vendredi 8 avril 2005

Laissez descendre

Encore un comportement que je voudrais stigmatiser. C'est celui des voyageurs sur le quai qui empêchent ceux qui veulent sortir de voiture d'en descendre, afin d'être le premier à pouvoir monter.

Au moment de l'affluence, les hauts parleurs le répètent sans cesse : « Laissez descendre d'abord ! ». Des autocollants géants ont même été collés par terre dans certaines stations de métro, en face de chaque porte de rame. En trois mouvements on explique schématiquement qu'il faut d'abord laisser descendre avant de monter et ce avant que le signal sonore retentisse pour ne pas gêner la fermeture des portes. Juste au cas où vous n'auriez pas entendu le message qui vous est seriné depuis des années. A croire que tous les jours ce sont des personnes différentes qui prennent les transports en commun.

Comme pour ces voyageurs, il m'est arrivé d'être des deux côtés de la barrière. Un jour pour descendre, un autre jour pour monter. Lorsque j'attends pour monter, je m'efface. C'est-à-dire que je dégage le passage que je laisse libre et ouvert. Quitte à pousser ceux qui se trouvent dans mon dos, même si ça les fait râler. Ca n'empêche pas quelques uns de se planter carrément devant la porte, face au flux descendant, quitte à se faire emporte par le flot de voyageurs. Malheur aux deux ou trois dernières personnes à sortir de la voiture. Il faudra qu'elles redoublent d'effort pour faire face à la vague montante et ne pas se faire renvoyer dans leurs 22.

Cette référence rugbystique pour vous avouer que la pratique régulière de ce sport pendant de nombreuses années parmi les avants m'a permis de connaître des situations « similaires ». Quand il s'agira pour moi de pousser pour pouvoir m'extraire de la masse, ce sera un jeu d'enfant. Pour sûr vous en entendrez quelques uns râler, à la satisfaction de ceux qui m'emboîteront le pas… sans oublier la mienne !

Petit clin d'œil pour les connoîsseurs, j'ai également participé activement à de nombreux chahuts, Tiens bon d'sus et autres rigodons ! Je ne suis donc pas trop dépaysé.

jeudi 7 avril 2005

Pause

Cela fait maintenant plusieurs semaines que j'ai commencé à publier des notes et des pensées sur ce blog. J'ai jusqu'à présent réussi à le faire de façon plutôt régulière. Un billet par jour ouvré travaillé. Repos le week-end. Quels constats puis-je faire ? Quelles leçons puis-je tirer ?

Tout d'abord ce qui m'a amusé au départ à un moment donné a commencé à m'ennuyer. Je me suis imposé un quota de production. Et puis le caractère contraignant a finalement laissé la place à une certaine forme de plaisir. Décrire pour les autres mais aussi pour moi ce que je vois et vis au quotidien me permet peut-être et dans ne certaine mesure, de supporter ce que certains qualifient d'insupportable.

Si on décide un jour de mettre à disposition de la Terre entière ses écrits, quels qu'ils soient, c'est pour qu'ils soient lus, éventuellement commentés. Côté lecteurs ça ne se bouscule pas. Les recherches faites à partir de Google ne donnent rien. Il faudrait donc taper l'adresse de ce blog par hasard pour le trouver. Aucune chance. Je vais donc changer de stratégie. Plutôt que de laisser venir, je vais essayer de susciter l'intérêt. On verra bien. De toute manière ça ne peut pas être pire.

Sur le fond je remarque que la plupart de mes articles sont plutôt critiques. Sans pour autant (penser) me situer dans la tranche des grincheux et des vieux schnocks qui ne supportent pas grand-chose et encore moins leur prochain, cela traduirait-il une difficulté croissante à supporter le comportement des autres ? Certes la promiscuité des transports ne peut qu'exacerber de tels sentiments.

Du coup j'en viens à me poser des questions. Face à une majorité, j'ai l'impression d'être le seul à nager à contre courant. Qui a trot, qui a raison ? Est-ce moi qui suis à côté de la plaque ? Difficile de savoir. Ma voisine de banquette actuelle a peut-être les mêmes états d'âme.

Chacun reste dans son coin, perdu dans son monde personnel. Les regards se croisent à peine. Chacun pour soi…

Les portillons

Tout cela ne fait que concerner l'expression célèbre « se bousculer au portillon ».

Force est de constater que le progrès n'aide pas toujours. Dans le gare RER de La Défense comme ailleurs, l'accès aux quais se fait en passant d'abord par un portillon. Vous avez le choix entre la fente pour le classique ticket (quotidien, hebdomadaire ou mensuel) ou le lecteur de carte à puce (Navigo). Le problème se présente sous différents aspects.

Il y a tout d'abord les portillons réservés aux tickets. Le porteur de Navigo qui s'y est engouffré y passe à condition de sortir son ticket de sa pochette. Et ça prendra du temps car c'est une manipulation qu'il a perdu l'habitude de faire.
Le voyageur muni d'un ticket de métro (Paris intra muros) se fera coincer également car il n'est pas dans la zone de tarification autorisée. Et ça bouchonne…
Même chose pour celui qui sortira de sa poche un ticket déjà utilisé par ce qu'il a balancé le non utilisé par erreur. Ca bouchonne…
Sans parler des fentes bouchées de façon malveillante par un chewing-gum ou une boulette de papier. Ce n'est qu'au moment où on cherchera à introduire son ticket qu'on s'en rendra compte. Il faut faire demi-tour et remonter le courant des autres voyageurs qui se sont engouffrés à votre suite et qui se feront coincer également Et ça bouchonne…

Venons en maintenant aux lecteurs de Navigo. Combien de personnes mettent-elles leur carte au fin fond de leur sacoche ou de leur sac à main ? La lecture est possible à travers une couche de cuir, de tissus et autre matière, mais jusqu'à un certain point. Au-delà ces voyageurs seront obligés de frotter vigoureusement leur sac sur le lecteur et ce d'autant plus fort que le portillon refuse de s'ouvrir. Même conséquence : ça bouchonne…

Et pour couronner le tout, la moitié des portillons est hors service tout au long de l'année.

mardi 5 avril 2005

Les collègues de travail

Si vous en avez l’occasion et si vous n’avez vraiment rien d’autre à faire, tendez l’oreille et écoutez les conversations de vos voisins et voisines. N’en abusez pas.

C’est ainsi que vous saurez tout de Anitta* qui a changé de coiffure et qu’on n’avait pas reconnue. Elle non plus d’ailleurs. Ci-dessous un extrait du dialogue entre deux femmes.
Et je lui ai dit : « Mais tu as changé de coiffure ? »
Et elle me répond : « Oui. »
Et je lui dis : « Je ne t’avais pas reconnu ! »
Et elle me dit : « Moi non plus je ne t’avais pas reconnu »

Et ainsi de suite. Il y a des moments où on regrette de ne pas pouvoir ouvrir les fenêtres en grand pour que le vacarme couvre tout ça. D’après ce que j’ai compris ni l’une ni l’autre n’avait dans un passé récent essayé de rencontrer l’autre. Ca faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues.

On apprend également dans ces grands moments les derniers potins du bureau. A en entendre certains ou certaines, les chefaillons n’ont qu’à bien se tenir. Ils ou elles ne sont pas prêts de se laisser faire. Rien ne sera non plus épargné sur la nouvelle qui vient d’être recrutée et qui est déjà bien vue du chef : « Et pourquoi d’après toi tu crois qu’elle a été embauchée celle-là ? »

Avec l’arrivée du printemps fleurissent dans les trains les premières branches d’arbustes qui iront orner le bureau de ces dames dans une bouteille d’eau du contrat minceur reconvertie en vase pour l’occasion. J’imagine sans peine le petit napperon posé sur l’écran façon télé et la série de photos des membres de la famille pendant les dernières vacances d’été au camping municipal de Trifouillis-les-Dindons en Bretagne. Ah cette soirée d’élection de la Miss Camping 2004 !

Le must cette année est, paraît-il, le set complet composé du tapis de souris et du mug personnalisé avec la photo du petit dernier…

* Les prénoms ont volontairement été changés.

lundi 4 avril 2005

Peinture fraîche

Il arrive certains jours que le train entrant en gare soit complètement repeint, et pas aux couleurs SNCF. Le résultat est remarquable au sens propre du terme. Il aura probablement fallu des heures de travail sans être dérangé pour arriver à un tel résultat. Et certainement beaucoup moins que pour nettoyer et remettre en état. Même chose pour le budget. Il aura fallu dépenser une fortune en bombes de peinture (quoique…), mais certainement moins que pour le coût de la remise en état.

Une fois monté à l’intérieur de la voiture, il faudra se résigner à trouver une autre occupation que de regarder par la fenêtre.

Du coup, si on prête un peu attention à ce qui nous entoure, on s’aperçoit que tout se qui se trouve à portée de bras (et de bombe), qui présente une surface place, qui est visible depuis le siège de votre train est couvert de peinture. Les propriétés privées (maisons, entreprises) ne sont pas épargnées.

Les graffitis sont les plus nombreux. Rien de bien sensationnel. Comme ma signature, ils sont illisibles. Certaines fresques par contre, je dois l’avouer, sont assez bien réalisées. Dans un style qui leur est propre, certes, mais pour moi qui n’ai aucune imagination et aucun don pour dessiner, j’avoue parfois tomber en admiration. Pourquoi ne pas y voir une certaine forme d’art ? Comparé à certaines « œuvres » contemporaines achetées des fortunes pour remplir par exemple un musée d’art contemporain en bordure de mer…

Je n’ai par contre aucun intérêt pour les graffitis que je compare au comportement de certains animaux qui pour marquer leur territoire doivent pisser aux quatre coins régulièrement pour couvrir l’odeur de leurs congénères.