vendredi 6 juin 2008

Oups ! (3/3)

Si intérieurement c’est la franche rigolade, de l’extérieur rien ne transpire. Ou presque, car c’est une façon de parler. Maurice sent très bien la petite goutte de sueur qui est en train de se former le long de sa tempe. Progressivement la goutte grossit et il commence à la sentir se déplacer vers le bas. Ça le chatouille et machinalement, pour l’essuyer, il lève le bras qu’il avait le long du corps.

C’est malheureusement un réflexe qui va lui coûter cher !

En effet, sans le vouloir, sa main touche, précisons le tout de suite afin d’éviter tout malentendu, de manière complètement innocente et involontaire, cette poitrine opulente. Vous me direz qu’il y a toucher et toucher. Il y a eu contact, c’est indéniable, mais ni du genre caresse furtive à la plume d’autruche, ni du genre uppercut mortel à la Mike Tyson. C’est pour ça que Maurice est gêné car c’est plutôt du genre caresse appuyée et remontante ! Il a pu apprécier ce contact, au sens ressentir du terme, et se dit que forcément l’autre personne en a fait de même et l’a bien senti.

Maurice se met à se liquéfier et devient probablement aussi rouge qu’une écrevisse plongée dans l’eau bouillante. Là on ne rit plus. Il ne peut faire autrement que de regarder sa voisine dans les yeux. Déjà elle le dévisage. Il lui demande pardon pour ce contact bien involontaire.

Elle lui sourit alors et d’un ton ingénu lui répond : « Tout le plaisir est pour moi ! ». Maurice à son tour ne peut que lui rendre son sourire.

Il se sent néanmoins seul et se contorsionne afin de remettre son bras le long du corps, en faisant bien attention cette fois d’éviter tout nouveau contact, malgré les nouveaux à-coups redoublés du train.

Le voyage va lui sembler long ce soir…

Graphiti

jeudi 5 juin 2008

Oups ! (2/3)

Dans sa hâte de monter, Maurice n’a pas remarqué qu’il se trouve pour ainsi dire nez à nez avec une femme à la poitrine plus que généreuse et très décolletée. En ces journées printanières et quasiment estivales, beaucoup ont choisi de s’habiller légèrement en ce moment. C’est le cas pour cette personne. Afin d’éviter tout incident et histoire de pouvoir regarder ailleurs, Maurice profite de ce que les voyageurs sont encore en train de se caler au moment du départ pour effectuer un quart de tour. Au milieu de tous ces corps chauds et coincés les uns contre les autres, ce n’est pas toujours évident.

C’est comme ça qu’il se retrouve, une fois de plus, face à un décolleté vertigineux C’est le mot consacré. Impossible d’y échapper dès lors qu’on l’a sous le nez. Maurice lève rapidement les yeux et envoie un petit sourire coincé, par-dessus le balcon, à sa voisin d’en face, d’un air de dire qu’on est tous dans la même galère, qu’il n’y a décidemment pas beaucoup de place, que ce n’est agréable pour personne, qu’on est tous dans la même galère, bref rien que de la compréhension mutuelle. Dans ces moments là un regard suffit souvent pour se comprendre et d’un regard en dire beaucoup.

Maurice avait déjà chaud, mais là il a encore plus chaud. Le train ne roule pas de façon régulière, et les à-coups le font tantôt s’éloigner, tantôt se rapprocher de cette poitrine généreuse.

Cela vous fait sourire peut-être ? Maurice aussi ! Mais il ne faut pas qu’il le montre. Il doit conserver son air sérieux de peur que sa réaction ne soit mal interprétée. Dans de tels moments, c’est encore plus difficile de conserver son sérieux. Cependant vous connaissez Maurice et son stoïcisme légendaire, pour ne pas parler de son abnégation.

Sortie de tunnel

mercredi 4 juin 2008

Oups ! (1/3)

Vous avez été nombreux et nombreuses à suivre avec attention les aventures de Super-Maurice alors qu’il volait au secours d’une jeune femme qui s’était innocemment laissé coincer la main dans la porte du train. Cette fois, ce qui est arrivé il y a quelques jours à Maurice n’était pas un rêve. Quoiqu’il faille s’entendre sur la signification du mot rêve…

L’aventure commence un soir en sortant du bureau, comme souvent d’ailleurs. Au moment d’attraper sa correspondance, Maurice constate qu’un train qui n’aurait pas du se trouver là est à quai et que sur ce quai il y a manifestement beaucoup de monde. Beaucoup trop pour que toutes ces personnes puissent rentrer dans le train.

Les regards de ces personnes sont tournés vers les écrans d’affichage et leurs oreilles sont tendues vers les haut-parleurs qui diffusent quelques messages. Tant que l’écran et les haut-parleurs sont devant, ça va bien pour eux. A partir du moment où l’écran est devant et le haut parleur derrière, il faut voir la rotation des oreilles pour le croire !

Maurice finit par comprendre qu’un grave accident de voyageur perturbe fortement la circulation des trains qui pour l’instant sont tous bloqués. Et ce blocage dure depuis longtemps apparemment. En langage clair, quelques personnes sont occupées à ramasser les morceaux d’une autre personne qui est passée sous le train. Ne vous offusquez pas si cela ne choque plus personne ici bas. C’est comme ça. Chacun ne pense qu’à rentrer chez soi le plus rapidement possible.

Quelques voyageurs décident de sortir d’une voiture probablement pour utiliser un autre moyen de transport et Maurice en profite pour prendre leur place et se faufiler dans la voiture. C’est à ce moment précis que le signal du départ se fait entendre et que les portes se referment. Dommage pour ceux qui venaient de descendre !

Nuage

mardi 3 juin 2008

Raoul !

Ames sensibles d’abstenir !

J’ai déjà évoqué plusieurs fois les surprises que l’on pouvait découvrir entre deux rangées de fauteuils. Dans ces situations, c’est d’abord l’odorat qui vous alerte bien qu’habituellement c’est plutôt la vue qui vous guide et vous permet d’identifier les obstacles et les dangers.

L’autre jour l’odorat n’aurait fourni aucune indication car c’était inodore. Ce n’est qu’une fois arrivé sur place qu’on pouvait remarquer la chose. Comme j’étais équipé de mon appareil photo (celui de ma fille en fait), je n’ai pas hésité un instant à immortaliser cet instant de manière à vous faire partager ce que je vois et vous apporter la preuve que je n’invente rien !

Ce n’était pas une merde, mais une gerbe. Une pizza ou une peau de loup. Les expressions ne manquent pas. Moi j’aime bien « appeler Raoul » ou « conduire le bus de porcelaine ». C’est sonore et imagé.

Les spécialistes pourront peut-être m’aider à identifier ce qui se trouvait ce jour-là par terre. Vous m’excuserez, mais je n’ai pas eu le temps d’effectuer de prélèvement. Je ne dispose que de cette photo prise à la va-vite.

Il ne s’agit a priori pas d’un ectoplasme atomisé par la fine équipe des Ghost Busters.

L’origine est pour moi humaine. Rares sont les animaux, pouvant produire une telle quantité de matière, qui prennent les transports en commun. Un chien aurait tout ravalé.
J’ai pensé à une bouse de vache, mais j’ai vite rejeté cette hypothèse pour plusieurs raisons. Primo je ne vois pas comment la vache aurait pu monter là-haut, et deuxio si la forme rappelle la flatte, la couleur et l’odeur ne collent pas. Vous savez ce qu’est une flatte ?

Pour moi c’est du vomi, mais qui ne sent pas le vomi.

En zoomant sur certaines parties de la photo, j’ai cru deviner des grains de riz, avalés sans mâcher ! Par contre, pour le liant, je n’ai pas d’idée pour l’origine de la couleur. Des épinards ? Trop clair. De l’oseille ? Possible.

Comme d’habitude les demi-tours sur place des voyageurs pressés, qui finalement ne voulaient plus s’asseoir dans ce coin, auront été nombreux et nous auront une pensée compatissante pour les personnes qui, ce soir, devront nettoyer tout ça…

Vomi

lundi 2 juin 2008

J'ai eu chaud !

C'est la première fois que je fais ça : reprendre un article écrit par quelqu'un d'autre, un journaliste en l'occurrence. J'espère qu'il ne m'en tiendra pas rigueur. Je n'ai jamais su très bien hier pourquoi il n'y avait pas de train à Haussmann-Saint-Lazare. Voici l'explication :

Grosse pagaille dans le RER E

Copie intégrale d'un article de Franck LEFEBVRE-BILLIEZ du 31/05/2008 et paru à 11h50 sur le site internet LCI.fr

A l'origine, une défaillance de signalisation. A l'arrivée, quatre rames de RER bloquées, dont l'une dans un tunnel sans possibilité d'en sortir ; la ligne E du RER détournée pour éviter la zone Gare du Nord - Magenta ; et des incidents qui se sont propagés, par un effet de contagion, à de nombreux trains, dont des Corail et des TGV, lors d'une coupure d'électricité qui s'est étendue jusqu'à Bondy. Le trafic a été notablement perturbé vendredi soir entre Paris et sa banlieue Est, mais si la plupart des passagers n'ont connu qu'un contretemps, l'épisode le plus difficile a été vécu par ceux qui, bloqués dans un tunnel, ont décidé au bout d'une heure d'attente, excédés et sans aucune information, de quitter la rame pour finir leur voyage à pied le long des voies...

L'épisode pourrait rappeler celui qui avait paralysé le trafic à la gare du Nord début mai, et qui avait, lui aussi, été provoqué par un problème de signalisation. Mais la SNCF, contactée par LCI.fr, tient à éviter ce parallèle. Les conséquences ont été bien moins spectaculaires, assure-t-on à la société de transport ferroviaire, et de moindre durée. Autre différence : la pagaille à la gare du Nord avait pour origine un acte de malveillance. Dans le cas du problème survenu ce vendredi, on évoque simplement un "dysfonctionnement". Mais s'il ne semble pas avoir été provoqué volontairement, on en ignore toujours la cause précise.

1h40 pour rétablir le signal

Tout commence donc, ce vendredi, vers 17h30, lorsqu'un signal se met inopinément au rouge sur le parcours du RER E. Le conducteur d'une rame engagée dans le tunnel de 4 kilomètres qui relie la proche banlieue Est de Paris aux gares souterraines de Magenta (Gare du Nord) et Haussman-Saint-Lazare doit stopper sa machine. Il se trouve alors à quelques centaines de mètres de cette dernière gare, sa destination, où trois autres trains vont se trouver pour leur part bloqués au départ.

Faute de connaître la raison de ce signal passé au rouge, la SNCF organise une déviation pour éviter une paralysie de tout le trafic sur cette ligne : comme avant 1999 et la mise en service du tunnel reliant la banlieue à Haussman-Saint-Lazare, les trains passent par la Gare de l'Est. Pour la plupart des passagers, l'inconvénient se résume donc à des retards plus ou moins importants dans les deux sens, auxquels s'ajoutent des difficultés à rallier la Gare du Nord. Pour la rame prisonnière du tunnel, l'attente commence. Elle sera longue : il faudra 1h40 pour que le signal soit rétabli par les équipes d'intervention de la SNCF. Entretemps, la plupart des passagers auront choisi, au bout d'une heure, ignorant toujours l'origine de leurs déboires, de descendre du train pour rejoindre la gare par leurs propres moyens.

L'incident fait tache d'huile

Mais cette sortie dans le tunnel d'usagers excédés contribue à amplifier un peu plus le problème : mettant en place les procédures de sécurité prévues lors de la présence de piétons près des voies, la SNCF coupe l'électricité, non seulement sur la ligne E, mais aussi, par précaution, dans un secteur élargi qui va dans un premier temps jusqu'à Bondy, englobant les grandes lignes de la gare de l'Est, avant d'être restreint progressivement. A cet instant, et pendant quelques minutes, l'incident perturbe pas moins d'une vingtaine de trains, dont la plupart ne connaîtront toutefois pas plus d'un quart d'heure de retard. Les équipes de la SNCF devront ensuite s'assurer que le tunnel est bien dégagé de toute présence humaine avant de pouvoir intervenir sur le signal défectueux.

L'heure est au bilan. Combien de passagers cet incident a-t-il pu affecter ? Difficile à dire. A l'intérieur de la rame bloquée dans le tunnel, ils ne devaient pas être plus de 300, estime-t-on à la SNCF. En effet, le train concerné effectuait le trajet banlieue-Paris, alors qu'un vendredi soir, le plus gros du trafic a lieu généralement en sens inverse. Que prévoit la SNCF pour ces usagers bloqués une heure dans un tunnel ? A priori, rien d'autre qu'un affichage en gare. Les "gestes commerciaux" sont limités aux périodes de grève et aux grandes perturbations similaires, et ne concernent théoriquement pas les incidents ponctuels comme celui de vendredi. Quant à envoyer un mot d'excuses aux personnes concernées, on met en avant à la SNCF l'impossibilité de retrouver les passagers présents lors des faits. Ironie du sort, alors que sont souvent soulignés les défauts de fonctionnement d'autres lignes de RER, c'est précisément la plus fiable d'Ile-de-France (avec un taux de régularité oscillant entre 96% et 96%, assure-t-on à la SNCF) qui a été touchée cette fois.