vendredi 24 juin 2005

Dur ! Dur !

Il est des matins qui sont parfois difficiles. Vous avez beau être passé par la douche, le petit déjeuner, la ballade matinale en bus et quelques pas sous le soleil déjà radieux alors que la température extérieure est encore fraîche, et pourtant rien à faire, vous ne vous réveillez pas. Le moindre geste se fait machinalement, le regard est en permanence perdu vers l’infini ou bine tourné vers l’intérieur. Même les sons sont assourdis. Vous ne prêtez aucune attention aux conversations qui déjà fusent de toutes parts, pas plus qu’aux annonces faites par les haut-parleurs. Vous percevez le monde extérieur dans lequel vous évoluez et vous avez conscience d’exister. Pourtant c’est comme si vous étiez en train de vivre une expérience extracorporelle. Votre enveloppe physique est bien là, mais votre esprit semble un peu en retrait.

C’est ainsi que machinalement je me retrouve assis à ma place quasiment habituelle et immuable. Ce matin je n’ai pas eu envie de me battre pour m’asseoir à côté d’une fenêtre. J’aurais pu mais la volonté n’y était pas. L’absence de volonté de m’empêche cependant pas de penser à 100 à l’heure et d’écrire d’un jet comme je le fais actuellement. L’écriture est-elle facilitée lorsqu’on et dans un état second ? Il y a belle lurette que je n’ai plus de moquette chez moi.

J’aimerais pourtant me sentir complètement éveillé. Je sais que ça viendra (il faudra bien de toute manière), mais en attendant, je me complais dans cette situation. Conscient inconsciemment de vivre quelque chose de particulier ? Pourquoi vouloir en changer alors que finalement je me sens bien ? Pas si sûr que ça en fait.

jeudi 23 juin 2005

Yo man !

Ces jours-ci on ne peut pas dire que l’imagination soit florissante. En fait je suis encore capable de penser à beaucoup de choses à la fois (parfois sans queue ni tête) mais pas forcément à celles qui ont un rapport avec le thème de ce blog. Je mets ça sur le compte d’une certaine forme de fatigue. Je me couche beaucoup trop tard et je me lève tôt. Tout ça pour ne pas avouer un manque de motivation momentané. En plus je me sens observé. Même si les reflets me les cachent, je suis pratiquement sûr que derrière ces lunettes une paire d’yeux m’observe. C’est vrai qu’on n’est pas nombreux à écrire dans ce train. En fait je suis même carrément le seul.

Une autre raison que je pourrais invoquer est la musique que je suis en train d’écouter en ce moment. Trop mélancolique pour un matin ensoleillé. Il faut que je change pour quelque chose de plus rythmé, plus endiablé. Un remix version rap/rock de « Mission Impossible ». Je m’y croirais presque. Il ne manque plus que l’hélicoptère qui me poursuit. Je zappe. Encore du rap mais ce coup-ci dans le style R&B.

Tiens, je n’avais pas remarqué, il y a une réplique de Barbie (la poupée) presque en face de moi. Aussi rose et blonde que la vraie ! Plus accessoirisée que l’original. Mais on s’en fout.

En fait je suis de mauvaise humeur. Je n’ai pourtant pas oublié mon casse-croûte ce matin. J’ai lu quelque chose qui ne m’a pas plu ce matin et qui me reste sur l’estomac. Insatisfait. I can get no… Ca passera. Bien sûr. Heureusement. Essayons d’avoir des pensées positives. Tiens du coup j’ai trouvé le titre de ce post et déjà je sens que ça va mieux. L’écriture peut aussi être un bon exutoire.

mercredi 22 juin 2005

M. Muscle

Décidemment il faut que vous (mesdemoiselles et mesdames) fassiez un petit détour par la station RER Auber. Bon peut-être pas toutes en même temps, sinon ça risquerait de tourner à l’émeute. Là où pas plus tard qu’hier se trouvait le Chippendale, il y a ce matin un Monsieur Muscles. Un du genre avec des biceps gros comme mes mollets (pas comme mes suisses, parce que ça ferait franchement trop).

Remarquez que même si ça devait être l’émeute au moins il serait protégé par sa vitre triple épaisseur et son hygiaphone. En attendant, à l’heure à laquelle je passe le matin ce n’est pas la bousculade. A part un touriste ou une mamie permanentée de temps à autres, ce n’est pas la foule des grands jours.

Peut-être que la démonstration (pardon le spectacle) a lieu plus tard ? Pouvoir admirer les muscles des bras qui roulent sous la peau et se gonflent alors que d’un air inspiré il attrape pas moins qu’un carnet de 10 tickets 50% Famille Nombreuse. Ca doit valoir le détour, non ? Frapper les touches d’un clavier avec des doigts de mains plus habituées à soulever de la fonte m’a toujours fait sourire. Je ne parle pas des mêmes en train de s’escrimer à envoyer un SMS sur le clavier minuscule d’un téléphone mobile. Quoique cela soit réservé à ceux qui savent écrire phonétiquement.

Et une fois de plus je lance un appel. Pendant que la gent féminine se distrait et se pâme devant Monsieur Univers ou la réplique de Patrick Swayze, où nous les hommes allons nous pouvoir nous divertir ? Il y a pourtant dans toutes les voitures une barre en acier autour de laquelle les « Gogo Dancers » devraient pouvoir faire quelque chose. A priori je ne dois pas voyager aux bonnes heures. Alors si vous savez où et quand ça se passe, merci de penser à moi !

mardi 21 juin 2005

Le Chippendale

Cela fait plusieurs fois que je me dis qu’il faut que j’écrive quelque chose à son sujet. Je passe à pieds presque tous les matins devant l’endroit où il travaille mais comme je n’ai ni mon calepin ni mon stylo en mains à ce moment-là, je ne note rien et du coup je l’oublie, jusqu’à la fois suivante. Et ainsi de suite… Car un portillon passé et dix mètres plus loin je n’y pense déjà plus. C’est donc un miracle si ce matin je pense à lui alors que je monte à peine dans le train. C’est vrai que je suis en permanence à la recherche de l’idée exaltante qui tous les jours me permet de tenir mes lecteurs en haleine !

Donc le Chippendale. Pourquoi un tel surnom ? Tout simplement parce que c’est la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je le vois. Il a beau travailler dans les sous-sols de la RATP (à la station Auber en ce moment pour ceux ou celles que ça intéresse), il est bronzé toute l’année, été comme hiver. Certes il n’est pas très grand (je juge par rapport à ma taille), mais il a l’air baraqué. On ne s’en rend compte que lorsqu’il sort de sa guitoune. Enfin et c’est sûrement le détail le plus frappant il a une chevelure remarquable : cheveux longs, lisses et propres, qui retombent sur ses épaules. Pas de serre-tête ni de chouchou. En un mouvement rapide et expert, aidé d’une main ou non, il est capable de les remettre en place très facilement.

A-t-il une double vie ? Guichetier le jour, « Male Dancer » la nuit ? Dommage que ça ne soit pas l’inverse. Je suis sûr que la RATP aurait à y gagner. Glisser quelques billets dans son maillot de bain afin de pouvoir récupérer sa Carte Orange ou sa Carte Vermeil. Par contre ce serait condamner le Pass Navigo auprès de 50 % environ des utilisateurs.

Ps : je suis à la recherche de l’équivalent pour nous les hommes. Si vous savez dans quelle station et à quel guichet ça se passe, soyez sympa, pensez à moi.

lundi 20 juin 2005

Voyage en musique

Ca y est, j’ai franchi le pas, ou plutôt le mur du son. Je voyage maintenant en musique, un écouteur vissé dans chaque oreille. Et j’avoue que ça change tout. Ca donne une autre dimension aussi bien à la musique qu’on écoute, qu’à l’environnement dans lequel on évolue. Du coup je suis presque prêt à prendre pour dix ans de transports en commun en plus. Sachant qu’il me reste plus de 20 ans à faire, ça me fait une belle jambe.

Pouvoir écouter quelques vieux morceaux de groupes d’une autre époque, mais en fait toujours écoutés par mon fils aîné, ça vous donne une autre jeunesse. Quel groupe ? Eh eh eh ! Je veux dire ACDC. Au milieu de la foule, ou en train de remonter un quai bondé de monde, Highway To Hell prend une autre dimension, une autre profondeur. Cela dit je n’en suis pas encore à fredonner en costard cravate des paroles du style

…Tu masques ton visage en lisant ton journal,
Tu marches tel un robot dans les couloirs du métro…


C’est de qui au fait et tiré de quelle chanson ?

De même, un bon classique du blues un lundi matin pluvieux, à attendre le train sur un quai arrosé par le crachin sur fond de ciel gris. Si la tendance est plutôt au rock des principaux groupes du genre des années 70-80, il y a quand même quelques nouveautés. Bon je ne vous dresserai pas une liste exhaustive, mais le spectre est assez large, sauf pour le rap peut-être…

J’insiste, mais regarder défiler les arrières grisâtres des immeubles parisiens à travers un ciel tendu de câbles et autre caténaires, en écoutant du blues, vous plonge dans une autre époque et dans la peau d’un autre personnage.

Un grand merci donc à mon fils aîné qui a bien voulu me laisser son iPod à écran explosé. Je ne peux pas lire les noms des chanteurs ou des groupes ou du titre du morceau que j’écoute, mais peu importe car je les connais par cœur. C’est comme si j’avais un Shuffle de quatre Go.