vendredi 11 mars 2005

Retour à la normale

Maurice a repris le travail ce matin. Par la même occasion il a retrouvé ses compagnons de transport qui lui ont fait part des difficultés qu'ils ont rencontrées hier. Pour un même point de départ et un même point d'arrivée, mais à des horaires différents, les expériences sont plutôt contrastées. Ceux qui n'ont eu aucun problème à l'aller le matin ont par contre connu une grosse galère au retour le soir. A l'inverse ceux qui avaient eu des difficultés le matin n'en ont pas eu le soir. Dans tous les cas plus d'une heure de temps de trajet en plus, dans des conditions lamentables. Comme quoi le monde est bien fait, non? Pour obtenir une si parfaite égalité il faut admettre qu'on ne peut pas parler de l'enfer. Il n'y a qu'au paradis des grèves que tous les usagers sont égaux.

Au fait, si on veut du monde dans les rues, ne serait-il pas mieux de manifester le samedi par exemple? Les seuls trains qui rouleraient ne seraient utilisés que par les manifestants. Aucune plainte à attendre de ce côté-là. Pas de retenue sur salaire pour la majorité des salariés. Bref que des bénéfices.

Tout le monde était donc de retour, comme si de rien n’était, à chercher son ticket devant le portillon ou à vouloir être le premier arrivé à l'escalator et comme c'est vendredi, à trimballer sa valise à roulettes derrière soit sans se préoccuper des autres. De là à penser qu'hier c'était presque mieux...

Pendant ce temps, à quelques kilomètres d'ici, en Espagne on se souvient des victimes des attentats meurtriers commis à Atocha près de Madrid. Là était l'enfer.

jeudi 10 mars 2005

La galère

Aujourd'hui Maurice a décidé de rester chez lui plutôt que d'avoir à subir les conséquences de la grève des transports publics. Il a profité de cette occasion pour régler ce jour là des questions personnelles qui l'auraient amené à ne pas aller travailler. Il a donc posé une journée de congés en entamant son capital de jours RTT. Heureusement sa situation lui permet de le faire. Ce n'est pas forcément le cas pour tout le monde. Il avait auparavant consulté le site internet mis en place par la SNCF spécialement pour les jours de grosses perturbations. Rien à voir avec ce qui se passe sur les lignes de la RATP. Il vous le recommande d'ailleurs (www.abcdtrains.com) car il indique de façon précise les horaires des trains prévus. Cela n'évite pas la cohue mais permet de s'organiser et d'éviter d'avoir à attendre l'arrivée d'un train pendant de longues minutes.

Il n'en n'a pas toujours été ainsi. Même s'il a toujours pu rejoindre son lieu de travail et rentrer chez lui le soir, cela se sera fait à force de réveil plus matinal que d'ordinaire, de longues marches pour rejoindre une gare ou un station, de longues minutes d'attente, de poussées pour pouvoir rentrer dans une voiture, d'énervement, de cohue physique, de longues heures passées debout pressé par d'autres usagers dans des voitures où il y a plus de gaz carbonique que d'oxygène...

Et puis le lendemain on peut reparler de ces moments héroïques et partager ses galères et expériences. Le surlendemain on a oublié et la fois suivante on cherche à améliorer sa technique.


mercredi 9 mars 2005

Fascination collective

Parmi les personnes présentes à un moment donné sur un quai de gare, de métro ou de RER, s'il en est un qui, à tous coups, attire sur lui tous les regards, suscite l'intérêt de tous et ce de façon durable, c'est bien le colleur d'affiches. Nul ne peut rivaliser avec lui. Pas même celui qui, pourtant plus utile, nettoie la merde des autres en vidant les poubelles ou en ramassant les mégots et autres détritus qu'on aura jugé bon de ne pas jeter dans une poubelle.

On ne l'attend pas particulièrement et pourtant un matin il est là. Il fascine littéralement les voyageurs qui attendent sur le quai qu'il est en train de décorer. Il est comique de voir tous les regards converger vers celui qui travaille à ce moment-là. Lorsqu'on le voit faire, qui n'a pas imaginé un instant lui demander de venir donner un coup de main pour retapisser une pièce chez soi? Surtout qu'il travaille vite et bien. Il ne mélange pas les morceaux à coller. Il arrive à les déplier sans effort dans des positions parfois acrobatiques. Les raccords sont parfaits. A la technique il faut ajouter le côté mystérieux de la chose. Une affiche se divise en plusieurs morceaux. Quel sera le résultat final une fois qu'ils seront tous collés? Bien souvent le train arrive avant qu'il ait terminé son travail et le jour d'après on n'y pense même plus. Jusqu'à sa prochaine apparition.

mardi 8 mars 2005

Détournement

Après les détournements d'avions, les détournements de bus, voici maintenant les détournements de trains. En général lorsque vous prenez le train, c'est pour vous rendre d'un point A à un point B. C'est affiché sur le quai et vous montez en toute confiance. Vous pouvez même pousser la confiance jusqu'à confier vos enfants en ayant pris soin de leur expliquer les choses à faire ou ne pas faire et les différentes étapes de la marche à suivre. A l'arrivée ils seront attendus par Tata Coco qui sait dans quelle voiture ils se trouvent. Seulement pas de chance, ce jour-là, et pas un autre, le train sera détourné de sa destination finale. Plutôt que de s'arrêter à Haussmann Saint Lazare, il sera dérouté sur Gare de l'Est. Imaginez-vous, en cette époque où même les mineurs sont détournés, l'angoisse de la Tata Coco, des enfants, des parents? Pas de doute, ils font tout pour nous faire préférer le train.

Pour les habituels usagers cela se traduira par un retard, pour ne pas parler de contretemps. Ils ressentiront de l'irritation plutôt que de l'énervement. L'annonce du détournement pourra avoir été faite avant ou après l'arrêt à Val de Fontenay, là où vous pouvez encore décider de vous rabattre sur le RER bondé si vous visez le centre de Paris plutôt que le nord-est. Il est arrivé que l'annonce soit faite après Val de Fontenay alors que le train précédent avait déjà été détourné. Tant pis pour vous. Vous êtes détournés pour de bon et à vous de retrouver les joies de la Gare de l'Est et de son métro.

lundi 7 mars 2005

Le retour

Maurice est de retour de congés. Il a pris le train à l'aller et pour la première fois a pu tester le TGV non-fumeur. Alors que d'autres lignes l'étaient depuis quelques temps déjà, celle qu'il a empruntée semble avoir été l'une des dernières à virer complètement. Enfin presque...

Il est remarquable d'observer les fumeurs invétérés se presser dans les couloirs en attendant le prochain arrêt pour descendre sur le quai en fumer une. D'autres ne se privent pas de rester sur le pas de la porte. Tant pis si la fumée et l'odeur rentrent dans les voitures. Dans tous les cas ils ne facilitent pas la montée et la descente des voyageurs.

C'est quand même beaucoup moins désagréable qu'avant. Rappelez-vous! La traversée des voitures "fumeurs" se faisait en apnée dans un nuage de fumée opaque et nauséabond. L'odeur du tabac froid était tenace et omniprésente. Après un aller-retour à travers cette voiture pour se rendre au bar par exemple, on pouvait mettre ses vêtements à laver. On trouvait des fumeurs à toutes les extrémités des voitures. Des fumeurs répartis dans l'ensemble du train se déplaçaient spécialement dans les voitures réservées à cet effet. De retour à leur place d’origine, ils en ramenaient les effluves dans leur sillage. A l'odeur on pouvait deviner où étaient partis le voisin ou la voisine. Malheur aux voitures situées de part et d'autre d'une voiture "fumeurs".