Agression (3)
Maintenant que le décor est planté, et étant donnée la manière dont je vous l'ai décrit, je suis convaincu que nombre d'entre vous ont compris comment s'est déroulée l'agression.
Pour les autres, je vais expliquer ce qui s'est passé. Mais tout d'abord, afin d'entretenir un peu plus le suspense il faut situer l'action dans le temps. Je vous épargnerai donc la traditionnelle page de publicité qui permet la plupart du temps de satisfaire une envie pressante et de réajuster les coussins avant de s'abrutir de nouveau devant la boîte à images.
En ce qui concerne l'unité de temps, cela s'est passé en période de pointe, en fin d'après-midi, un jour de semaine. Je ne me rappelle plus précisément l'heure ni le jour. En tous cas, à un moment de la journée où censément vous vous dites que vous ne risquez rien puisque vous êtes loin d'être seuls.
On aurait tendance à penser que la foule vous protège et qu'au contraire le fait de se retrouver isolé expose plus au danger. C'est vrai que passée une certaine heure il n'est pas très rassurant de se retrouver seul sur certaines lignes de trains ou de RER. Mais dans certains cas il est possible de profiter de la foule justement pour commettre un méfait. Cela permet de s'y fondre et de disparaître très rapidement.
Les agresseurs, après avoir frappé leur infortunée victime et lui avoir dérobé sont téléphone portable au milieu des autres voyageurs, sont passés d'une voiture à l'autre pour se perdre dans le train. Personne ne s'est interposé.
Et moi direz-vous ?
Evidemment les passagers des autres voitures n'avaient rien vu ou entendu. Ils ne voyaient que des jeunes sauvageons passer d'une voyageur à l'autre. Le conducteur du train avait été alerté par interphone. Il avait fait le nécessaire pour que des « renforts » soient sur le quai du prochain arrêt.
Cela dit une fois le train arrêté, toutes les portes se sont ouvertes et le chassé-croisé de ceux qui descendent de voiture et de ceux qui montent a permis aux voleurs de disparaître pour de bon.