Navette (3)
Tout le monde a en tête les premiers pas de l'astronaute Neil Armstrong sur la lune. C'était le 21 juillet 1969 (je me souviens l'avoir vu à la télévision et j'étais pourtant jeune !). Au-delà de l'émotion, de la réussite ce cette expédition et de la pensée qu'il eut à ce moment là pour son ancien voisin, il faut se rendre à l'évidence qu'il n'était pas très à l'aise dans son scaphandre.
Eh bien les skieurs de nos jours, au moment de monter ou de descendre de leur bus sont à peu près dans la même situation. D'énormes difficultés à lever la jambe et leurs grosses fesses et de se hisser dans l'engin avec leur matériel de ski. Sous les lunettes de soleil, casques et autres écharpes ou bonnets chamarrés, on imagine sans difficultés les visages rougeauds et grimaçants sous l'effort bref mais intense. Seules les lèvres tordues, horriblement gercées et tartinées d'une épaisse couche de beurre de cacao sont encore visibles.
Comme les scaphandriers, on dirait qu'ils sont chaussés de semelles de plomb. La marche se fait en se balançant d'un pied sur l'autre, avec le déhanchement d'un canard. Ils ont en plus les bras lourdement chargés de leurs skis et bâtons.
En général les plus forts aident les plus faibles. Un père par exemple portera le matériel de son ou de ses enfants, le petit ami portera les skis de sa petite amie, un mari attentionné celui de sa charmante épouse…
Ce n'est pas toujours le cas ! Certains parents n'hésitent pas à faire avancer leur progéniture à coups de genoux dans le dos en les engueulant parce qu'ils ne vont pas assez vite et qu'ils empêchent les autres de monter ! Je rêve… Passé un certain âge, monsieur ignorera superbement madame et chacun portera son matériel !