rendue célèbre grâce à un animateur de jeu télévisé. Au cours de ce divertissement, on peut faire fortune. C’est ce fameux jeu où le présentateur a pour assistante une jeune femme face à laquelle certains, j’en suis sûr, aimeraient se retrouver coincés dans les transports en commun un jour de forte affluence (à vue de nez, et sans être un spécialiste de la question… je parierais pour un 95 E).

Toutes ces considérations nous égarent. Revenons à nos moutons et au chien.

Celui dont Maurice vous parle ne semble pas trop effarouché ou perturbé d’avoir à prendre le train. En compagnie de son maître ou de sa maîtresse préférés, les chiens seraient capables d’aller partout et de faire n’importe quoi, y compris prendre la train.

Celui-ci a donc suivi sa maîtresse et s’est installé par terre, à ses pieds, au bord du passage entre deux rangées de banquettes. Il peut ainsi observer et sentir les voyageurs qui montent ou descendent l’escalier qui est juste à côté.

Auparavant il a quand même passé en revue le petit périmètre qui l’entoure, en reniflant les banquettes, le sol et en en léchant avidement une partie. Avant de se coucher, les chiens en général tournent sur place, même dans leur panier préféré. Il semblerait qu’ils agissent ainsi pour chasser les bestioles qui pourraient se trouver-là : serpents entre autres. L’être humain lui ne regarde pas où il s’assoit ni où il met les pieds. C’est pour ça qu’il est capable de s’asseoir sur un chewing-gum fraîchement collé à son siège ou de marcher dans une grosse merde.

Chien RER

vendredi 6 juin 2008

Oups ! (3/3)

Si intérieurement c’est la franche rigolade, de l’extérieur rien ne transpire. Ou presque, car c’est une façon de parler. Maurice sent très bien la petite goutte de sueur qui est en train de se former le long de sa tempe. Progressivement la goutte grossit et il commence à la sentir se déplacer vers le bas. Ça le chatouille et machinalement, pour l’essuyer, il lève le bras qu’il avait le long du corps.

C’est malheureusement un réflexe qui va lui coûter cher !

En effet, sans le vouloir, sa main touche, précisons le tout de suite afin d’éviter tout malentendu, de manière complètement innocente et involontaire, cette poitrine opulente. Vous me direz qu’il y a toucher et toucher. Il y a eu contact, c’est indéniable, mais ni du genre caresse furtive à la plume d’autruche, ni du genre uppercut mortel à la Mike Tyson. C’est pour ça que Maurice est gêné car c’est plutôt du genre caresse appuyée et remontante ! Il a pu apprécier ce contact, au sens ressentir du terme, et se dit que forcément l’autre personne en a fait de même et l’a bien senti.

Maurice se met à se liquéfier et devient probablement aussi rouge qu’une écrevisse plongée dans l’eau bouillante. Là on ne rit plus. Il ne peut faire autrement que de regarder sa voisine dans les yeux. Déjà elle le dévisage. Il lui demande pardon pour ce contact bien involontaire.

Elle lui sourit alors et d’un ton ingénu lui répond : « Tout le plaisir est pour moi ! ». Maurice à son tour ne peut que lui rendre son sourire.

Il se sent néanmoins seul et se contorsionne afin de remettre son bras le long du corps, en faisant bien attention cette fois d’éviter tout nouveau contact, malgré les nouveaux à-coups redoublés du train.

Le voyage va lui sembler long ce soir…

Graphiti

jeudi 5 juin 2008

Oups ! (2/3)

Dans sa hâte de monter, Maurice n’a pas remarqué qu’il se trouve pour ainsi dire nez à nez avec une femme à la poitrine plus que généreuse et très décolletée. En ces journées printanières et quasiment estivales, beaucoup ont choisi de s’habiller légèrement en ce moment. C’est le cas pour cette personne. Afin d’éviter tout incident et histoire de pouvoir regarder ailleurs, Maurice profite de ce que les voyageurs sont encore en train de se caler au moment du départ pour effectuer un quart de tour. Au milieu de tous ces corps chauds et coincés les uns contre les autres, ce n’est pas toujours évident.

C’est comme ça qu’il se retrouve, une fois de plus, face à un décolleté vertigineux C’est le mot consacré. Impossible d’y échapper dès lors qu’on l’a sous le nez. Maurice lève rapidement les yeux et envoie un petit sourire coincé, par-dessus le balcon, à sa voisin d’en face, d’un air de dire qu’on est tous dans la même galère, qu’il n’y a décidemment pas beaucoup de place, que ce n’est agréable pour personne, qu’on est tous dans la même galère, bref rien que de la compréhension mutuelle. Dans ces moments là un regard suffit souvent pour se comprendre et d’un regard en dire beaucoup.

Maurice avait déjà chaud, mais là il a encore plus chaud. Le train ne roule pas de façon régulière, et les à-coups le font tantôt s’éloigner, tantôt se rapprocher de cette poitrine généreuse.

Cela vous fait sourire peut-être ? Maurice aussi ! Mais il ne faut pas qu’il le montre. Il doit conserver son air sérieux de peur que sa réaction ne soit mal interprétée. Dans de tels moments, c’est encore plus difficile de conserver son sérieux. Cependant vous connaissez Maurice et son stoïcisme légendaire, pour ne pas parler de son abnégation.

Sortie de tunnel

mercredi 4 juin 2008

Oups ! (1/3)

Vous avez été nombreux et nombreuses à suivre avec attention les aventures de Super-Maurice alors qu’il volait au secours d’une jeune femme qui s’était innocemment laissé coincer la main dans la porte du train. Cette fois, ce qui est arrivé il y a quelques jours à Maurice n’était pas un rêve. Quoiqu’il faille s’entendre sur la signification du mot rêve…

L’aventure commence un soir en sortant du bureau, comme souvent d’ailleurs. Au moment d’attraper sa correspondance, Maurice constate qu’un train qui n’aurait pas du se trouver là est à quai et que sur ce quai il y a manifestement beaucoup de monde. Beaucoup trop pour que toutes ces personnes puissent rentrer dans le train.

Les regards de ces personnes sont tournés vers les écrans d’affichage et leurs oreilles sont tendues vers les haut-parleurs qui diffusent quelques messages. Tant que l’écran et les haut-parleurs sont devant, ça va bien pour eux. A partir du moment où l’écran est devant et le haut parleur derrière, il faut voir la rotation des oreilles pour le croire !

Maurice finit par comprendre qu’un grave accident de voyageur perturbe fortement la circulation des trains qui pour l’instant sont tous bloqués. Et ce blocage dure depuis longtemps apparemment. En langage clair, quelques personnes sont occupées à ramasser les morceaux d’une autre personne qui est passée sous le train. Ne vous offusquez pas si cela ne choque plus personne ici bas. C’est comme ça. Chacun ne pense qu’à rentrer chez soi le plus rapidement possible.

Quelques voyageurs décident de sortir d’une voiture probablement pour utiliser un autre moyen de transport et Maurice en profite pour prendre leur place et se faufiler dans la voiture. C’est à ce moment précis que le signal du départ se fait entendre et que les portes se referment. Dommage pour ceux qui venaient de descendre !

Nuage

mardi 3 juin 2008

Raoul !

Ames sensibles d’abstenir !

J’ai déjà évoqué plusieurs fois les surprises que l’on pouvait découvrir entre deux rangées de fauteuils. Dans ces situations, c’est d’abord l’odorat qui vous alerte bien qu’habituellement c’est plutôt la vue qui vous guide et vous permet d’identifier les obstacles et les dangers.

L’autre jour l’odorat n’aurait fourni aucune indication car c’était inodore. Ce n’est qu’une fois arrivé sur place qu’on pouvait remarquer la chose. Comme j’étais équipé de mon appareil photo (celui de ma fille en fait), je n’ai pas hésité un instant à immortaliser cet instant de manière à vous faire partager ce que je vois et vous apporter la preuve que je n’invente rien !

Ce n’était pas une merde, mais une gerbe. Une pizza ou une peau de loup. Les expressions ne manquent pas. Moi j’aime bien « appeler Raoul » ou « conduire le bus de porcelaine ». C’est sonore et imagé.

Les spécialistes pourront peut-être m’aider à identifier ce qui se trouvait ce jour-là par terre. Vous m’excuserez, mais je n’ai pas eu le temps d’effectuer de prélèvement. Je ne dispose que de cette photo prise à la va-vite.

Il ne s’agit a priori pas d’un ectoplasme atomisé par la fine équipe des Ghost Busters.

L’origine est pour moi humaine. Rares sont les animaux, pouvant produire une telle quantité de matière, qui prennent les transports en commun. Un chien aurait tout ravalé.
J’ai pensé à une bouse de vache, mais j’ai vite rejeté cette hypothèse pour plusieurs raisons. Primo je ne vois pas comment la vache aurait pu monter là-haut, et deuxio si la forme rappelle la flatte, la couleur et l’odeur ne collent pas. Vous savez ce qu’est une flatte ?

Pour moi c’est du vomi, mais qui ne sent pas le vomi.

En zoomant sur certaines parties de la photo, j’ai cru deviner des grains de riz, avalés sans mâcher ! Par contre, pour le liant, je n’ai pas d’idée pour l’origine de la couleur. Des épinards ? Trop clair. De l’oseille ? Possible.

Comme d’habitude les demi-tours sur place des voyageurs pressés, qui finalement ne voulaient plus s’asseoir dans ce coin, auront été nombreux et nous auront une pensée compatissante pour les personnes qui, ce soir, devront nettoyer tout ça…

Vomi

lundi 2 juin 2008

J'ai eu chaud !

C'est la première fois que je fais ça : reprendre un article écrit par quelqu'un d'autre, un journaliste en l'occurrence. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur. Je n'ai jamais su très bien hier pourquoi il n'y avait pas de train à Haussmann-Saint-Lazare. Voici l'explication :

Grosse pagaille dans le RER E

Copie intégrale d'un article de Franck LEFEBVRE-BILLIEZ du 31/05/2008 et paru à 11h50 sur le site internet LCI.fr

A l'origine, une défaillance de signalisation. A l'arrivée, quatre rames de RER bloquées, dont l'une dans un tunnel sans possibilité d'en sortir ; la ligne E du RER détournée pour éviter la zone Gare du Nord - Magenta ; et des incidents qui se sont propagés, par un effet de contagion, à de nombreux trains, dont des Corail et des TGV, lors d'une coupure d'électricité qui s'est étendue jusqu'à Bondy. Le trafic a été notablement perturbé vendredi soir entre Paris et sa banlieue Est, mais si la plupart des passagers n'ont connu qu'un contretemps, l'épisode le plus difficile a été vécu par ceux qui, bloqués dans un tunnel, ont décidé au bout d'une heure d'attente, excédés et sans aucune information, de quitter la rame pour finir leur voyage à pied le long des voies...

L'épisode pourrait rappeler celui qui avait paralysé le trafic à la gare du Nord début mai, et qui avait, lui aussi, été provoqué par un problème de signalisation. Mais la SNCF, contactée par LCI.fr, tient à éviter ce parallèle. Les conséquences ont été bien moins spectaculaires, assure-t-on à la société de transport ferroviaire, et de moindre durée. Autre différence : la pagaille à la gare du Nord avait pour origine un acte de malveillance. Dans le cas du problème survenu ce vendredi, on évoque simplement un "dysfonctionnement". Mais s'il ne semble pas avoir été provoqué volontairement, on en ignore toujours la cause précise.

1h40 pour rétablir le signal

Tout commence donc, ce vendredi, vers 17h30, lorsqu'un signal se met inopinément au rouge sur le parcours du RER E. Le conducteur d'une rame engagée dans le tunnel de 4 kilomètres qui relie la proche banlieue Est de Paris aux gares souterraines de Magenta (Gare du Nord) et Haussman-Saint-Lazare doit stopper sa machine. Il se trouve alors à quelques centaines de mètres de cette dernière gare, sa destination, où trois autres trains vont se trouver pour leur part bloqués au départ.

Faute de connaître la raison de ce signal passé au rouge, la SNCF organise une déviation pour éviter une paralysie de tout le trafic sur cette ligne : comme avant 1999 et la mise en service du tunnel reliant la banlieue à Haussman-Saint-Lazare, les trains passent par la Gare de l'Est. Pour la plupart des passagers, l'inconvénient se résume donc à des retards plus ou moins importants dans les deux sens, auxquels s'ajoutent des difficultés à rallier la Gare du Nord. Pour la rame prisonnière du tunnel, l'attente commence. Elle sera longue : il faudra 1h40 pour que le signal soit rétabli par les équipes d'intervention de la SNCF. Entretemps, la plupart des passagers auront choisi, au bout d'une heure, ignorant toujours l'origine de leurs déboires, de descendre du train pour rejoindre la gare par leurs propres moyens.

L'incident fait tache d'huile

Mais cette sortie dans le tunnel d'usagers excédés contribue à amplifier un peu plus le problème : mettant en place les procédures de sécurité prévues lors de la présence de piétons près des voies, la SNCF coupe l'électricité, non seulement sur la ligne E, mais aussi, par précaution, dans un secteur élargi qui va dans un premier temps jusqu'à Bondy, englobant les grandes lignes de la gare de l'Est, avant d'être restreint progressivement. A cet instant, et pendant quelques minutes, l'incident perturbe pas moins d'une vingtaine de trains, dont la plupart ne connaîtront toutefois pas plus d'un quart d'heure de retard. Les équipes de la SNCF devront ensuite s'assurer que le tunnel est bien dégagé de toute présence humaine avant de pouvoir intervenir sur le signal défectueux.

L'heure est au bilan. Combien de passagers cet incident a-t-il pu affecter ? Difficile à dire. A l'intérieur de la rame bloquée dans le tunnel, ils ne devaient pas être plus de 300, estime-t-on à la SNCF. En effet, le train concerné effectuait le trajet banlieue-Paris, alors qu'un vendredi soir, le plus gros du trafic a lieu généralement en sens inverse. Que prévoit la SNCF pour ces usagers bloqués une heure dans un tunnel ? A priori, rien d'autre qu'un affichage en gare. Les "gestes commerciaux" sont limités aux périodes de grève et aux grandes perturbations similaires, et ne concernent théoriquement pas les incidents ponctuels comme celui de vendredi. Quant à envoyer un mot d'excuses aux personnes concernées, on met en avant à la SNCF l'impossibilité de retrouver les passagers présents lors des faits. Ironie du sort, alors que sont souvent soulignés les défauts de fonctionnement d'autres lignes de RER, c'est précisément la plus fiable d'Ile-de-France (avec un taux de régularité oscillant entre 96% et 96%, assure-t-on à la SNCF) qui a été touchée cette fois.

vendredi 30 mai 2008

L’art de dire les choses (3/3)

Cela dit, même si on est persuadé de recevoir une réponse négative, on peut quand même poser la question. Cela suscitera l’admiration de la part de vos voisins ou voisines. C’est tout de même mieux que de passer pour un mufle ou un goujat !

La question, lorsqu’elle est posée, est souvent la suivante :« Vous ne voulez pas vous asseoir ? ». C’est le genre de question qui induit la réponse. En l’occurrence une réponse négative puisque la négation est déjà dans la question. En fait on propose sa place, mais on aimerait bien dans le même temps que la personne refuse l’invitation. Il serait plus juste de dire : « Voulez-vous vous asseoir ? ».

Il existe une version plus directe. On se lève de son siège et on dit : « Asseyez-vous ! ». Cela peut certes paraître un peu directif. On peut atténuer son propos en rajoutant un « je vous en prie », ou en disant « Venez vous asseoir ! ».

On peut aussi choisir de ne rien dire, de se lever et de désigner la place restée libre à la personne enceinte.

En général les choses se passent simplement mais il peut y avoir des complications.

La femme enceinte peut, avant de finalement accepter, vous remercier de votre offre et la refuser en prétextant qu’elle peut rester debout. Vous insisterez alors en redoublant d’amabilités : « Mais faites donc ! », « Si, si, j’insiste ! », « Non, ça ne me dérange pas ! », « Je descends à la prochaine… ». Évitez une fois de plus d’être trop directif dans le style « Ne discutez pas et asseyez-vous ! ».

Les exemples que j’ai présentés ne sont pas le fruit de mon imagination. Dans la réalité, la plupart du temps, on peut quand même assister à des échanges de civilité, mais la tendance est plutôt à l’individualisme, pour ne pas dire l’égoïsme.

Me trompe-je ?

Banquette

jeudi 29 mai 2008

L’art de dire les choses (2/3)

Il y a ceux qui ont vu, mais qui ne se dissimulent pas. Ils sont assis et à moins de les déloger de force, n’envisagent pas de bouger, et attendent qu’un autre voyageur réagisse et cède sa place.
Enfin il y a ceux qui ont vu, qui ignorent complètement les usages en la matière, et qui n’imaginent pas un instant qu’on puisse céder sa place à quelqu’un d’autre.

Viennent ensuite les réactions.

Ce qui m’a étonné plusieurs fois, c’est le manque de solidarité féminine. Toutes les femmes n’ont certes pas forcément eu d’enfants, mais c’est surprenant de voir que par moment elles ne font pas de cadeau à une femme enceinte. Lorsqu’un ensemble de sièges est occupé uniquement par des femmes, il peut se passer un certain temps avant que l’une d’elle finisse par « craquer » et décide enfin de se lever pour céder sa place, en souriant, mais à contrecœur.

La situation s’inverse si un homme à le « bonheur » de se retrouver au milieu de toutes ces femmes. Celles-ci le regarderont sans rien dire, histoire de lui faire sentir que si quelqu’un doit céder sa place, c’est lui et par conséquent la galanterie et l’esprit chevaleresque c’est pour lui ! Dans ce cas précis, je ne sais pas si on peut parler de solidarité féminine !

Il y a quand même des moments où spontanément quelqu’un proposera sa place. Une femme enceinte de 8 mois se verra offrir plus de proposition que si elle avait été enceinte de 2 mois !

Il y a toujours, non pas une part de risque, mais la possibilité de voir sa proposition refusée. Toutes les femmes enceintes, pour diverses raisons, ne veulent pas forcément s’asseoir. Il faudra ensuite se relever et le bénéfice du repos n’est pas évident si le trajet ne doit durer qu’une ou deux stations.

Lustre

mercredi 28 mai 2008

L’art de dire les choses (1/3)

Les transports en commun sont accessibles à tous, y compris aux femmes enceintes. Il est possible d’en voir à des degrés d’avancement divers de leur grossesse. Ils y a celles qui vont accoucher dans l’heure à venir tellement le ventre et les accessoires qui vont avec sont proéminents, vous l’avez compris je veux parler du nombril en relief, et il y a les autres !

En parlant de nombril, malgré un ventre de femme enceinte de 3 mois, le mien est plutôt en creux ! Mouarf ! On s’en fout !

Pour les femmes enceintes, mais aussi les personnes âgées, ou celles accompagnées d’enfants en bas âge, mais aussi pour les handicapés, des sièges sont réservés. Ils sont peu nombreux, mais ils ont le mérite d’exister.

En période d’affluence, ces sièges sont bien sûr occupés. La nature a horreur du vide. Ce qui est comique, c’est de voir le comportement des voyageurs lorsqu’une femme enceinte (c’est l’exemple que nous prendrons) pointe son ventre dans un train dont tous les sièges sont occupés.

Pour cela, il faut distinguer plusieurs catégories de voyageurs. Pour cela on ne va considérer que ceux étant dans l’entourage immédiat de la radieuse (et encombrante) future maman. Cette liste n’est certainement pas exhaustive, mais elle couvre le plus grand nombre de cas.

Il y a ceux qui n’ont rien vu, et qui ne verront jamais rien car ils sont endormis ou trop accaparés par leur lecture.
Il y a ceux qui ont vu, mais qui le dissimulent. Ils font semblant de ne rien voir, ou font semblant de dormir, regardent ailleurs ou restent obstinément plongés dans leur lecture.

Quai RER

mardi 27 mai 2008

Terminus anticipé (2/2)

Vous avez même constaté à deux reprises que le train s’était arrêté à Mickey comme dirait l’autre, avec diffusion d’un message préenregistré : « La signalisation nous impose cet arrêt. Pour votre sécurité veuillez ne pas ouvrir les portes et rester dans le train… », ou quelque chose dans ce genre là. Comme si, alors qu’il vous reste des kilomètres à parcourir, vous alliez vous amuser, dès le matin, à descendre sur le ballast pour aller pousser le train !

Pourquoi la signalisation impose cet arrêt, ça les usagers ne sont certainement pas suffisamment intelligents pour le comprendre, donc pour ne pas les blesser on préfère ne rien leur dire. Et puis qu’est-ce que ça changerait ?

Toujours est-il que le temps passe. Jusqu’au moment où le message qui tue est finalement annoncé laconiquement par le conducteur : « Suite au retard pris par ce train, le terminus sera Magenta. »

Fermez le ban ! Circulez, il n’y a rien à voir. Pas la peine de rouspéter c’est comme ça et pas autrement. Pour ceux qui ne le savent pas, le train aurait du s’arrêter à Haussmann Saint Lazare. Le message d’explication et d’excuse ou de compréhension sera pour un autre jour.

Il faudra donc descendre de ce train, sous peine de repartir en sens inverse, changer de quai dans une gare inconnue pour en attraper un, déjà bondé, pour arriver à destination, si tout se passe bien. Pour bien commencer la journée, on fait mieux, surtout si on se met à penser qu’on aurait pu rester un quart d’heure de plus au lit !

C’est donc un flot humain qui se précipite, car tout le monde veut passer en premier. Tout comme ceux qui attendent sur le quai et qui veulent monter dans ce train providentiel. Rarement ils ont l’occasion à cette heure de la journée, de monter dan un train vide. Le malheur des uns fait donc le bonheur des autres. La question est maintenant de savoir si c’est un jeu à somme nulle ? La réponse est non !

Tunnel métro

lundi 26 mai 2008

Terminus anticipé (1/2)

Ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais on ne s’y fait pas et c’est toujours aussi désagréable.

Quelques minutes auparavant, tout avait l’air de bien se passer. Votre train était à l’heure, vous aviez pu prendre place, comme d’habitude, sur votre siège préféré, le signal avait retenti, les portes s’étaient refermées et le train avait démarré. Vous aviez pu sortir qui un livre de son sac ou fermé les yeux pour continuer une nuit trop courte.

Et puis d’un seul coup, c’est le doute, le questionnement. Sans pour autant avoir avalé une montre ou un horaire détaillé de votre ligne, vous sentez que quelque chose cloche. Ce n’est pas comme d’habitude. Pour une raison qui doit tenir du secret défense, votre train du matin se met à rouler à la vitesse d’un escargot. Étant donnée l’heure matinale, vous vous dites que ça ne peut pas déjà être des problèmes de circulation.

Autour de vous vous remarquez que d’autres voyageurs ont le même visage interrogateur et froncent le sourcil d’un air mécontent. Ont entend des soupirs et des marmonnements. Comme vous ils ont compris que quelque chose ne va pas.

Ça ne sent pas le brûlé, ça ne fuit nulle part, il ne pleut pas, il ne neige pas, vous n’avez pas vu le moindre tyrannosaure affamé à l’horizon, les grévistes sont encore au fond de leur lit ou en train de prendre des forces avant d’aller manifester (ou finalement en profiter pour rester chez eux).

Et puis la même chose s’est répétée plusieurs fois de suite.

Extincteur

vendredi 23 mai 2008

Nouvelles apparitions

Il a été aperçu par quelques personnes et quelques unes d’entre elles, certainement beaucoup plus rares, ont pu le prendre en photo. Il se déplace vite et silencieusement et c’est souvent à votre insu.

Sur ces images vous avez l’impression qu’il est immobile. C’est vrai et c’est normal car vous êtes en train de regarder des photos. En réalité il bouge. Il se déplace dans les transports en commun, et essentiellement dans les couloirs et les stations souterraines. En regardant de plus près, vous constaterez que c’est toujours le même Mickey qui se trouve sur cette photo et sur celle qui illustre le blog de Pousse-Manette. Jamais ils ne se sont concertés et pourtant il faut se rendre à l’évidence. Deux fois de suite et à quelques jours d’intervalle, Mickey a pu être observé se déplaçant dans les transports en commun.

Pour avoir une chance de l’apercevoir, mieux vaut ne pas marcher en regardant où vous mettez les pieds, ou en ayant l’air abattu. Au contraire, il faut regarder en l’air. Car ce n’est pas au niveau du sol qu’il voyage, mais au niveau du plafond. C’est pour cette raison que si peu de personnes, un peu à l’image du monstre du Loch Ness peuvent, prétendre un jour l’avoir vu.

Seuls les enfants sont suffisamment sensibles pour éprouver un quelconque sentiment en le voyant. Certains le montre du doigt en l’appelant joyeusement par son nom alors que d’autres piquent une crise et hurlent en pleurant à sa vue en ces lieux. Allez savoir pourquoi…

Les conducteurs de rames de métro ou de RER sont, de par les fonctions qu’ils exercent, plus nombreux à pouvoir l’observer. En arrivant dans les stations ils sont mieux placés que le voyageur lambda pour les apercevoir. A tel point qu’ils sont maintenant blasés en quelque sorte. Ils ont même intégré ces apparitions dans leur vocabulaire professionnel. Ne parlent-ils pas de s’arrêter à Mickey ?

Ballon

jeudi 22 mai 2008

Colis piégé

Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Un colis suspect dans une des gares par laquelle passe le train Maurice bloque complètement le trafic. Nous sommes vendredi soir et il s’était organisé au travail pour partir plus tôt que d’habitude afin de pouvoir effectuer un certain nombre de tâches généralement dévolues au week-end.

Il faut reconnaître que c’et en partie fichu. Son train est bloqué dans une gare depuis maintenant vingt bonnes minutes et il y a a priori peu de chances qu’il redémarre avant longtemps. S’il n’y avait pas eu ce retard, il serait pratiquement arrivé à destination.

Dans son malheur Maurice a un peu de chance quand même. En effet, il est assis, il n’y a pas trop de monde dans sa rame et il ne fait pas trop chaud. S’il était parti cinq minutes plus tard de son bureau, il serait probablement coincé sous terre à la gare Haussmann Saint Lazare au milieu d’une foule excitée dans la pénombre et la touffeur d’une gare souterraine.

Là où il est, il ne fait pas trop chaud car son train stationne à l’extérieur et il pleut. Il y a même quelques éclairs et des coups de tonnerre. C’est l’autre raison pour laquelle ce qu’il avait échafaudé est tombé à l’eau (façon de parler). Maurice aurait aimé tondre sa pelouse. Et bien ce sera pour une autre fois.

En attendant, aucun train ne circule à cause de ce colis suspect. À quoi peut-il ressembler ? Qui a fait cela ? Que se passe-t-il en ce moment dans la gare en question ? Si c’est une blague ou un acte de malveillance (pas un acte terroriste), il espère qu’une enquête sera ouverte et que des moyens et scientifiques seront mis en place pour retrouver l’étourdi, le blagueur ou le malfaisant pour le punir comme il se doit. Combien de milliers de personnes sont bloquées en ce moment ?

Dans son wagon Maurice a pu somnoler quelques instants, histoire d’être en forme avant de rentrer chez lui. Autour de lui plusieurs personnes piquent du nez vers leur livre ou leurs genoux. C’est comique.

Maurice est finalement calme et détendu. Il écrit…

Crocodile

mercredi 21 mai 2008

Iron Man

Cela fait plusieurs fois que j’en vois. À chaque fois un différent. Et cela fait plusieurs fois que j’ai envie de vous en parler. J’attendais comme un déclic, et c’est l’affiche d’un blockbuster annoncé, littéralement qui fait exploser le quartier, sorti dans toutes les salles il y a à peine quelques jours qui m’a décidé à me lancer.

Difficile de l’ignorer, surtout si on passe une grande partie de son temps dans les transports en commun ou sur Internet, Iron Man a débarqué. Son signe distinctif ? Il porte une armure métallique qu’il a fabriquée lui-même. Pourquoi ? Je n’en sais rien en fait, mais je me doute qu’il fait partie de la catégorie des super héros et donc qu’il doit battre les méchants pour sauver la Terre et l’Humanité à lui tout seul.

Après le Surfer d’Argent, voici donc Iron Man, l’homme d’acier, en gros. Le dernier que j’ai vu s’appelait Robert je crois et circulait dans un fauteuil roulant. Celui-là sait voler et je ne connais pas son prénom. Pas plus que je ne connais le prénom des hommes dont je voulais vous parler au départ de ce billet. Ceux-là ne volent pas et ne roulent pas en fauteuil roulant et comme Maurice ils prennent les transports en commun.

Un signe distinctif par rapport aux autres et qui est le point commun qui les rassemble, est le fait qu’ils soient lourdement accessoirisés de divers « bijoux » métalliques. Si jusqu’à présent la tendance était à l’or jaune, c’est maintenant le métal blanc qui a fait son apparition.

Chaînes, bagues, bracelets, colifichets, anneaux, boucles, breloques, chevalières, piercings, montres, le tout à plusieurs exemplaires et de toutes les formes et longueurs, ce qui compte c’est la quantité et le fait que cela soit assorti aux énormes bouchons de carafes fixés à chaque oreille. Il doit y en avoir pour des kilos, autour du cou, à chaque doigt, autour des poignets, dans le nez, les oreilles, les sourcils, sur la langue…

A rendre fou un détecteur de métal dans les aéroports. Ça doit biper de tous les côtés.

Si j’ai un conseil à leur donner, c’est de se tenir éloignés de moi, de ne pas s’approcher de moi à plus de dix mètres. Le temps est à l’orage et je n’ai pas besoin d’un paratonnerre ambulant à proximité !

Iron Man

mardi 20 mai 2008

Comment font-ils ?

Il doit faire au bas mot 30°C dans les rames et pourtant de nombreux usagers ont encore sur le dos une veste voire un manteau. Nombreuses sont les femmes aux épaules nues ou aux manches raccourcies. Nombreux sont les hommes ayant conservé une cravate autour du cou.

Cela fait des mois que Maurice ne porte plus de cravate. Il en a toujours une dans le tiroir de son bureau, pour les grandes occasions car il faut bien admettre que si elle n’est pas obligatoire, par moments elle est bien vue. Sans aller jusqu’à dire que son absence est mal vue, mais ça il ne faut pas le dire… Pour aller avec la cravate qui est dans son tiroir, il porte quand même tous les jours un costume, une chemise avec boutons de manchette et des chaussures noires. Réminiscence sans doute d’une époque où les chaussures qui n’étaient pas noires étaient appelées chaussures jaunes !

Maurice est habillé ainsi tous les jours, sauf le vendredi. Le vendredi ce n’est pas ravioli, mais « casual Friday » (à prononcer kajouôle frailledé). Comme son nom l’indique, la mode nous vient des pays anglo-saxons. Afin de se préparer mentalement au week-end, on s’habille décontracté. Mais attention ! Qui dit décontracté, dit décontracté chic et pas négligé !

Il est donc possible le vendredi de porte des pantalons de toile, des chemisettes ou des polos qui sont tout de même plus légers et permettent à Maurice de voyager dans des conditions un peu plus agréables. Le restant de la semaine, tant que le temps est au beau et que le soleil chauffe, dans les trains c’est l’enfer.

Ce ne sont pas les petites fenêtres ouvertes qui pourront créer un courant d’air suffisamment puissant pour rafraîchir l’intérieur des rames. De toute manière l’air qui y rentre est chaud.

Une solution est de se tenir debout, et d’attendre que ça passe. Le problème est qu’une fois debout, Maurice ne peut plus écrire. Ce n’est pas le Moleskine qui résoudra le problème. Alors finalement Maurice a choisi. Stoïque, il ne se laisse pas dévorer le flanc par un renard sans broncher, il reste simplement assis, à côté d’une fenêtre, dans le sens inverse de la marche, et il écrit, comme en ce moment, pour lui, pour les autres, pour passer le temps. Et il a chaud !

Joueur

lundi 19 mai 2008

Inutilisation prolongée

Le mois de mai et tous ses jours fériés permet à de nombreux voyageurs des banlieues, de prendre quelques jours de vacances et de repos pour faire le pont, dans le style un jour posé = une semaine gagnée (ou presque).

Du coup, et c’est mathématique ou logique, comme vous voudrez, le nombre de personnes utilisant les transports en commun ou se rendant au travail avec une voiture, diminue sensiblement et globalement.

Cette diminution est probablement amplifiée dans le train dans la mesure où de nombreuses personnes en profitent pour changer de mode de transport. Afin de gagner un semblant d’autonomie et de liberté pour un certain nombre de jours, ou pour se dépayser, elles ressortent la voiture du garage et libèrent autant de places supplémentaires dans les trains.

Il y a ainsi à peine moins de circulation et comme il y a moins de voyageurs, la fréquence de passage des trains est modulée par la SNCF ou la RATP. Il n’y a donc pas beaucoup moins de personnes dans les trains puisqu’ils sont moins nombreux.

Maurice lui en a profité pour abandonner le train, sans pour autant prendre sa voiture pour aller travailler, car il a pris quelques jours de congés. Pour tout dire un vendredi situé entre un jeudi férié et un lundi de nouveau férié.

Pendant tout ce temps, son Pass Navigo est resté rangé dans une pochette de sa sacoche, homme sage et organisé qu’il est, afin de ne pas avoir à le chercher le jour venu. Comme quoi l’âge et l’expérience peuvent encore avoir du bon !

C’est ainsi que par un mardi ensoleillé il put le sortir et de nouveau l’utiliser. Vous le croirez ou pas, mais la photo d’identité de son badge, après un séjour prolongé dans l’obscurité, a cligné des yeux !

Station Anvers

vendredi 16 mai 2008

Le chant des oiseaux

En cette période de l’année, les oiseaux donnent de la voix, et pouvoir les entendre est un vrai plaisir. Quoi de plus agréable, le matin, que d’écouter leurs trilles, chants, pépiements et autres gazouillis. Il y en a pas mal qui zinzinulent dans mon quartier.

Le jour où vous en entendrez un jaboter à côté de vous, soit vous êtes au zoo, soit les prévisions de réchauffement global étaient légèrement fausses !

Malheureusement sur le quai de gare de Maurice, tout cela est couvert par la diffusion, au travers de haut-parleurs placés sur le quai, d’émissions de radio. Comme s’il n’y avait pas assez de bruit et de nuisances sonores, la SNCF, pour le confort de ses voyageurs sans doute, diffuse des émissions de radio. Personnellement, il n’a rien demandé et au contraire, il militerait plutôt pour l’arrêt de cette pratique pour plusieurs raisons.

La compréhension : à moins d’être placé sous un haut-parleur, lorsqu’il s’agit de discussions ou du monologue d’un animateur ou du témoignage d’un auditeur, on ne comprend que couic. Tout au plus cela génère-t-il un bruit de fond. Lorsqu’il s’agit d’un morceau de musique, on finit parfois par le reconnaître. Cela dit, pour les nouveautés, Maurice n’est pas un expert en la matière !
Le choix : sont-ce les personnes présentes dans la gare qui choisissent la radio à diffuser ? Pourquoi nous imposeraient-ils leurs choix ? Peuvent-ils monter ou baisser le son ? On dit que la musique adoucit les mœurs. Peut-être, mais quelle musique ?
Le coût : des droits sont certainement payés à la SACEM et il faut entretenir les haut-parleurs. Existe-t-il un partenariat entre la SNCF et une ou des radios commerciales ? A l’heure ou tout augmente, on pourrait commencer par économiser par ici.
Le silence : il est d’or parait-il, alors pourquoi, lorsque c’est possible, ne pas en profiter ?

T’as fini de râler Maurice ?

Couloir RER E

jeudi 15 mai 2008

Il fait beau il fait chaud

C’est probablement la phrase préférée de Mab en ce moment ! Il s’agirait en fait d’une incantation trouvée dans un vieux grimoire et dont la répétition est censée faire germer les graines de tomates. Il faut tourner autour de ses semis en sautillant d’un pied sur l’autre et en agitant un plumeau.

Et s’il fait beau et chaud chez elle, il en est de même là où passe le train de Maurice. Cette chaleur lui permet de faire ce qui lui plait, à savoir partir travailler sans imper ou sans manteau : rien qu’un costume.

Le matin, tout va bien. C’est même un vrai plaisir que de se rendre à la gare dans la fraîcheur matinale, accompagné du chant des oiseaux. Les merles et les tourterelles s’en donnent à cœur joie en ce moment.

Qui n’a jamais chanté ou entendu ceci ?

Réveillez vous, coeurs endormis,
Le dieu d'amour vous sonne.
Vous serez tous en joie mis,
Car la saison est bonne.
Les oiseaux quand sont ravis
En leur chant font merveilles.
Écoutez bien leur devis,
Détoupez vos oreilles…

Ne cherchez plus, c’est de Clément Janequin et cela s’intitule « Le chant des oiseaux ».

Revenons à la fraîcheur matinale. Il faut en profiter au maximum avant de s’enfermer pratiquement toute la journée, soit dans une rame de train, soit dans un bureau climatisé.

Mais le plus difficile, tout du moins le plus désagréable est certainement le retour en fin de journée. Maurice ne s’y habituera probablement jamais. Il appréhende l’arrivée de l’été et des températures infernales et transpire déjà rien qu’à l’idée de se retrouver dans une rame surchauffée d’être restée en plein soleil toute la journée et chargée d’une population transpirante !

On n’y est certes pas encore, mais ça viendra au moins aussi vite que le Pass Navigo à Haussmann Saint Lazare.

En attendant, il ne reste plus qu’à profiter des petits matins frais et ensoleillés.

Escalier RER E

mercredi 14 mai 2008

Maurice ce héros

Les portes du train viennent de se refermer dans un claquement sonore lorsque l’attention de Maurice est attirée par la silhouette d’une jeune femme court, mais élégamment vêtue. Pourquoi cette personne plutôt qu’une autre ? Un sixième sens sans doute… Ce ne sont ni ses longues jambes portées par de fines chaussures à talon, ni l’échancrure de son petit haut près du corps qui ont mis ses sens en alerte.

Notre ami Maurice est le seul à avoir compris le drame qui se déroule dans l’indifférence générale. L’infortunée jeune femme a la main coincée dans la porte et la douleur est telle qu’elle peine à émettre le moindre son.

Elle a le regard d’une biche apeurée, terrorisée et résignée, qui tremble à l’idée de se savoir condamnée face à un loup affamé, et qui attend le coup de grâce.

Il ne prend pas le temps de réfléchir et jaillit de son siège comme un diable à ressort sort de sa boîte. Il a l’impression que le temps s’est arrêté et qu’il vit une expérience extracorporelle, sans doute sous l’effet de l’adrénaline.

Notre ami Maurice se précipite donc, et dans un effort musculaire presque surhumain, s’arc-boute contre la porte et de ses larges épaules repousse la porte afin de permettre à la malheureuse de se libérer.

La jeune femme à la longue chevelure brune et dont le teint légèrement hâlé avait blêmi sous la douleur et la peur, retrouve quelques couleurs et le sourire. Et quel sourire ! Une larme échappée avait fait couler un peu de son eye-liner lui donnant un air à vouloir la consoler encore plus. Maurice la soutient et réalise comme elle peut être frêle et menue dans ses bras musclés.

Soudain, sans s’y attendre, elle se jette contre lui, lui passe les bras autour du cou et le gratifie de deux bises voluptueuses tout en lui glissant un « Merci ! » langoureux au creux de l’oreille.

Il n’en attendait pas tant le bougre ! C’est probablement sa retenue naturelle qui trouble tant Maurice. Cet assaut de tendresse soudain le réveille et c’est avec effroi qu’il réalise qu’il s’était endormi dans le train. Il a juste le temps de ramasser ses affaires éparpillées autour de lui avant de sauter du train dont la sonnerie stridente annonce déjà le départ imminent ! Il a juste le temps de voir le visage ahuri des autres voyageurs. A-t-il hurlé pendant qu’il rêvait ? Il ne le saura jamais. En plus dehors il pleut à verse…

Statue

mardi 13 mai 2008

Disparition annoncée

Cela va arriver très vite maintenant. Un changement dans les habitudes d’un grand nombre de voyageurs des transports en commun en Île de France. Le fameux ticket chic ticket choc va bientôt disparaître pour laisser la place au Pass Navigo.

Cela fait plusieurs années maintenant que le Pass Navigo existe. Maurice a sauté dessus, pas immédiatement à sa création, mais dès que la gare qu’il prend chaque matin a été équipée d’un lecteur de puce électronique.

Fini les queues de fin de mois ou de début de mois. Dorénavant, grâce au prélèvement automatique, on se rend compte du temps qui passe et du mois qui change rien qu’en voyant les interminables files d’attente à côté desquelles Maurice passe d’un pas rapide et joyeux.

À partir du 20 juin, à Haussmann Saint Lazare, c’en sera terminé du ticket. Une page se tourne me direz vous. Tout comme le poinçonneur a disparu, aux Lilas ou ailleurs. Par contre le nombre de personnes passant leur sac à main de façon frénétique sur le lecteur va augmenter de façon exponentielle ! Tout progrès s’accompagne toujours de nouveaux inconvénients.

Cela fait des années que le Pass Navigo existe (si je le répète, c’est da façon intentionnelle). Cela fait des années qu’on parle de supprimer les tickets.Cela fait des années que les mêmes personnes se disent qu’il faut qu’elles passent au Navigo (là je ne répète pas Pass car ça ferait trop). Cela fait des années que certaines d’entre elles me demandent tous les mois comment ça marche, quelles sont les démarches à accomplir, quels sont les justificatifs à fournir…

Bref je m’attends à une belle pagaille d’ici la fin du mois de juin ! Maurice, comme d’habitude, sera aux premières loges.

Au fait, dans sa gare de départ, la disparition est prévue pour le 20 mai !

Pilier RER E

mercredi 7 mai 2008

Mon nouveau cahier

Ça y est, il faut se lancer à un moment ou à un autre. Je veux parler du remplissage de mon nouveau cahier d’idées folles et saugrenues.

Il va tout d’abord falloir que je me fasse à ce nouvel outil. Un cahier est un cahier ? Non ! Dès à présent je me rends compte que la technique d’utilisation est sensiblement différente de celle du carnet à spirales. Il est vrai que je n’ose pas (je me refuse), comme avec les livres, replier complètement la couverture, de crainte de l’abîmer.

Il me faut donc impérativement utiliser ma sacoche comme d’une tablette. Je la pose sur mes genoux afin de pouvoir y poser mon cahier et ça va tout de suite mieux.

Dès le départ, je peux apprécier l’espacement entre les lignes. À vue de nez ça doit faire huit millimètres, ou sept. C’est plus confortable que les carreaux 5x5. Les carreaux ont d’ailleurs disparu. Ne restent que les lignes, ce qui suffit amplement.

C’est Anonyme qui l’autre jour écrivait qu’avec un tel cahier, je ne passerais pas inaperçu. En fait il n’en est rien. Une fois le cahier ouvert on ne voit plus la couverture ! C’est dommage, car l’assemblage des images et des dessins me plait beaucoup.

Quant à la règle des 300 mots, il faudra, une fois que j’aurai rempli une page, que je vérifie par un comptage rapide, si le format d’une page colle avec ce que je me suis imposé.

En parlant de coller, le fait d’avoir retiré ce qui devait être l’étiquette du prix, la couverture est collante à un endroit. Comme pour beaucoup d’autres petites choses, Maurice s’y fera rapidement.

Vous y croirez ou pas, en tous les cas, vous pouvez recompter vous-mêmes : ce texte contient exactement 300 mots ! Étonnant, non ?

Quai RER E

mardi 6 mai 2008

Comment tout gagner

Maurice utilise les transports en commun, mais pas uniquement en semaine. Il lui arrive de se rendre à Paris pendant le week-end pour participer, par exemple, à des balades en roller. La dernière en date fut la randonnée Rollers & Coquillages de dimanche dernier.

L’utilisation des transports en commun évite de se retrouver coincé dans les embouteillages et de tourner pendant des heures pour trouver une place où se garer.

A l’aller les correspondances s’enchaînent rapidement Il faut passer du RER E au RER A puis au Métro. Ce jour-là Maurice et les personnes qui l’accompagnaient eurent de la chance à l’aller et au retour.

A l’aller il leur suffit sans se presser d’atteindre le quai pour qu’un RER ou un métro arrivent. Trop fort !

Au retour, c’est grâce à leur expérience qu’ils purent attraper de justesse une correspondance du RER E. Encore faillirent-ils se faire avoir en beauté !

Le dimanche après-midi, vers la banlieue Est, il faut compter un RER E toutes les demi-heures. Lorsqu’ils prirent le RER A à la Gare de Lyon, connaissant les horaires de départ du RER E à Haussmann-Saint-Lazare et le temps nécessaire à chacun de ces trains pour rejoindre leur point de correspondance à Val-de-Fontenay, ils réalisèrent que ce serait très juste.

Le fait de remonter les rames du RER A à chaque arrêt, afin de se retrouver face à l’escalier de sortie, leur permettrait de gagner de nombreuses secondes à l’arrivée. C’était sans compter sur le fait que la sonnerie annonçant la fermeture des portes était quasiment inaudible ! En voyant les portes se refermer Maurice, dans un réflexe salvateur, réussit à bloquer les portes, à les réouvrir (probablement avec la complicité du conducteur) et à faire monter tout le monde ! Ouf !

Ils ne se firent pas avoir les fois suivantes et se contentèrent de remonter rapidement les rames une à une. Au final, arrivés à destination, leur correspondance était à l’approche. Un dernier sprint pour monter les escaliers et ils étaient sauvés !

Trop fort Maurice !

Passerelle

lundi 5 mai 2008

Nouveau départ

Après avoir abandonné l’écriture pendant quelques mois, Maurice a repris le chemin de la blogosphère et vous rapporte au quotidien ses commentaires éclairés sur la vie de ce monde particulier que sont les transports en commun, ses usagers et ses mœurs parfois étranges.

La fréquence de publication est restée la même, à savoir un billet par jour ouvré travaillé pour Maurice et la longueur de chaque billet ne varie pas, ou peu. Elle tourne toujours aux alentours de 300 mots.

Le thème n’a pas changé non plus. Il y a tant à dire sur cet univers unique en son genre et ses habitants parfois bizarres. J’ai déjà écrit quelque chose sur ce monde de passage qui ne se matérialise qu’au fur et à mesure de l’arrivée de ses habitants.

Par ailleurs Maurice s’attache toujours à fournir une réponse personnalisée à vos commentaires !

Vous aurez probablement noté une modification de la forme. Si la couleur de fond de page reste du même vert-caca-d’oie-terne, chaque billet est dorénavant illustré d’une photo prise par Maurice lui-même. Il n’y a la plupart du temps aucun rapport entre la photo et l’article, c’est juste pour vous faire découvrir ce que voit Maurice et que vous n’avez peut-être pas la possibilité de voir.

Autre changement, mais celui-là vous ne pouvez le voir ni même le deviner, Maurice a abandonné son cahier Impéga 17x22 à spirales et petits carreaux de 180 pages pour le remplacer par un « cahier d’idées folles & saugrenues », cadeau d’une usagère / admiratrice / fan / lectrice / amie (au choix) mais aussi grande utilisatrice des transports en commun, qu’il ne lui reste plus qu’à noircir de ses pattes de mouche (je parle du cahier !).

A noter que cette fois la photo est en rapport avec le texte !

Il ne reste plus qu’à trouver maintenant l’inspiration…

Mon nouveau cahier

mercredi 30 avril 2008

Microcosmos (2/2)

D’autres espèces ont su tirer profit de ce milieu et des êtres vivants qui l’occupent. Encore faut-il, comme Maurice, être un fin observateur et pouvoir les apercevoir. Il en existe deux sortes : un parasite (Saprophytus Detritus) et un prédateur (Tripotanus Gigantus).

On ne les voit en fait pas ailleurs que dans les transports en commun. Pour le premier le voir ne représente pas de danger. Etant parasite, il aura même plutôt tendance à vivre caché. Il se nourrit essentiellement des déchets jetés à même le sol alors que les poubelles ne manquent pas. Ce régime apparemment lui profite car des spécimens longs de plusieurs mètres on pu être observés en plein Paris. Si des reliquats de repas traînent par chez vous c’est que le Saprophytus Detritus n’est pas encore passé. A contrario, si c’est propre, c’est qu’il est venu ! C’est après de longues heures de surveillance caché derrière une énorme poubelle et grâce à quelques vieilles frites bien grasses que Maurice put photographier celui-ci. Malheureusement le déclic de l’appareil photo l’a ensuite fait fuir.

Mille-pattes


Pour le prédateur, c’est une toute autre histoire. Pour un usager des transports en commun, le voir est un danger mortel. C’est ce qui faillit arriver il y a quelques jours à Maurice, alors qu’il se rendait dans Paris. Un énorme spécimen de Tripotanus Gigantus venait de s’emparer de quelques voyageurs inconscients et les emmenait dans son repère, probablement pour y nourrir ses petits. C’est au péril de sa vie, mais pour vous permettre d’assouvir votre curiosité que Maurice décida de suivre (de loin) ce monstre. Il vous en ramène cette photo unique.

Araignée Tuileries


C’est son grand nombre et sa propension à se reproduire rapidement qui permet à la population des usagers des transports en commun de se maintenir et de se développer dans ce monde hostile malgré ces prélèvements sauvages.

mardi 29 avril 2008

Microcosmos (1/2)

Après l’homme et son PC portable, aboutissement d’une évolution étalée sur plusieurs millénaires, voici d’autres espèces étranges que l’on peut apercevoir dans les transports en commun, si l’on est observateur et qu’on se trouve au bon endroit au bon moment.

Tout le monde le sait, la Nature telle que nous la connaissons aujourd’hui, celle dans laquelle nous vivons, n’a pas toujours ressemblé à ce qu’elle est actuellement. Elle est le résultat d’une longue et progressive évolution qui a obligé les organismes vivants que nous connaissons, à s’adapter, sous peine de disparaître.

Il en fut ainsi des dinosaures, des mammouths, des tigres à dents de sabre et des dodos. Que ce soit une météorite, un réchauffement global ou une chasse trop intensive, le résultat fur la disparition d’un grand nombre d’espèces dont on ne retrouve plus que des traces ou la simple évocation. La Nature ayant horreur du vide, elle les remplaça par d’autres espèces. C’est faire un sacré raccourci que de dire que l’usager des transports en commun en est un.

Cela dit tout le monde sait de quoi on parle. On se le représente très bien et même mieux depuis qu’un fou furieux se faisant appeler Maurice prend un malin plaisir à les observer et les décrire. Il en décortiquerait bien quelques unes et en empaillerait quelques autres, mais bon…

Ces spécimens ont des habitudes qui leurs sont propres et vivent dans des conditions particulières, pour ne pas dire dans un milieu hostile. Ils ont su faire preuve d’adaptation et trouvent certainement tout ce dont ils ont besoin pour se vivre et survivre dans un environnement propice à leur développement. Il n’y a qu’à voir l’augmentation rapide de leur population, surtout à certaines heures de la journée. Un peu comme les espèces animales se regroupant autour des points d’eau ou d’une carcasse encore fumante.

Pourtant ils ne sont pas les seuls à fréquenter ces lieux.

Mille-pattes