lundi 4 septembre 2006

Voyager léger

Il n’est pas encore 7h00 du matin et pourtant Maurice est déjà sur le quai de la gare à attendre son train. Il fait jour mais pas encore suffisamment pour que les éclairages publics soient éteints. Ce matin, comme souvent en ce beau mois d’août, le sol est mouillé. Il a plu cette nuit et les nuages toujours présents dans le ciel semblent se disperser.

C’est l’inverse pour les voyageurs qui commencent à se regrouper petit à petit. L’ambiance est très calme car ils arrivent isolément, en silence. Seuls quelques bonjours sont échangés de loin en loin.

Les oiseaux n’ont pas l’air très chauds pour lancer quelques trilles matinales. La température y est certainement pour quelque chose et aujourd’hui ils sont trop occupés à lisser leurs plumes au fond de leurs nids détrempés.

En attendant donc que son train s’arrête, Maurice peut librement observer ceux qui arrivent et passent devant lui. Les visages ne sont ni gais ni tristes, juste sérieux, peut-être encore un peu fatigués ou mal réveillés. Heureusement l’air frais et vivifiant de ce matin va vite remettre les choses en place.

Et tout à coup c’est l’étonnement et l’incompréhension. Un homme s’avance sur le quai. Il est vêtu d’un costume gris anthracite, d’une chemise rayée et d’une cravate et a des chaussures noires. Et c’est tout ! Il avance les mains dans les poches, sans sacoche, ni sac en bandoulière.

Maurice est toujours chargé comme une mule (normal me direz-vous). Le contenu de sa sacoche est toujours en ligne à l’adresse suivante. Il imagine alors la taille des poches qu’il lui faudrait pour emmener tout son barda : magazine, calepin, stylos, parapluie, clés…

Et sans sacoche ou sans un livre à la main il se sent complètement nu et ne sait plus quoi faire de ses mains.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

oui, c'est aussi un mystère pour moi ces gens qui n'ont pas de bagage.. J'ai toujours, sans cesse, l'impression de voyager avec ma maison. Les incontournable : mon tricot, mon agenda, mon téléphone (pour peu qu'il soit en fin de batterie, le chargeur), le porte feuille, le porte monnaie, ma pochette à tout, mon carnet (bloc note, pense bête et à croquis), mon mp3, une bouteille d'eau, une pomme... j'en passe et des meilleurs... un sac de fille toute fois, mais bon...

bricol-girl a dit…

Je l'ai reconnu, c'était le grand blond avec une chaussure noire.

Anonyme a dit…

C'est dans la poche comme qui dirait!
Et oui, tels des escargots, vous semblez tous porter votre maison sur vous... quelle hérésie!

Sinon, effectivement le contraste saisissant d'un "non-porteur" dans une foule de "porteurs" peut paraître êtrange et discordant!

C'est dingue!

Bodhiradh a dit…

Ce n'était peut-être pas la rentrée pour lui non plus

Maurice a dit…

Thalie le 13 mai 2005 je publiais un billet au sujet du contenu de ma sacoche. La photo y est encore. Je te bats à plate couture !

Tu as tout bon pour les chaussures noires Bricol-Girl, par contre pour les cheveux je suis arrivé trop tard... Avant qu'il soit chauve je ne sais pas de quelle couleurs ils ont pu être !

C'est dans la poche, comme dirait la maman kangourou Joshua !

Il a assurément passé l'âge de la rentrée Fong, sauf erreur de ma part...

Bodhiradh a dit…

Il ne faut pas se fier aux apparences!

Maurice a dit…

C'est vrai qu'elles sont parfois trompeuses Fong ! N'est-ce pas ?