jeudi 17 mars 2005

Le dépotoir

Avez-vous déjà jeté un coup d'oeil par la fenêtre des RER lorsqu'ils circulent à l'air libre? Regardez par terre, le long de la voie et jusqu'à deux ou trois mètres au delà. C'est la désolation. Et en même temps une bonne illustration de la société dans laquelle nous vivons. Des centaines, des milliers de détritus. Certains sont "tombés" du train : canettes métalliques multicolores et plus ou moins oxydées, bouteilles en verre, bouteilles en plastique, sacs en plastique, mouchoirs en papier, journaux, mégots, débris de verre. D'autres ont plus probablement été "déposés" par des riverains de la voie ferrée : débris de métal, morceaux de plastique, jouets, vêtements, chaussures, pneus, roues, chaises, appareils ménagers, bidons, rouleau de moquette, canapés, gravats. Un vrai inventaire à la Prévert. Mais pas très poétique. On a l'impression de rouler au beau milieu d'une décharge d'ordures. La façade fait illusion mais il ne vaut mieux pas être trop regardant sur les coulisses. On dispose pourtant partout de poubelles et de moyens de collecte et de ramassage. Mais c'est tellement plus simple de laisser tomber par terre un papier plutôt que de le mettre dans sa poche ou dans son sac en attendant de trouver une poubelle dans la rue, sur un quai, au bureau ou chez soi. Même chose à proximité des restaurants fast-food. Une fois le menu emporté, on en abandonne les boîtes, gobelets et papiers au fil de son repas. Et pire. Je ne sais pas comment ça se passe maintenant, mais il n'y a pas si longtemps que ça, il était possible de déposer au milieu des voies en pleine gare de l'Est l'ultime reste de son repas. L'utilisation des toilettes des trains à l'arrêt dans les gares était interdite, mais les portes grandes ouvertes. Une fois le train parti ne restaient sur les traverses que des monticules marron et rose. Et là où il y a de la gêne...

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