samedi 10 février 2007

En attendant lundi

Maurice à l'oeil à tout et sait se faire discret parfois ! C'était le cas aujourd'hui.
;-)

Fong20070210

vendredi 9 février 2007

Train de nuit (5)

Je ne m’étais pas réveillé à temps et j’avais loupé mon arrêt ! Pour le coup, j’étais complètement réveillé maintenant et malgré la mauvaise nuit mon cerveau fonctionnait déjà à plein régime. Je réalisais ce qui m’arrivait tout en me disant que je ne pouvais pas y croire. Quel idiot j’étais ! Je m’étais bien évidemment redressé d’un seul coup sur mon siège, mais je n’avais pas pour autant remis mes chaussures, attrapé mon sac de voyage et couru comme un dératé vers la porte de sortie.

Petite parenthèse pour vous préciser que les personnes à qui il y a très longtemps on avait réduit la taille de la rate avec des décoctions, couraient soi-disant beaucoup plus vite. D’où l’expression. Merci Maurice ! Fermons la parenthèse…

Il n’y en avait qu’un dont la tête dépassait des dossiers des banquettes. C’était bibi !J’avais rapidement réalisé que malheureusement il était trop tard pour faire quoi que ce soit. Il fallait tout d’abord analyser la situation et trouver une solution. Je savais que l’arrêt suivant était Bordeaux (en l’écrivant du coup je réalise que le terminus devait être Irun), qu’il était cinq heures du matin, que le train mettrait environ une heure pour arriver à Bordeaux.

À six heures donc il faudrait que je reprenne un train en sens inverse. Oui, mais ! À quelle heure partirait le train en sens inverse ? Ne serait-il pas parti depuis cinq minutes par exemple ? Il me faudrait alors attendre le suivant. Mais combien de temps plus tard ? Je commençais à gamberger sérieusement en me demandant à quelle heure j’arriverais bien à destination. Il faudrait encore que je repasse dans mon studio, que je me douche et enfile mon costume trois-pièces-cuisine-salle-de-bains.

Le mieux était encore de patienter en répétant les gestes à faire et les actions à entreprendre pour perdre le moins de temps possible.

jeudi 8 février 2007

Train de nuit (4)

Certains avaient une petite couverture, d’autres un petit coussin. La plupart, comme moi d’ailleurs, étaient à pied de chaussettes. La température n’était jamais trop chaude ni trop froide. Je crois me souvenir que les voitures étaient climatisées mais pas autant que le sont maintenant les rames du TGV. Il fallait éviter de laisser un avant-bras ou le haut de la tête contre la fenêtre.

L’ambiance était plutôt calme. Beaucoup plus que le vendredi soir où probablement les mêmes troufions manifestaient bruyamment leur départ en permission. Le dimanche soir était synonyme de retour à la caserne pour une période indéterminée, donc pas de quoi pavoiser. Rares étaient les fois où ils étaient bruyants au point d’empêcher tout le monde de dormir. En tout cas ça ne durait jamais très longtemps.

Les contrôleurs compatissants s’arrangeaient pour passer au début du voyage de manière à ne pas interrompre le sommeil de chacun. JE les soupçonnais à l’époque de vouloir faire de même. Le trajet était habituellement sans histoire et très rares étaient les passagers qui n’avaient pas de titre de transport. Il arrivait cependant qu’un contrôle se fasse à nouveau après les différents arrêts du trajet. J’avais toujours mon billet sous la main pour éviter d’avoir à trop bouger.

S’il m’arrivait de dormir d’un sommeil profond, il était loin d’être continu. Les arrêts dans les différentes gares, la montée ou la descente de voyageurs, tout cela ne faisait pas passer une bonne nuit.

Il ne fallait pourtant pas que je rate mon arrêt. En effet, le terminus de mon train n’était pas Angoulême, mais Bordeaux, soit environ une heure plus tard. Et un jour, ce qui devait arriver arriva, ce n’est qu’une fois dans le tunnel à la sortie d’Angoulême que je me suis réveillé ! Le train venait de repartir pour Bordeaux… Il était cinq heures du matin et je commençais la journée à huit heures !

mercredi 7 février 2007

Train de nuit (3)

En effet, au fur et à mesure que les voyageurs arrivaient, ils recherchaient tous la même chose : les banquettes libres. Je pense que nous avons à peu près tous le même comportement dans le train. Nous préférons la solitude et occuper une banquette libre même si nous acceptons de bon cœur de la partager quand on nous le demande.

Une fois que toutes les banquettes étaient occupées que restait-il à faire ? Tout simplement repérer les banquettes avec une personne assise et s’installer à côté d’elle. En effet on éprouve toujours des scrupules à réveiller un inconnu endormi pour lui demander de se relever et de vous laisser une place alors qu’à côté il y en a une de libre à côté de quelqu’un qui ne dort pas !

Une fois allongé il suffisait encore quelques instants après que le trais soit parti pour enfin pouvoir ouvrir les yeux et s’installer un peu mieux pour une courte nuit sur une banquette pas trop confortable.

La question était toujours de savoir comment s’installer. En chien de fusil ? Dos ou face à la banquette ? J’avais du mal à coincer ma grande carcasse entre les deux accoudoirs situés aux extrémités de la banquette. Le plus important était de ne pas être déséquilibré par les mouvements du train, sans pour autant avoir les bras ankylosés ou des fourmis dans les jambes. C’était donc un savant dosage !

Il fallait faire attention de ne pas trop dépasser dans l’allée centrale si on ne voulait pas être réveillé par le perpétuel aller-retour de passagers. Je n’ai jamais trop compris le pourquoi de ces allés et venues. Je prenais soin de prendre mes précautions avant le départ de manière à ne pas avoir à me relever ou même à penser qu’il faudrait à un moment ou à un autre que je me relève.

mardi 6 février 2007

Train de nuit (2)

À cette époque, quelle que soit l'heure à laquelle je pouvais bien prendre le train, c'était plus fort que moi. À peine le train avait-il quitté la gare que déjà je sombrais dans les bras de Morphée. Alors vous pensez bien qu'entre minuit et cinq heures, il n'était pas nécessaire de me chanter une berceuse pour m'endormir. Je trouvais ça bien pratique à l’époque. Maintenant les choses ont un peu changé. Je ne m’endors plus si simplement, sauf lorsqu’il s’agit du train qui m’emmène en vacances. Avec celui-là, la pression accumulée pendant des semaines et des mois se relâche enfin et j’éprouve un besoin forcené de récupérer !

Je ne voyageais pas seul à cette heure de la journée. Le train était principalement occupé par des militaires revenant de permission et retournant dans leurs casernements. Beaucoup d’entre eux avaient un béret. Je crois qu’ils allaient jusqu’à Bordeaux.

J’en profite pour faire une petite parenthèse. Savez-vous pourquoi les bérets des marins ont un pompon ? Tout simplement pour éviter de se faire mal lorsqu’ils se cognaient la tête sur les bateaux !

Il valait mieux que je n’arrive pas trop tard si je voulais avoir une place confortable pour la durée du voyage. Une place où je pourrais dormir tranquillement.

Si vous avez eu l’occasion de prendre un train Corail, peut-être vous souvenez-vous qu’il n’y avait que des banquettes en similicuir. Il y avait un accoudoir central que l’on pouvait redresser pour y prendre ses aises. Le but du jeu était d’arriver suffisamment tôt pour trouver une banquette libre, de poser son sac de voyage sur la banquette pour s’en faire un repose-tête et de s’allonger. C’était la première chose à faire en arrivant, avant que le train ne démarre. Il fallait faire semblant de dormir avant le départ du train de manière à augmenter ses chances de conserver sa banquette.

C’était égoïste, certes, mais la pratique !

lundi 5 février 2007

Train de nuit (1)

De vous parler de mes mésaventures et de lire certains commentaires ont fait remonter à la surface de mon esprit perturbé des épisodes d’une vie antérieure. Ces épisodes ont bien évidemment un rapport avec les transports en commun.

L’autre jour, je vous parlais de la chance que j’avais eu après m’être trompé de train. Au départ une faute d’inattention dans un environnement que je pensais immuable et me voilà embarqué dans le mauvais train. Heureusement j'ai pu me rattraper à temps et tout est rentré dans l'ordre.

Il m’est arrivé d’autres mésaventures du même genre. Heureusement sans conséquences.

La première qui me revient à l’esprit est cette fois où je travaillais alors en province, en Charente, à Angoulême (il y a pas mal d'années). Des raisons personnelles me faisaient revenir tous les week-ends à Paris. Pour ça je prenais le train le vendredi en sortant du boulot. J’arrivais en gare d’Austerlitz environ quatre heures plus tard. Le TGV sur cette ligne n’était pas encore en exploitation et je prenais des trains Corail. C’était moins fatigant, moins cher, un peu plus rapide et probablement moins dangereux que de faire le trajet en voiture.

Le week-end touchant à sa fin, il fallait bien penser à repartir. Je reprenais donc le train en sens inverse, mais pas tout à fait à la même heure. Le train démarrait en effet à minuit pour arriver aux alentours de cinq heures du mat’ (j’ai des frissons) à Angoulême. Il valait mieux ne pas louper l'arrêt à Angoulême qui ne durait pas plus de deux minutes.

« Angoulême ! Angoulême ! Deux minutes d'arrêt ! Les voyageurs à destination de ... »

C’est le message qui était annoncé sur le quai. Il n’y avait pas d’annonce dans le train. Il fallait donc être attentif et ne pas louper son arrêt.