lundi 10 octobre 2005

P'tite tête

La scène se passe sur le quai de gare, là où je prends le train le lundi comme tous les autres jours de la semaine. En fait ça ne se passe pas sur mon quai mais sur celui d'en face, et pour être encore plus précis, en début de quai, là où s'arrêtera la tête du train. Etant en face, vous l'aurez compris, je voyage en queue de train, mais on s'en fout ! Tout le monde suit ? Je continue.

Donc tous les matins, en attendant que mon train arrive, j'ai le loisir d'observer les personnes qui sur le quai d'en face font la même chose que moi. Ce sont d'un côté comme de l'autre d'ailleurs les mêmes personnes que l'on retrouve régulièrement aux mêmes heures et au même endroit. J'en ai déjà pas mal parlé auparavant.

De mon côté, là où je suis, je suis sûr de rencontrer certaines personnes que je connais et avec qui je voyage régulièrement. Entre 20 et 30 mètres plus loin, toujours sur le même quai, je pourrais voyager avec d'autres personnes que je conais mais qui ne font pas partie du même cercle. Des cercles différents j'en ai plusieurs, qui se croisent de temps à autres ou qui ne se rencontreont jamais. Mais une fois de plus je me laisse embarquer dans des réflexions qui en me relisant me laissent perplexe.

Ainsi, en ce lundi matin, tout comme les lundis des semaines précédentes, et seulement le lundi, j'ai pu revoir ces deux hommes vêtus de leur bleu de travail et chaussés de leurs chaussures de sécurité. Ils sont d'autant plus faciles à repérer et à reconnaître d'une semaine sur l'autre, que leur bleu de chauffe est en fait bleu électrique et jaune citron. Il est ne plus barré de bandes blanches réfléchissantes, avec un grand sigle dans le dos du nom de l'entreprise qui les emploie.

Eh bien tous les lundis matin ils attendent le train de 7h50. Tous les lundis matin ils sont à l'extrêmité du quai, au niveau de la tête du train. Et tous les jours, y compris le lundi, le train de 7h50 est un train court ! Et tous les lundis matins ils se mettent à cavaler lorsqu'ils se rendent compte que le train ne viendra pas jusqu'à eux.

Moralité : "Quand on n'a pas de tête on a des jambes..."

Il faut foncer mon Capitaine !

Il faut foncer mon Capitaine !