mardi 23 janvier 2007

On a évité le pire (3)

Pour en revenir à l’homme sans ticket, il faut maintenant imaginer les personnes qui se trouvent derrière lui. En se penchant nerveusement de côté, ils pouvaient voir le drame qui se déroulait sous leurs yeux. Les plus éloignés avaient beau se dresser sur la pointe des pieds, ils ne voyaient rien du tout et ne pouvaient que pester contre un supposé lambin. Tôt le matin, et même à n’importe quelle heure de la journée, il ne faut surtout pas ralentir les autres.

Notre infortuné voyageur matinal dût donc faire machine arrière avec armes et bagages en demandant aux personnes agglutinées derrière lui de bien vouloir le laisser sortir. Ces personnes, ne voulant pas dans la confusion se faire piquer leur place, le laissèrent se dégager mais en lui laissant le moins d’espace possible, de peur que quelqu’un profite de l’aubaine et vienne s’intercaler entre eux.

Une fois qu’il fut sorti de la mêlée, je ne pus m’empêcher de l’observer, tout affairé qu’il était à vider les poches de son pantalon (deux devant et une derrière), les poches de sa veste (trois à l’extérieur et quatre à l’intérieur), les poches de son imper (deux à l’extérieur et une à l’intérieur). Je n’avais jamais vu un bazar pareil.

À ce stade de mon récit, il faut que je convienne que j’ai trop souvent tendance à critiquer les détentrices de sacs à main bourrés d’un fourbi sans nom. Mea Culpa. Cet homme n’avait pas de sac à main. Les 13 poches de ses vêtements le valaient largement. Il en sortait des Post-It froissés, des mouchoirs en papier en boule, des tickets de caisse, de parking, de carte bancaire, des clés, des tickets de métro ou de train qu’il retournait dans tous les sens pour essayer de retrouver celui qu’il était absolument sûr d’avoir emmené ce matin.

(à suivre…)

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois que j'ai une solution pour lui : http://www.subwayknitter.com/2007/01/commuters_secret_wea.html
Comme ça, ça lui fait unepoche en plus, mais une poche réservée aux titres de transport ! A proposer aussi aux femmes dontle sac à main est un vrai f... ;)
On trouve toujours une solution dans le tricot ! (même si je suis certaine que certain me déteste quand je sors mes aiguilles dans le train !)

Anonyme a dit…

On s'y croirait presque... Il manque la musique qui accompagne cette scène et les images du film... Mieux, il manque la voix qui narre afin que, les yeux fermés, nous nous fassions notre film. Tu ne veux pas t'enregistrer racontant tout ça ?

Anonyme a dit…

Il n'avait pas de rouge à lèvres? un oubli sans doute!
Mab.

Anitta a dit…

ça sent le vécu de près, cette histoire. Il s'appelait pas Mau-Mau, cet étourdi ?

Pour tes excuses sur le sac à main des femmes, je ne sais pas si on doit les accepter. Moi, je suspendrais bien un mois ta carte orange !

Anonyme a dit…

tu as compté toutes les poches! t'es un vrai détective ...inspecteur... ;o)

Maurice a dit…

Au contraire Thalie, je pense qu'ils sont plus captivés qu'autre chose car ça gêne quand même moins que quelqu'un qui sent le tabac froid ou qui étale son journal sur ses voisins.

Y a-t-il un petit quelque chose de Mozart que tu recommanderais Bra ?

Et il n'était pas blond non plus Mab !

Ah non, Anitta ! Tu ne vas pas non plus te mettre à distribuer des cartons jaunes et m'empêcher de blogger pendant un mois ! C'est pour rire !

En vois-tu d'autres Lollah ?