Nouveaux lecteurs
J’étais en train de regarder à droite et à gauche autour de moi, à chercher un fois de plus un sujet d’inspiration, à creuser une cervelle vidée après une journée de dur labeur lorsque l’idée me sauta littéralement à la figure. J’observais mes voisins et voisines à cette heure tardive de la journée à la recherche de quelques faits remarquables ou traits de travers à vous conter.
Soit dit en passant, après une journée comme celle que je venais de passer, j’étais loin d’imaginer que j’arriverai encore à puiser l’énergie nécessaire pour parvenir à noircir à l’encre bleue une nouvelle page blanche de mon calepin. Et pourtant c’est ce qui se passe au moment même ou j’écris ces quelques mots. Ma plume se met à voler sur la feuille, pas assez vite cependant pour pouvoir coucher sur le papier mes pensées fugitives.
C’est donc en passant en revue mes voisins les uns après les autres, que l’évidence s’est révélée d’elle-même.
J’étais entouré de lecteurs de mangas. Pour ceux, et en particulier celles qui ne sauraient pas ce que c’est, il s’agit de bandes dessinées japonaises, que l’on lit à la japonaise, c’est-à-dire en commençant par la fin. Il y en a pour tous les goûts et tous les genres, ce qui expliquerait leur succès (garçons, filles, jeunes, ados, adultes, lycéens, ninjas, footeux, bricoleuses, brodeuses, tricoteuses…).
Quand je dis entouré, il faut bien sûr relativiser. Je n’irai pas jusqu’à dire que le ouagon en était rempli. Il y en avait quand même trois visibles de là où j’étais assis. Et pas des enfants.
C’est le troisième plus gros rassemblement de lecteurs de mangas que j’ai pu observer jusqu’à présent. Le plus important, et de loin, c’était à La Fnac, au rayon mangas, le second à la maison, à égalité avec ce troisième.
Etonnant, non ?