mardi 12 avril 2005

Attention à la peinture (2)

En regardant plus attentivement les dessins, signatures et autres tags qui bordent les voies, je me rends compte que certains reviennent de façon régulière, et à des kilomètres de distance. En plus pas forcément à proximité d'une gare ou d'un accès facile à un piéton. J'imagine donc les expéditions qui doivent être lancées pour parvenir à un tel résultat. La plupart des bonnes places sont déjà prises, rendant ainsi le choix de l'emplacement plutôt difficile. En fait il n'y a plus un seul centimètre carré de libre. La seule solution est de repeindre par-dessus une œuvre existante. Il fut un temps où des peintres devenus célèbres bien après leur mort ont, de leur vivant, alors qu'ils vivaient dans la misère, été contraints de repeindre par-dessus une de leur toile.

Sinon de nouveaux emplacement sont créés ou plutôt remis à disposition le jour où les zagents chargés de l'entretien passent une couche de peinture unie pour recouvrir tags et autres graffitis et desseins.

Cela me fait penser qu'il y a quelques années, on n'avait jamais entendu parler des tags. On râlait seulement contre les graffitis. Ils avaient l'avantage d'être lisibles et souvent drôles. Les toilettes de gares, collèges, lycées et autres lieux fréquentés étaient source de lecture inépuisable. Les affiches publicitaires étaient également une cible privilégiée. Les murs longeant les quais étaient hors d'atteinte car à une telle distance les graffitis devenaient illisibles. L'espace était sous le contrôle d'autres bandes qui à l'époque s'appelaient partis politiques (FN, PC), syndicats (CGT, FO le syndicat qu'il vous faut) ou groupuscules (Anars). Ils ont laissé le terrain à d'autres bandes appelées gangs.

Mes meilleurs souvenirs de graffitis ? Tous les deux lus dans un lycée au nom d'un corsaire célèbre. Les couloirs et préaux venaient d'être repeints et quelqu'un avait écrit avec un marqueur, bien en évidence, deux phrases choc.

Le classique « Défense de courir dans les couloirs sous peine de poursuite ». J'imaginait le surveillant général de l'époque se lancer dans un 100 mètres…

Et surtout un « Tiens, ils ont repeint !!! », qui a du faire s'arracher les cheveux le proviseur.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il y avait même une signature au bas de ces deux phrases.. commence par un M.....E. (Si Maurice est ton prénom substitution, met les bonnes lettres)

Maurice a dit…

Je m'inscris en faux sur ce coup-là Buse ! J'ai certes fait quelques infimes bêtises, mais pas celle-ci.