vendredi 20 juin 2008

Alaaarm !

Alors que je sortais à l’extérieur ou bien même lorsque je quittais mon siège pour en rejoindre un autre, je laissais mon blouson en plan sur un fauteuil à roulettes à côté du mien. Quelqu’un profitant de mon absence momentanée aurait-il été tenté de me faire les poches ? Même si plus rien ne doit m’étonner, je ne pense pas que ce soit le cas.

Une fois encore, à cet instant précis je ne suis pas conscient du malheur qui m’attend.

Le soir au moment de partir, je fais place nette. Il n’y a pas de tiroir, pas d’armoire, juste un PC sur une table, pas de dossier ou de paperasse. Rien donc qui puisse attirer l’attention, comme par exemple un Passe Navigo qui détonnerait complètement dans le paysage !

Je quitte la salle en fin d’après-midi et déjà je pense au trajet du retour. En marchant je passe machinalement la main à l’endroit où mon Passe Navigo devrait se trouver. Il n’y est pas. S’il n’y est pas c’est que j’ai du le mettre dans une autre poche. Non, ce n’est pas celle-ci non plus... Après les avoir toutes passées en revue, je recommence l’exercice et force est de constater qu’elles sont vides. C’est ridicule de recommencer cet exercice car il est impossible à louper du premier coup.

Peut-être pas pour tout le monde. Je ne porte pas de lunettes, mais il m’est arrivé de voir des personnes réaliser qu’elles avaient leurs lunettes sur le nez alors qu’elles les cherchaient partout !

Fin de l’aparté.

Je pratique le même exercice dans ma sacoche que je fouille dans tous les sens. Rien ! Mince ! Je peste contre moi-même car il va falloir que je retourne dans la salle dans laquelle j’ai passé la journée. Cela va me faire perdre du temps…

jeudi 19 juin 2008

Inconscience

Après réflexion, si j’avais pu jusqu’à présent progresser dans mon périple, c’est que j’avais pu franchir les différents portillons à l’aide mon Passe Navigo.

Cependant pour sortir du métro il n’est pas nécessaire d’avoir de Passe ou de ticket. Je ne l’avais peut-être déjà plus à cet instant. Avait-il glissé d’une de mes poches entre temps ? Alors que j’avais déjà bien marché, j’ai commencé à avoir chaud. Je décidais alors de retirer mon blouson.

Deuxième possibilité de perte donc. Je pensais avoir mis mon Passe dans la poche de ma chemisette et j’étais persuadé de ne rien avoir dans les poches de mon blouson. Je n’aurais donc pas pris de précaution, et pour cause, pour l’enlever et le porter sur l’avant-bras.

On ne saura certainement jamais, mais à cet instant je suis toujours inconscient du drame qui s’est noué de façon irréversible.

Ma journée se passe bien. Je suis enfermé dans une salle sans fenêtre et sans lumière extérieure. Cette salle peut contenir plusieurs centaines de personnes, mais en ce jour quelques dizaines seulement travaillent sur ce site. L’ambiance est calme et studieuse. À l’abri de l’agitation extérieure et des sollicitations habituelles, je peux abattre une quantité de travail supérieure à la moyenne.

Du coup, je ne vois pas le temps passer. Le déjeuner se prend sur place, grâce à un service de plateaux-repas. Ce n’est pas mauvais mais par la suite j’aurai des brûlures d’estomac.

À deux reprises j’irai mettre le nez dehors. Une première fois juste après déjeuner pour prendre mon café et me rendre compte que le soleil brille et qu’un cerisier couvert de fruits n’attend que des mains tendues pour les cueillir, une deuxième fois, toujours un café à la main et accompagné d’une collègue que l’idée de manger des cerises que je lui cueillerais a décidé de répondre favorablement à mon invitation de sortir avec moi !

mercredi 18 juin 2008

Les circonstances

Comment ai-je pu le perdre ? Quelques heures après, quelques jours plus tard, je me pose toujours la question. J’ai beau me repasser dans la tête le film des événements, je ne vois rien, mais je devine.

Cette journée n’était pas comme les autres car il fallait que je me rende sur un lieu de travail différent de celui que je fréquente habituellement. Si le début de mon parcours était inchangé, la fin différait complètement. En cours de route, plutôt que de abandonner le RER A pour prendre le métro. La veille j’avais repéré l’itinéraire le plus direct et le plus rapide à prendre. Il me fallait emprunter la ligne 9 puis la 10. Facile !

Un autre élément qui a probablement aussi de l’importance, est le fait que je n’étais pas habillé comme à l’accoutumée. Devant rester enfermé, pour ne pas dire enterré durant toute la journée, j’avais laissé mon costume sur son cintre et troqué une chemisette contre une chemise à manches longues. Et comme en ce moment les matins sont plutôt frisquets, j’avais aussi ressorti mon blouson de cuir de son placard. C’est dans ce même placard que je range ma machette et mon pagne en peau de léopard.

En arrivant dans le métro ce matin là, des messages diffusés par haut-parleurs annonçaient les difficultés de circulation sur la fameuse ligne 3. Je ne me sentais pas concerné même si je pouvais avoir une pensée pour une des lectrices de ce blog. C’était un mercredi.

Arrivé à ma correspondance un autre message annonçait l’arrêt de la circulation sur la ligne 10. Bigre ! Le conducteur de la rame (en civil) et un agent de la RATP (en tenue réglementaire) confirmaient l’impossibilité de poursuivre leur chemin aux voyageurs désorientés. Il ne me restait plus qu’à sortir du métro et à marcher. Décidemment, ça partait mal…

mardi 17 juin 2008

Disparition

Il ne me quittait jamais et il m’arrivait souvent de le garder tout contre moi. Jamais il ne m’avait fait défaut et toutes les fois où je l’avais sollicité, il avait toujours répondu présent. Il m’était arrivé dans la journée, non pas de l’abandonner, mais de ne pas l’amener avec moi. Non pas par négligence, mais volontairement car il ne pouvait pas occuper sa place habituelle.

Contrairement à d’autres personnes, il ne m’a ait jamais lâché au pire moment et il réagissait au quart de tour, alors que pour d’autres il n’était que source de contrariété.

Il n’y a que les week-ends et pendant les vacances que nous étions séparés l’un de l’autre. Et encore ! Il nous arrivait de nous retrouver, et même dans ces moments là, après une longue absence, il venait à mon aide sans rien dire et sans rechigner, comme si de rien n’était.

Certes à plusieurs reprises il avait échappé à mon attention et c’est toujours avec beaucoup d’énergie et d’appréhension que je m’étais lancé à sa recherche. C’est également avec beaucoup de soulagement que je le retrouvais. Je ne pouvais pas lui en vouloir car j’étais probablement et même sûrement le seul responsable de cette situation. Si seulement je l’avais traité et considéré toujours de façon égale, ça ne serait jamais arrivé.

C’est souvent après, lorsque tout est terminé et parfois lorsque c’est trop tard, qu’on réalise à quel point un infime changement dans le comportement aurait pu avoir un immense effet sur le déroulement d’un événement et comment on aurait pu éviter un drame.

Un geste, un mot, une attitude…

Cette fois mon inattention lui aura été fatale et je ne cherche pas à me défiler devant la lourde responsabilité que je porte dans cette affaire.

Pour la première fois, alors qu’il m’accompagne depuis des années, j’ai perdu mon Passe Navigo.

Autoroute

lundi 16 juin 2008

Défoliant (2/2)

De même, en France et particulièrement en Région Parisienne, il y a suffisamment de motifs variés pour entraîner un problème de circulation, et il n’est vraiment pas nécessaire d’en rajouter un autre. J’imagine la tête des usagers lorsque le matin on leur annonce : « Les feuilles mortes tombées sur les voies empêchent toute circulation des trains. Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée. »

Cela dit, si la fin justifie les moyens, ne serait-il pas possible d’en imaginer un autre justement ? Le traitement mécanique ne serait-il pas préférable au traitement chimique ? Les déchets pourraient ainsi être recyclés plutôt que de pourrir sur place.

Lorsque les abords des voies sont débroussaillés de façon mécanique, on ne peut pas dire que le travail ait été fait dans la dentelle, vue la façon dont les branches restantes sont déchiquetées. Je serai curieux de voir à quoi ressemblent les engins qui sont capables d’avaler autant de branchages et parfois des branches de section assez importante.

Cela dit la nature reprend vite ses droits. Il n’est qu’à voir en ce moment les quantités de coquelicots qui fleurissent le long des voies, les colorant d’un rouge vif. Ne manquent que les bleuets (hélas disparus) et les marguerites pour pouvoir confectionner des bouquets aux couleurs bien de chez nous !

Sur le quai de gare où Maurice descend le soir en rentrant chez lui c’est un peu la forêt vierge. Les précipitations abondantes des semaines précédentes conjuguées avec une température relativement clémente ont permis à la végétation de se déchaîner ! Il faudra bientôt faire quelque chose car les mûriers sauvages poussent comme du chiendent et à certains endroits il faut presque se contorsionner pour pouvoir passer sans y laisser un morceau de costume !

Seine