jeudi 3 juillet 2008

Entrée en force

Mes arguments ne convainquent personne et les portes restent closes.

Un des clients finit enfin par sortir. C’est un homme. Jeune (plus jeune que Maurice). Il s’arrête dans le passage pour me dire :

« N’insistez pas Monsieur, c’est fermé ! ».

Que me veut-il celui-là ? N’a-t-il rien d’autre à faire que de s’occuper de ce qui le regarde ? Pas la peine de lui parler. Un regard de travers et je m’avance. Il s’écarte et me laisse passer. Je peux enfin rentrer dans ce fichu Club. Brave garçon…

Je me fais accueillir comme il se doit par les deux cerbères de service accortes préposées.

« C’est fermé depuis 10 minutes Monsieur ! »

Pas un bonjour, pas un désolé, pas un veuillez nous excuser... Bref, dans la droite ligne du Parti. Celle-là, celle avec les lunettes, a une tête à donner des prénoms à ses pantoufles. J’ai un collègue de travail dans le même genre… La satisfaction du client et la qualité de la prestation du service ne sont pas ses valeurs de référence. A priori elle a tout de même rendu un homme heureux, celui qu’elle n’a pas épousé.

Espérant que de guerre lasse, par compréhension, par humanité, par gentillesse ou par simple volonté de rendre service, elle daigne répondre favorablement à ma demande, je répète à nouveau que j’ai besoin d’un nouveau Passe Navigo car j’ai perdu le mien, que ce sont des choses qui arrivent et il est prévu qu’on me le remplacera gratuitement. En ce qui me concerne c’est la première fois en plus de vingt ans que cela m’arrive. Par ailleurs il reste encore du temps avant la fermeture officielle de l’agence…

Elle ne m’écoute même pas. Elle se contente de s’adresser à sa collègue qui n’a pas terminé avec sa cliente, pour lui dire !

« J’ai fait une connerie… J’ai fait une connerie… ! »

Trottoir express

2 commentaires:

bricol-girl a dit…

Maurice au pays de Kafka et Ubu, ça promet encore de belles pages

Maurice a dit…

On a effectivement l'impression d'être tombé sur une autre planète Bricol-Girl !