vendredi 16 mai 2008

Le chant des oiseaux

En cette période de l’année, les oiseaux donnent de la voix, et pouvoir les entendre est un vrai plaisir. Quoi de plus agréable, le matin, que d’écouter leurs trilles, chants, pépiements et autres gazouillis. Il y en a pas mal qui zinzinulent dans mon quartier.

Le jour où vous en entendrez un jaboter à côté de vous, soit vous êtes au zoo, soit les prévisions de réchauffement global étaient légèrement fausses !

Malheureusement sur le quai de gare de Maurice, tout cela est couvert par la diffusion, au travers de haut-parleurs placés sur le quai, d’émissions de radio. Comme s’il n’y avait pas assez de bruit et de nuisances sonores, la SNCF, pour le confort de ses voyageurs sans doute, diffuse des émissions de radio. Personnellement, il n’a rien demandé et au contraire, il militerait plutôt pour l’arrêt de cette pratique pour plusieurs raisons.

La compréhension : à moins d’être placé sous un haut-parleur, lorsqu’il s’agit de discussions ou du monologue d’un animateur ou du témoignage d’un auditeur, on ne comprend que couic. Tout au plus cela génère-t-il un bruit de fond. Lorsqu’il s’agit d’un morceau de musique, on finit parfois par le reconnaître. Cela dit, pour les nouveautés, Maurice n’est pas un expert en la matière !
Le choix : sont-ce les personnes présentes dans la gare qui choisissent la radio à diffuser ? Pourquoi nous imposeraient-ils leurs choix ? Peuvent-ils monter ou baisser le son ? On dit que la musique adoucit les mœurs. Peut-être, mais quelle musique ?
Le coût : des droits sont certainement payés à la SACEM et il faut entretenir les haut-parleurs. Existe-t-il un partenariat entre la SNCF et une ou des radios commerciales ? A l’heure ou tout augmente, on pourrait commencer par économiser par ici.
Le silence : il est d’or parait-il, alors pourquoi, lorsque c’est possible, ne pas en profiter ?

T’as fini de râler Maurice ?

Couloir RER E

jeudi 15 mai 2008

Il fait beau il fait chaud

C’est probablement la phrase préférée de Mab en ce moment ! Il s’agirait en fait d’une incantation trouvée dans un vieux grimoire et dont la répétition est censée faire germer les graines de tomates. Il faut tourner autour de ses semis en sautillant d’un pied sur l’autre et en agitant un plumeau.

Et s’il fait beau et chaud chez elle, il en est de même là où passe le train de Maurice. Cette chaleur lui permet de faire ce qui lui plait, à savoir partir travailler sans imper ou sans manteau : rien qu’un costume.

Le matin, tout va bien. C’est même un vrai plaisir que de se rendre à la gare dans la fraîcheur matinale, accompagné du chant des oiseaux. Les merles et les tourterelles s’en donnent à cœur joie en ce moment.

Qui n’a jamais chanté ou entendu ceci ?

Réveillez vous, coeurs endormis,
Le dieu d'amour vous sonne.
Vous serez tous en joie mis,
Car la saison est bonne.
Les oiseaux quand sont ravis
En leur chant font merveilles.
Écoutez bien leur devis,
Détoupez vos oreilles…

Ne cherchez plus, c’est de Clément Janequin et cela s’intitule « Le chant des oiseaux ».

Revenons à la fraîcheur matinale. Il faut en profiter au maximum avant de s’enfermer pratiquement toute la journée, soit dans une rame de train, soit dans un bureau climatisé.

Mais le plus difficile, tout du moins le plus désagréable est certainement le retour en fin de journée. Maurice ne s’y habituera probablement jamais. Il appréhende l’arrivée de l’été et des températures infernales et transpire déjà rien qu’à l’idée de se retrouver dans une rame surchauffée d’être restée en plein soleil toute la journée et chargée d’une population transpirante !

On n’y est certes pas encore, mais ça viendra au moins aussi vite que le Pass Navigo à Haussmann Saint Lazare.

En attendant, il ne reste plus qu’à profiter des petits matins frais et ensoleillés.

Escalier RER E

mercredi 14 mai 2008

Maurice ce héros

Les portes du train viennent de se refermer dans un claquement sonore lorsque l’attention de Maurice est attirée par la silhouette d’une jeune femme court, mais élégamment vêtue. Pourquoi cette personne plutôt qu’une autre ? Un sixième sens sans doute… Ce ne sont ni ses longues jambes portées par de fines chaussures à talon, ni l’échancrure de son petit haut près du corps qui ont mis ses sens en alerte.

Notre ami Maurice est le seul à avoir compris le drame qui se déroule dans l’indifférence générale. L’infortunée jeune femme a la main coincée dans la porte et la douleur est telle qu’elle peine à émettre le moindre son.

Elle a le regard d’une biche apeurée, terrorisée et résignée, qui tremble à l’idée de se savoir condamnée face à un loup affamé, et qui attend le coup de grâce.

Il ne prend pas le temps de réfléchir et jaillit de son siège comme un diable à ressort sort de sa boîte. Il a l’impression que le temps s’est arrêté et qu’il vit une expérience extracorporelle, sans doute sous l’effet de l’adrénaline.

Notre ami Maurice se précipite donc, et dans un effort musculaire presque surhumain, s’arc-boute contre la porte et de ses larges épaules repousse la porte afin de permettre à la malheureuse de se libérer.

La jeune femme à la longue chevelure brune et dont le teint légèrement hâlé avait blêmi sous la douleur et la peur, retrouve quelques couleurs et le sourire. Et quel sourire ! Une larme échappée avait fait couler un peu de son eye-liner lui donnant un air à vouloir la consoler encore plus. Maurice la soutient et réalise comme elle peut être frêle et menue dans ses bras musclés.

Soudain, sans s’y attendre, elle se jette contre lui, lui passe les bras autour du cou et le gratifie de deux bises voluptueuses tout en lui glissant un « Merci ! » langoureux au creux de l’oreille.

Il n’en attendait pas tant le bougre ! C’est probablement sa retenue naturelle qui trouble tant Maurice. Cet assaut de tendresse soudain le réveille et c’est avec effroi qu’il réalise qu’il s’était endormi dans le train. Il a juste le temps de ramasser ses affaires éparpillées autour de lui avant de sauter du train dont la sonnerie stridente annonce déjà le départ imminent ! Il a juste le temps de voir le visage ahuri des autres voyageurs. A-t-il hurlé pendant qu’il rêvait ? Il ne le saura jamais. En plus dehors il pleut à verse…

Statue

mardi 13 mai 2008

Disparition annoncée

Cela va arriver très vite maintenant. Un changement dans les habitudes d’un grand nombre de voyageurs des transports en commun en Île de France. Le fameux ticket chic ticket choc va bientôt disparaître pour laisser la place au Pass Navigo.

Cela fait plusieurs années maintenant que le Pass Navigo existe. Maurice a sauté dessus, pas immédiatement à sa création, mais dès que la gare qu’il prend chaque matin a été équipée d’un lecteur de puce électronique.

Fini les queues de fin de mois ou de début de mois. Dorénavant, grâce au prélèvement automatique, on se rend compte du temps qui passe et du mois qui change rien qu’en voyant les interminables files d’attente à côté desquelles Maurice passe d’un pas rapide et joyeux.

À partir du 20 juin, à Haussmann Saint Lazare, c’en sera terminé du ticket. Une page se tourne me direz vous. Tout comme le poinçonneur a disparu, aux Lilas ou ailleurs. Par contre le nombre de personnes passant leur sac à main de façon frénétique sur le lecteur va augmenter de façon exponentielle ! Tout progrès s’accompagne toujours de nouveaux inconvénients.

Cela fait des années que le Pass Navigo existe (si je le répète, c’est da façon intentionnelle). Cela fait des années qu’on parle de supprimer les tickets.Cela fait des années que les mêmes personnes se disent qu’il faut qu’elles passent au Navigo (là je ne répète pas Pass car ça ferait trop). Cela fait des années que certaines d’entre elles me demandent tous les mois comment ça marche, quelles sont les démarches à accomplir, quels sont les justificatifs à fournir…

Bref je m’attends à une belle pagaille d’ici la fin du mois de juin ! Maurice, comme d’habitude, sera aux premières loges.

Au fait, dans sa gare de départ, la disparition est prévue pour le 20 mai !

Pilier RER E