vendredi 11 avril 2008

Impression neige tombant

Cela aurait pu être le nom donné à une toile impressionniste. C’est à cela que pensa Maurice lundi dernier.

Cela fait maintenant 3 semaines que le printemps est arrivé. Tout du moins sur le calendrier. Dans les faits ça n’est pas encore tout à fait ça. En effet, comme bon nombre de personnes ce matin là, ce furent dix centimètres de neige fraîche que Maurice dut dégager du pare-brise de sa voiture avant de pouvoir décoller avec sa fille.

Les spécialistes de la météo l’avaient certes prévu, mais à aucun moment Maurice n’avait imaginé en voir autant. Tout du moins pensait-il avoir affaire à de la neige fondue. De tout l’hiver il en était tombé assez peu en région parisienne.

La couche blanche qui recouvre tout a au moins le mérite de dissimuler la grisaille des infrastructures ferroviaires. D’autant que ces jours-ci, le soleil est tout de même plutôt rare. Ne parlons même pas de la chaleur de ses rayons.

Le trajet emprunté tous les jours semble différent et du coup agréable. Par la fenêtre à cette heure de la journée, alors que le soleil n’est pas encore levé, on peut apercevoir les deux lignes noires de la voie ferrée sur lesquelles circulent d’autres trains en sens inverse.

La neige qui s’est accumulée sur les bas-côtés et sur les toits des maisons accentue très certainement la luminosité ambiante et donne à ce début de journée une apparence particulière.

Profitons du spectacle avant de rejoindre dans quelques instants la noirceur et l’obscurité des voies souterraines.

Quai sous la neige

jeudi 10 avril 2008

Escalator tout neuf (2/2)

En relisant l’article précédent, Maurice s’est demandé pourquoi il l’avait intitulé « Escalator tout neuf ». Vous aussi peut-être ? Ou bien vous vous posez maintenant la question alors qu’avant ça ne vous avait même pas effleuré l’esprit…

L’idée initiale était de parler d’un escalator qui n’avait pas fonctionné pendant plusieurs semaines pour cause d’entretien. Et puis de fil en aiguille, foi de tricoteur, on en était venu à évoquer le désordre né de l’indisponibilité de ces engins. En fait la semaine dernière, jeudi pour être précis, Maurice s’est rendu compte que l’escalator avait été complètement changé, des marches en passant par les parois métalliques acier brossé et la main courante en caoutchouc noir.

Habituellement lorsqu’un escalator tombe en panne, on procède à des révisions avec remplacement d’une ou deux pièces défectueuses. En fait, à partir du moment où un escalier mécanique s’est arrêté et n’a pas voulu redémarrer, il peut se passer plusieurs jours avant qu’une intervention soit décidée et commence vraiment. Après un arrêt de quelques jours et des réparations plus ou moins longues, il se passera encore quelques jours avant qu’il ne tombe à nouveau en panne. Et ça c’est pas bon signe. À partir du moment où un escalier mécanique tombe en panne, c’est le début de la fin.

Les services techniques interviendront une nouvelle fois, l’indisponibilité sera moins longue et quelques jours plus tard on constatera un nouvel arrêt de la machine.

Le remplacement complet serait-il la solution ?

Toujours est-il que Maurice s’est aperçu qu’il avait maintenant un bel escalator tout neuf, avec des marches toutes propres, des côtés sans rayures et une main courant en caoutchouc rutilante.

Combien de temps cela durera-t-il ? Pour du matériel qui fonctionne 20 heures par jours, 365 jours par an et qui hisse des tonnes de voyageurs tous le jours, avouez que la performance est belle !

RER Défense

mercredi 9 avril 2008

Escalator tout neuf (1/2)

Cela faisait plusieurs semaines que Maurice, mais aussi quantité d’autres voyageurs étaient obligés de modifier leur trajet à cause d’un escalier mécanique en réparation. Tout cela peut vous sembler futile, mais vous n’imaginez pas comment le moindre changement dans les habitudes d’un usager des transports en commun peut le perturber. Surtout lorsque celui-ci n’a pas de tête et qu’il lui faut plusieurs jours d’affilée pour s’habituer à son nouvel environnement. Le but du jeu est de ne pas se retrouver devant un escalator indisponible tout ça parce que depuis la veille vous aviez oublié qu’il était en réparation.

A défaut de ne pouvoir s’en prendre au fabricant d’escalators qui décidément n’est pas capable de fournir du matériel fiable, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. Ce n’est qu’après s’être fait avoir plusieurs fois de suite pour se retrouver devant les barrières de chantier qu’on pense enfin à se décaler de quelques mètres au moment de monter dans le train de manière à ne pas se retrouver face à une barrière une fois arrivé à destination.

Tout ça pour quoi ? Pour gagner quelques secondes sur son temps de trajet et ne pas avoir de traînards devant soi et pouvoir virer en tête pour attaquer les escaliers. L’usager des transport en commun de base tente en permanence d’exploser son record sur un trajet donné.

Il est des jours où Maurice s’en fout complètement. Il en est ainsi par exemple des jours où il sait qu’il a de la marge pour attraper sa correspondance.

Par contre, les fois où il sait que tout se jouera à quelques secondes près, là il ne rigole plus. En effet, un retard de quelques secondes lui vaudrait de perdre un quart d’heure, voire une demi-heure à vouloir attendre le train suivant.

A noter que le matin cette perspective l’énerve moins que le soir. Allez comprendre…


Couloir RER

mardi 8 avril 2008

L'odeur des collants (2/2)

Le wagon est d'un seul coup plongé dans un silence total. Tout le monde avait en fait discrètement suivi la conversation et chacun à présent retenait son souffle. Qu'allait-il bien pouvoir se passer maintenant ?

Le seul bruit est celui que fait Emmanuelle en farfouillant dans son sac à main. Elle en sort une pochette contenant une paire de collants.

Emmanuelle : « Les collants sont maintenant faits dans une matière qui ne file pas et les fabricants mettent dessus un produit qui les empêche de filer. Le produit sent mauvais et son odeur est tenace. Tiens, sens !»

Pendant que Jean-Paul fourre son nez dans les collants neufs sortis de la pochette, l'ensemble des voyageurs a recommencé de respirer et à reprendre ses occupations habituelles.

Emmanuelle : « Les miens sont sans couture. »
Jean-Paul : « Ah… »
Emmanuelle : « Ils ne sont pas non plus préformés. »
Jean-Paul : « ???… »
Emmanuelle : « Ben oui, ce ne sont pas des collants techniques avec la culotte renforcée, ou les remonte-ceci ou les remonte-cela. »
Jean-Paul lui aussi a retrouvé ses esprits.: « J'imagine la tête des copains lorsque je leur raconterai que tu m'as fait sentir tes collants ce matin ! »
Emmanuelle qui d'un seul coup réalise et prend des couleurs dit en rigolant: « T'es c… »


Escalator RER

lundi 7 avril 2008

L'odeur des collants (1/2)

Attention ! L’histoire qui suit n’est pas destinée à tous les publics. Maurice n’a cependant pas les moyens de mettre en place un filtre quelconque qui empêcherait les mineurs d’y accéder. Que les âmes sensibles veuillent bien passer leur chemin. Mab, pose ta tasse si tu ne veux pas faire de bêtises.

La scène se passe dans un train de banlieue, le matin, à une heure de grosse affluence. Un homme et une femme sont assis l'un en face de l'autre. Pour des raisons de confidentialité et afin de ne pas nuire aux réputations de chacun, les prénoms des personnages réels ont été changés.

Jean-Paul, en réajustant son cartable qui glissait de ses genoux : « Tiens, as-tu remarqué que tes collants étaient filés ? »
Emmanuelle se penchant en avant après avoir soulevé son sac à main qui était posé sur ses genoux : « C’est pourtant vrai ! Mince ! Oh et puis de toute façon ça ne se voit pas. »
Jean-Paul : « Ce ne sont que deux petits trous… De toute manière une fois que tu seras debout ta jupe te cachera les genoux.»
Emmanuelle : « Non, ma jupe m'arrive au dessus des genoux. Tant pis. Heureusement que les collants ne sont plus comme avant, sinon ça coûterait une fortune que d’avoir à en racheter tous les quatre matins. »
Jean-Paul : « Ah… »
Emmanuelle : « Les collants ne sont plus faits de la même matière que ceux de nos mères ou de nos grands-mères. Avant le moindre accroc les faisait filer sur toute leur longueur. »
Jean-Paul : « C’est vrai, maintenant que tu en parles, je me souviens de ce que ça pouvait donner un bas ou un collant qui file. Pas top. »
Emmanuelle d’un ton complètement innocent: « D’ailleurs ils ont une drôle d’odeur maintenant. Tu veux les sentir ? »


Gare de banlieue