vendredi 9 septembre 2005

Week-end en vue

Début de week-end classique. Ou bien devrais-je plutôt dire fin de semaine classique ? Tout dépend de l’endroit où on place le curseur. Le week-end finit-il le dimanche à minuit ou bien quand on se lève le lundi matin ? Ou bien encore lorsqu’on arrive au bureau ?

La question se pose moins pour le début du week-end. Pour moi il commence vendredi en fin d’après-midi, à la sortie du bureau. Le moment de la reprise est lui moins clair, car il pourrait tout aussi bien commencer le dimanche soir quand pour une raison quelconque on pense à ce qui nous attendra lundi matin ou en allant se coucher en imaginant qu’il ne reste que quelques heures avant que le réveil sonne.

Une chose est sûre, le moment passé dans les transports en commun le vendredi soir ou le lundi matin permet de vous mettre en condition, que ce soit pour vous imaginer ce que vous passer en revue votre programme du week-end ou pour affronter la semaine à venir. On peut repenser aux événements passés ou à venir, aux choses à faire, à celles qu’on a mis en veilleuse en attendant soit le prochain week-end soit les prochains jours travaillés.

Les transports en commun vous permettent également de retrouver le petit monde dans lequel vous vivez plusieurs heures par semaine. Les mêmes personnes que l’on regarde plus ou moins, à qui l’on sourit plus ou moins ou à qui on parle plus ou moins.

Ma voisine d’en face semble perdue dans ses pensées. Ou bien elle s’est endormie. Pourquoi parlé-je d’elle ? En fait je peux difficilement l’ignorer. Il suffit que je lève les yeux de mon calepin pour qu’elle soit dans mon champ visuel. Normal me direz-vous puisqu’elle est assise en face de moi. Ses yeux s’ouvrent, me regardent. Ils n’expriment rien. Tout comme les miens. C’est facile d’avoir un regard qui n’exprime rien.

Je me risque à lui adresser la parole.

- Bonjour, vous êtes célibataire ? lui demandai-je.

Là je vois son regard s’éclairer et son visage se fendre d’un sourire.

- Comment avez-vous deviné ? me répondit-elle.
- Parce que vous êtes moche.

jeudi 8 septembre 2005

Places réservées

Oui, je sais, j’ai déjà publié un article à ce sujet. Du bon usage des quelques places réservées dans le train aux personnes diminuées du fait de leur âge ou de leur faiblesse physique. Et ce matin quelle ne fut pas ma surprise en réalisant que dans la partie inférieure des voitures à étage du RER A, sous les places dûment numérotées de un à quatre et signalées par un cœur, le tout dans une couleur verte, en fait il n’y a que deux sièges. Je prends ce type de train depuis des mois pour ne pas dire des années, mais je n’avais encore jamais relevé ce détail.

La troisième place n’est en fait qu’un dossier, sûrement pour les petits vieux qui une fois assis ne peuvent plus se relever. Ça leur économise la station assise sur un siège on ne peut plus confortable. S’il y avait eu une assise à ce dossier elle se trouverait pile en face de l’escalier qui dessert les deux niveaux et fait du coup office de quatrième place.

Il fallait oser le faire tout de même ! C’est dans ces conditions en particulier que je regrette de ne pas avoir d’appareil photo pour illustrer certains propos et en même temps me convaincre, en regardant les photos à tête reposée que je n’ai pas rêvé. J’ai quand même vérifié plusieurs fois avant d’écrire cet article, de peur de passer pour un hurluberlu.

Et maintenant que je vais le publier, je m’aperçois que de nouveaux autocollants ont été collés au dessus des anciens. Vous pourrez le constater vous-mêmes car si vous êtes attentifs sous le nouveau vous distinguerez le relief de l’ancien. Il n’y a donc deux places réservées et non plus quatre comme avant. Normal, les invalides de guerre meurent tous les jours et le taux de natalité chute.

mercredi 7 septembre 2005

L’horreur

Nombreux sont ceux ou celles qui trouve le train sale. Vous n'avez rien vu !

Je vais probablement en choquer quelques uns ou quelques unes, mais il faut que je vous fasse part de ce que j’ai pu voir, un soir, dans le RER A. Une chose non pas insolite, mais incongrue. Quelque chose qui me surprit, me stupéfia, me fascina presque, m’estomaqua pour finalement me faire sourire tellement la situation était grotesque et au final la réaction des autres voyageurs parfois drôle.

A l’époque je faisais un La Défense – Val de Fontenay en RER A. Et comme tous les jours, cela commence par une chasse à la place assise. Les premiers arrivés sont les premiers servis. Pendant que le train terminait son entrée en gare, j’avais pu apercevoir une double rangée de sièges inoccupés dans une voiture pourtant bien remplie. La belle aubaine ! Par chance une porte s’arrête devant moi et je peux être le premier à me précipiter à l’intérieur pour m’asseoir. A ce moment là je réalise que c’est l’horreur ! Je suis stoppé net dans mon élan. Il faut même que je contienne les personnes qui derrière moi n’ont encore rien vu, me bousculent et voudraient elles aussi s’asseoir avant les autres. Et pour cause, je leur cache. Par terre il y a une ENORME MERDE !

C’est vrai qu’en entrant dans la voiture mon flair avait repéré une odeur douçâtre caractéristique mais néanmoins inhabituelle dans ces lieux. En toute logique j’aurais dû rebrousser chemin, mais la force d’attraction de la place libre a été la plus forte. La merde qui est par terre est énorme et les quelques mouchoirs souillés qui l’accompagnent innocentent nos compagnons les plus fidèles. Un être humain a donc chié entre deux rangées de fauteuils. Les bras en appui sur les banquettes de chaque côté. Probablement entre deux stations. Dans la journée c’est sûr. Au milieu d’autres voyageurs sans doute…

Un quart de seconde plus tard, les réflexes reprennent le dessus. Demi tour sur place. Excusez-moi messieurs dames... J’ai beau avertir ceux qui me suivent que ce n’est pas la peine d’y aller, personne ne m’écoute. Tant pis pour eux ils se rendront compte tous seuls. Tout juste si on ne me regarde pas avec un air mauvais. J’ai déjà repéré un siège seul un peu plus loin et je m’y précipite. Pas le temps de ressortir de la voiture. De ce fauteuil j’ai une vue dégagée sur la double rangée de sièges.

Au fil des stations, les voyageurs se précipitent aussi sur ce qu’ils pensent être une aubaine et les uns après les autres poussent des cris d’indignation, râlent ou ne disent rien avant de rebrousser chemin. Certains iront jusqu’à s’asseoir un long moment avant de se rendre compte que quelque chose cloche. D’autres choisiront volontairement de rester, en se tournant légèrement de côté, stoïques. Heureusement personne ne mettra le pied dedans…

Au fait, dans quel sens était-il tourné lorsqu’il a fait ça ?

mardi 6 septembre 2005

Rentrée scolaire

Ce coup-ci ça y est, les lycéens et collégiens ont réintégré les salles de classe. Nombreux sont les élèves que l’on peut revoir le matin dans les trains ou les bus. Et parmi eux, combien encore respectent la tradition de la coupe de cheveux « Spécial Rentrée Scolaire » ? Cela m’a toujours fait sourire d’imaginer les enfants ou ados, essentiellement des garçons, que l’on traîne chez le coiffeur pour leur donner un air présentable.

A une époque je ne souriais pas car j’en faisais partie. En ce qui me concerne il fallait passer sous la tondeuse et les ciseaux pas toujours bien aiguisés du coiffeur du bout du boulevard Sainte Barbe (je n’invente rien), après le coiffeur Sirot, pour dégager les oreilles et la nuque, avec la frange sur le côté. Je n’avais pas la boule à zéro ni la coupe en brosse. Ça ne durait vraiment pas longtemps, mais j’avais simplement horreur d’aller m’asseoir avec mes culottes courtes sur le fauteuil en skaï qui colle et vous arrache la peau au moment de se relever. Je ne supportais pas trop les petits cheveux qui piquent dans le cou ou le haut du dos. Mais bon, ça repoussait vite à l’époque…

Ils sont donc nombreux à remplir les salons de coiffure le week-end qui précède la rentrée scolaire tout comme le matin de la communion ou du mariage. Autant je peux le comprendre pour les filles dont les coiffures peuvent être plus apprêtées et ne sont pas prévues pour durer plus d’une journée, mais pour les garçons, y aller une semaine ou 15 jours avant permettrait de sembler plus naturel, non ?

Ainsi ces jours-ci la moyenne d’âge a sacrément chuté. Les places réservées ont été redistribuées. Rapidement toutes les places assises sont occupées. Des grincheux et des grincheuses ont triste mine. Leur train-train a été chamboulé et ça les perturbe un peu. Ça passera.

lundi 5 septembre 2005

Où sont passées les brodeuses ?

Il y a quelques jours Luciole, qui est curieuse, voulait que je l'éclaire (c'est un comble) sur un détail. Y a-t-il des brodeuses et des tricoteuses dans le train? La réponse est oui. En fait je devrais plutôt dire qu'il y en a eu. De même que des crocheteuses. Malheureusement force est de constater que depuis plusieurs mois je n'en vois plus. Mais où ont-elles bien pu passer ?

Maintenant que je me pose la question, il faut que j'y apporte une réponse. Ou plutôt des hypothèses car en fait je n'en sais rien.

Y aurait-il une saison particulière pour broder dans le train ? A l'approche de Noël qui je le rappelle est à l'origine une naissance, le retard pris sur les ouvrages destinés à être transformés en cadeaux doit être comblé. Les soirées au coin du feu ou devant la télévision ne suffisant plus, le temps de transport permet de terminer à temps. Même chose pour les autres naissances, mais qui celles-là ne tomberont pas forcément à Noël. Si c'est pour offir la brassière en six moix au moment où le joyeux bambin commence à faire ses premiers pas, c'est un peu tard...

Peut-être ne suis-je pas assis dans la bonne voiture. Crocheter rime avec papoter, tout comme tricoter. Comme en général je cherche plutôt un emplacement dans une voiture calme, j'évite les voitures à pipelettes que j'ai répéré.

Pour compléter ce post il faut que je vous avoue être curieux des modèles brodés. Certains abécédaires peuvent être magnifiques. Je préfère le point compté aux motifs préimprimés. La dextérité des crocheteuses me fascine. Le tricot me passionne moins sauf lorsqu'il s'agit de réaliser des modèles avec un motif multicolore nécessitant plusieurs pelotes en même temps. Là encore il s'agit de technique.

Une brodeuse mon Capitaine !

Une brodeuse mon Capitaine !