vendredi 4 avril 2008

Les grandes oreilles

Puisque nous en sommes au registre des évolutions et autres changements, voici une autre transformation à laquelle Maurice a pu assister dans les transports en commun. Celle-ci tient à la taille des écouteurs de baladeurs MP3.

Au tout début de la musique embarquée à bord du célèbre Walkman qui lisait les cassettes audio puis les CD, les écouteurs se faisaient discrets, tout du moins au niveau visuel. De couleur noire, ils tenaient dans le conduit auditif. D’un point de vue sonore il n’était pas rare que certains vous fassent partager leurs moments de défonce de tympans.
Jusqu’au jour où, pour se distinguer, un fabricant décida de vendre des écouteurs blancs. Ce qui au commencement fut un signe de reconnaissance discret pour quelques excentriques passionnés d’une marque à la pomme, fut ensuite copié par d’autres.
On vit alors fleurir des fils blancs et des écouteurs blancs qui tenaient toujours dans le conduit auditif.

Puis dans le cadre d’une course au gigantisme, et probablement pour bénéficier d’une meilleur confort d’écoute, sont apparus les casques. Là, clairement, ce n’est plus la discrétion qui est recherchée. Tout de moins la discrétion visuelle car d’un point de vue sonore, rien ne filtre !

Maurice écoute de temps en temps de la musique ou des émissions de radio avec des écouteurs qui se placent dans le conduit de l’oreille. Par moments, étant donné le niveau sonore ambiant est tellement élevé à l’intérieur des trains, en particulier dans les tunnels, ce genre de casque doit rendre service en isolant son propriétaire des agressions sonores externes.

L’encombrement et l’esthétique ne sont certainement pas les arguments qui auront provoqué l’achat de ce genre de matériel et l’apparition de ces porteurs de casque dans un lieu public laisse Maurice toujours perplexe, d’autant que ça ne donne pas toujours l’air plus intelligent !

Sortie Grande Arche

jeudi 3 avril 2008

Disparition

Dans un article précédent Maurice vous faisait part de quelques unes de ses découvertes, en particulier de l’émergence de certaines pratiques comme celle qui consiste à se détendre les méninges grâce aux consoles de jeux portatives.

Il est également d’autres évolutions qui se font progressivement, mais en sens inverse. On parle dans ce ces de régression. Plutôt que d’assister à une naissance, on constate une disparition progressive, voire totale.

C’est exactement comme si du jour au lendemain vous vous réveilliez en constatant la disparition de oiseaux, ou des papillons, ou des abeilles. Avant ce moment précis, vous aviez bien noté, mais sans y prêter plus d’attention, une diminution progressive, en pesant qu’il s’agissait d’une situation probablement passagère. Peut-être vous étiez vous aussi dit que vous auriez tout le temps de vérifier l’année prochaine. Jusqu’au jour où il vous a fallu vous rendre à l’évidence : il n’y a plus d’oiseaux, il n’y a plus de papillons, il n’y a plus d’abeilles.

Dans les transports en commun il n’y en a certes jamais eu beaucoup. Et le peu qu’on n’a jamais pu y voir est déjà beaucoup. Une seule abeille dans un wagon (ne parlons pas des guêpes) peut causer par mal d’émoi. Il n’est cependant pas rare d’observer des pigeons voyageurs dans les gares. Quoi de plus normal ?

Dans les transports en commun, ce sont les tricoteuses et les brodeuses de tous poils qui ont disparu. Est-ce un signe des temps ? S’agit-il d’une disparition passagère ou d’un épiphénomène ? Le mystère est là… entier.


Point de fuite

mardi 1 avril 2008

Comptage

Ils étaient plusieurs dizaines l’autre jour sur les quais du RER E, à la station Haussmann Saint Lazare, à compter le nombre de voyageurs qui descendaient des trains. Un compteur devant chaque porte, vêtu de la veste siglée au nom de l’entreprise chargée de cette mission, un compteur mécanique à la main, une planchette avec une feuille et un stylo pour noter le chiffre obtenu.

1 clic par voyageur lors des faibles affluences.
1 clic pour 5 ou 10 selon le cas, à partir du moment où des flots de voyageurs se déversent sur le quai…

Ils étaient encore présents au soir de cette longue journée, aux mêmes endroits. Maurice lui, était à ce moment-là sur le chemin du retour. Si le matin Maurice avait été compté, là il monterait dans un train dont les voyageurs en sortant seraient comptés.

Leur journée avait probablement été une succession de moments intenses, lorsque le train arrive et qu’il faut au milieu de la foule faire le décompte des voyageurs, et des moments d’ennui quand après avoir rapporté son chiffre au chez d’équipe il faut attendre le prochain train. Entre deux trains, rien de mieux à faire que de papoter avec son collègue compteur, assis sur les bancs de pierre en attendant l’arrivée de la prochaine rame.

La journée pour eux aussi avait du être longue et fatigante. En fait elle avait du être aussi longue que la mienne ! Maurice était plus fringant ! Il avait encore suffisamment de ressources pour rentrer chez lui !

Les compteurs quant à eux étaient pour la plupart complètement affalés, voire allongés sur les bancs en pierre, amorphes, le regard perdu dans le vide.

En y pensant bien, Maurice se retrouve dans le même état, mais en comptant les moutons ! De là à dire que les usagers des transports en commun sont des moutons…


picots

lundi 31 mars 2008

Sac à dos

La société des loisirs a permis à des personnes de plus en plus nombreuses, de s’adonner à la détente, qu’elle soit sportive ou non.

C’est ainsi qu’apparurent les premiers campeurs et les premiers randonneurs. Bien sûr, à aucun moment vous ne les avez imaginés partir découvrir le vaste monde les mains dans les poches. On général on les représente, et on se les représente, harnachés d’un sac à dos.

Qu’ils soient en toile, en cuir ou en matières synthétiques, ils font maintenant partie du paysage. Rappelez-vous, il y a plusieurs mois, Maurice évoquait une marque célèbre et spécialisée dans les sacs en tous genres. Leur aspect indéniablement pratique et l’évolution de la mode ont fait passer ces sacs du statut d’objet usuel réservé à une utilisation essentiellement vacancière à celui de must qu’on ne dissimule pas et qu’on trimbale partout.

Qui dit partout dit bien sûr dans les transports en commun. C’est là que les choses commencent à se gâter. En effet, trop rares sont les possesseurs de tels sacs à ne pas avoir remarqué l’excroissance dorsale qu’ils véhiculent. Il en va ainsi des collégiens, lycéens et étudiants de tous poils, mais aussi des employés et des cadres du secteur public comme du secteur privé. La gent féminine n’est pas exclue de ce recensement.

Les porteurs de ces sacs ne seraient pas conscients de l’espace qu’ils occupent, en particulier lorsqu’ils effectuent un quart ou un demi tour au milieu d’une foule compacte.

Au Japon il est paraît-il mal vu, lorsqu’il y a beaucoup de monde dans les transports en commun, de garder son sac sur le dos, car il prend la place d’un personne. Dans le même registre, nos voisins belges ont démarré ce qu’ils appellent à juste titre une campagne de courtoisie qui reprend un certain nombre de comportements qui s’ils étaient corrigés, rendraient la vie plus agréable pour tous.

Le prochain qui me bouscule, je lui colle un atemi courtois !

arrivee train