vendredi 18 avril 2008

Comment se faire avoir ?

Un grand nombre des articles de ce blog traitent d’un même sujet, à savoir des habitudes des voyageurs de banlieue. A force de prendre tous les jours depuis des années les mêmes trains dans les mêmes gares et à des horaires immuables, par facilité et par confort, pour ne pas dire par habitude, ils répètent sans cesse les mêmes gestes et reproduisent à l’identique les mêmes scènes.

C’est ainsi qu’ils attendent toujours leur train au même endroit sur le quai ou bien se précipitent les yeux fermés dans les couloirs ou les escalators. Tout cela vous le savez déjà et Maurice prend un malin plaisir à l’observer, l’analyser et vous le rapporter.

Aujourd’hui Maurice reconnaît humblement qu’il ne déroge pas à la règle. Si Maurice changeait perpétuellement de place sur le quai ou dans les trains, comment pourrait-il faire ces observations ?

Mais surtout ce soir cette habitude a failli coûter cher à Maurice. Il a failli ne pas se rendre compte, bien qu’il le sache inconsciemment peut-être, que le train tardif qu’il voulait prendre ce soir attendait sur le quai opposé à son quai habituel.

Il le savait, ou il aurait du s’en souvenir car la mésaventure avait déjà failli lui arriver. Il attendait son train sur le quai habituel jusqu’au moment où il lui a semblé bizarre que 5 minutes avant le départ, aucun train ne soit encore à quai. Un coup d’œil au panneau d’affichage lui permit ce jour-là de comprendre ce qui se passait et de réagir en conséquence. En cas d’erreur, le prix à payer est 30 minutes d’attente supplémentaire. Après une journée de treize heures, ça compte ! C’est le moins qu’on puisse dire.

Et le plus étonnant, ou le plus paradoxal dans l’histoire est que ce sont ces mêmes habitudes de Maurice qui lui ont sauvé la mise : toujours vérifier les panneaux d’information, même plutôt deux fois qu’une. CQFD.

Palais Royal

jeudi 17 avril 2008

Demande de renseignement

C’est assez souvent que Maurice est interrogé par des inconnu(e)s dans le RER. Essentiellement lorsque sur le quai il attend son prochain train. C’est rare qu’on l’arrête en chemin, mais cela peut arriver. Sur le quai, il y a souvent pas très loin d’autres personnes qui comme lui attendent, et pourtant il semblerait qu’on préfère s’adresser plutôt à lui.

A quoi cela peut-il bien tenir ? Son air rassurant ce qui sous-entendrait qu’on peut s’adresser à lui sans crainte ? Son air sérieux qui sous-entendrait qu’on est sûr d’obtenir une bonne réponse ? Son air engageant qui sous-entendrait une certaine disponibilité et une qualité d’écoute ? Son air charmant qui sous-entendrait… C’est certainement la somme de tous ces traits de caractère !

La plupart du temps, les personnes qui posent les questions sont pratiquement au bon endroit. À défaut de trouver un prétexte pour engager la conversation, elles avaient juste besoin d’être rassurées. Maurice ne se souvient pas, étant à Haussmann-Saint-Lazare, d’avoir eu à renseigner un voyageur désirant aller à Bergues.

La question est souvent la même. Ces voyageurs perdus ou inquiets veulent tous savoir d’où part le train pour leur destination ou bien ils veulent la confirmation que leur train partira bien du quai sur lequel ils se trouvent. C’est arrivé plusieurs fois avec des touristes anglo-saxons, allemands ou russes.

Pour reprendre l’exemple de la gare du RER E, il y a quatre quais et effectivement, étant touriste à l’étranger, dans la précipitation ou par défaut d’inattention on peut avoir loupé un aiguillage.

Il arrive aussi que la question soit posée en français et pas en cheutimi. Très souvent Maurice est surpris par la question car il suffit de lever le nez pour lire les indications qui s’affichent sur les panneaux d’information lumineux. Si Maurice peut les lire, pourquoi pas eux ?
Tout simplement parce qu’ils ne savent pas lire.

Métro entrant en station

mercredi 16 avril 2008

Accès interdit (2/2)

Les usagers rentrent et sortent sans rien noter d’anormal et sans se poser de questions. Pourquoi devraient-ils jeter un coup d’œil à l’autocollant rouge vif qui les avertit de l’incident alors qu’ils sont plutôt préoccupés à se battre entre eux pour arriver les premiers aux rares places assises ?

Ainsi le train se remplit-il progressivement et personne n’a remarqué les portes condamnées. Pas même Maurice, faut-il l’avouer…

C’est au moment où le train s’arrête du côté des portes bloquées, et justement à un arrêt où beaucoup de voyageurs vont essayer de descendre du train, que la situation devient très vite stressante et énervant pour les uns et amusante et cocasse pour les autres.

Ceux qui auront le plus chaud sont les passagers qui s’étaient installés à l’étage, du côté opposé de la porte qui fonctionne. Une fois l’escalier descendu en file indienne, ils devront, toujours en file indienne, traverser toute la longueur de la voiture. Ils savent que les arrêtes en gare ne sont jamais très longs. Lorsqu’ils réalisent qu’il y a un risque que le train reparte sans qu’ils aient eu le temps de descendre, alors on peut palper l’excitation.

De la même manière, d’autres nombreux voyageurs sur le quai attendent que ceux qui en descendent soient sortis de la voiture avant d’y monter. Ils sont tous regroupés devant la seule porte qui fonctionne, car ils ont vu que les autres étaient bloquées. Chez eux aussi ont peut palper l’excitation alors que la file indienne des voyageurs qui sortent n’en finit plus.

Oubliant les règles en usage, ils commenceront alors à monter dans le train avant que tout le monde en soit descendu. La pagaille naîtra de l’affrontement de ces deux flux opposés.

Cela dit je n’ai encore jamais vu quelqu’un être empêché de sortir d’une rame à cause d’un embouteillage.


Palais Royal

mardi 15 avril 2008

Accès interdit (1/2)

Il arrive parfois que les usagers des transports en commun voyagent dans des voitures de trains ayant quelques problèmes techniques. Ces problèmes ne les empêchent pas de circuler et a priori ne nuisent pas à la sécurité. Le maintien d’une certaine qualité de confort est accessoire.

Il est un problème technique qui peut irriter, voire énerver, ou amuser. Tout dépend de la position que l’ont tient : observateur ou observé. Maurice s’amuse souvent à observer.

Les portes hors service en sont un bon exemple.

Les voitures du RER E ont équipées de six portes. Trois de chaque côté car selon la configuration de la gare, le quai pourra aussi bien être à gauche qu’à droite. De chaque côté donc vous avez la porte du milieu pour aller en bas à gauche ou à droite et les portes aux extrémités : à gauche pour aller en bas ou en haut à gauche et à droite pour aller en bas ou en haut à gauche. À noter qu’il est possible de traverser une voiture dans le sens de la longueur en passant par le bas.

Maintenant que le décor est planté, il ne reste plus qu’à y faire dérouler l’intrigue.

L‘autre jour la porte du milieu et la porte gauche d’un même côté étaient condamnées. Des autocollants rouge vif étaient collés sur les vitres. On pouvait y lire, de l’intérieur comme de l’extérieur, que l’accès était interdit.

Restent donc quatre portes sur les six, en état de fonctionner : trois d’un côté et une de l’autres. Comme je le disais précédemment, le train s’arrête indifféremment avec un quai à droite ou à gauche. C’est ainsi qu’il peut s’arrêter plusieurs fois de suite du côté où les trois portes fonctionnent.

Arrivée du RER

lundi 14 avril 2008

Le bon sens

C’est toujours curieux de voir l’empressement des voyageurs des transports en commun, et surtout des voyageuses, à vouloir de préférence s’asseoir dans le sens de la marche.

Il n’y a guère que dans les trains de banlieue que tous les sièges sont face à face. C’est la réflexion que Maurice vient de se faire en cherchant l’inspiration pour un nouveau billet.

En y réfléchissant un peu plus, on peut trouver d’autres exemples : certaines places dans les trains de grandes lignes pour les petites familles ou les groupes de quatre personnes, les compartiments de première classe dans le TGV qui peuvent accueillir jusqu’à six personnes, certains bus à trajets essentiellement urbains, dans le métro… En fin de compte les exemples ne sont pas si rares !

Tout à chacun pourra de lui-même procéder à l’observation suivante : dans une rame dans laquelle la plupart des places sont libres, les femmes choisiront d’abord celles qui sont dans le sens de la marche. Il n’est pas rare de voir celles qui se sont trompées changer de place lorsque le train démarre et qu’elles se sont rendu compte de leur erreur.

Les hommes galants et bien intentionnés ont intégré cette habitude. Tout comme au restaurant, on propose aux « dames » la place dos au mur, celle qui est avec la banquette, dans le train, on propose lorsque c’est possible, la place dans le sens de la marche.

L corollaire à cette réflexion est que si vous aurez plus de chance de vous retrouver assis face à une femme en vous asseyant en sens inverse de la marche, et inversement face à un homme en vous asseyant dans le sens de la marche.

Où croyez-vous que Maurice soit assis en ce moment ?

À bon entendeur, salut !

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