De la fréquentation du RER (4)
Décidément les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Enfin pas complètement. Le RER A est quand même pas mal chargé en ce moment. Un article l’autre jour dans la presse qualifiait cette ligne de la plus nippone de toutes. C’est paraît-il la seule ligne où des Agents d’Accompagnement aident les portes à se refermer quand un ventre, un postérieur, un bras où un sac dépasse ! Ce ne sont pas vraiment des pousseurs, bien qu’ils prennent des gants avec les voyageurs…
Ce matin il y en a un qui a dû trouver le temps long entre Charles De Gaulle Etoile et La Défense. J’étais juste en limite de porte, dos au quai, avec quantité de voyageurs en face de moi et sur les côtés. Un homme a quand même décidé de monter alors que le signal sonore retentissait et que de toute évidence la voiture était pleine. En s’arc-boutant comme un malade, il a bien sûr réussi à nous tasser un peu plus. Je le sentais qui se débattait comme un beau diable dans mon dos, mais en pure perte. Je le sentais trembler sous l’effort ! Je n’ai rien fait pour me retenir lorsque le train faisait bouger la masse des voyageurs. Au contraire, j’accentuais un peu plus la pression !
J’attendais la moindre protestation, mais rien n’est jamais venu. Probablement avait-il compris ou bien était-il complètement à bout de souffle ?
À part cela le soir, j’ai eu droit à un gamin pleurnichard. Cela m’a rappelé que les vacances scolaires n’était pas terminées. La mère (il l’appelait maman) n’avait pas l’air d’être plus gênée ou incommodée que ça.
Enfin arrivé en gare, une femme attendait un voyageur. Elle tenait deux énormes chiens en laisse. Me voyant les regarder avec un certain intérêt, elle me demanda :
« Voulez-vous caresser mes deux gros Saint Bernard ? »
« Euh… Je voudrais bien Madame, mais moi c’est Maurice, pas Bernard ! »