mercredi 1 mars 2006

Navette (3)

Tout le monde a en tête les premiers pas de l'astronaute Neil Armstrong sur la lune. C'était le 21 juillet 1969 (je me souviens l'avoir vu à la télévision et j'étais pourtant jeune !). Au-delà de l'émotion, de la réussite ce cette expédition et de la pensée qu'il eut à ce moment là pour son ancien voisin, il faut se rendre à l'évidence qu'il n'était pas très à l'aise dans son scaphandre.

Eh bien les skieurs de nos jours, au moment de monter ou de descendre de leur bus sont à peu près dans la même situation. D'énormes difficultés à lever la jambe et leurs grosses fesses et de se hisser dans l'engin avec leur matériel de ski. Sous les lunettes de soleil, casques et autres écharpes ou bonnets chamarrés, on imagine sans difficultés les visages rougeauds et grimaçants sous l'effort bref mais intense. Seules les lèvres tordues, horriblement gercées et tartinées d'une épaisse couche de beurre de cacao sont encore visibles.

Comme les scaphandriers, on dirait qu'ils sont chaussés de semelles de plomb. La marche se fait en se balançant d'un pied sur l'autre, avec le déhanchement d'un canard. Ils ont en plus les bras lourdement chargés de leurs skis et bâtons.

En général les plus forts aident les plus faibles. Un père par exemple portera le matériel de son ou de ses enfants, le petit ami portera les skis de sa petite amie, un mari attentionné celui de sa charmante épouse…

Ce n'est pas toujours le cas ! Certains parents n'hésitent pas à faire avancer leur progéniture à coups de genoux dans le dos en les engueulant parce qu'ils ne vont pas assez vite et qu'ils empêchent les autres de monter ! Je rêve… Passé un certain âge, monsieur ignorera superbement madame et chacun portera son matériel !

mardi 28 février 2006

Navette (2)

Mettons un peu entre parenthèse les articles relatifs à la grippe aviaire pour revenir au sujet dont j’ai commencé à vous parler, à savoir les transports en commun dans les stations de ski.

Pour ceux qui viennent d’arriver, je voudrais tout simplement rappeler que je me suis payé le luxe d’une semaine de ski dans les Alpes du Nord, pendant la première semaine des vacances scolaires de la région parisienne. Seuls une partie des parigots têtes de veau parisiens était en vacances à ce moment-là. Je ne vous cache pas que c’est la seule raison pour laquelle j’ai choisi cette période : éviter qu’il y ait trop de monde.

En plus du local à ski dont l’avantage ne semble pas avoir convaincu Fong malgré de nombreuses explications, cette station offre à ses touristes un service de bus qui dessert plusieurs arrêts, le point central étant non pas la gare routière, mais les télécabines.

A l’heure où les banlieusards et autres parisiens courent après leur moyen de transport en commun, chaussés de talons hauts, de mocassins vernis ou de baskets de marque, chargés de leurs sacs, sacoches, sacs à main et autres valises à roulettes (lire les épisodes précédents), ceux qui ont eu la chance de pouvoir partir courent après les mêmes transports en commun, mais chaussés d’énormes chaussures lourdes, chargés de ski, bâtons et équipés de lunettes de soleil, bonnets, gros anoraks (grosses doudounes prête à confusion) ou combinaisons aux couleurs plus ou moins tendance.

Ce sont pourtant les mêmes. On les reconnaît facilement car ils obéissent aux mêmes règles qu’à Paris. Bousculer pour être le premier à monter, rester devant les portes pour être le premier à sortir même s’ils ne descendent pas au prochain arrêt, rester à l’avant du bus alors qu’il y a des places à l’arrière…