mardi 22 août 2006

Les bébés

Les fumeurs c'est une chose, mais il y a une autre catégorie de voyageurs que je cherche à éviter autant que faire se peut. Certains l'appellent les bébés, moi je l'appelle le mouflet teigneux à chandelle. Malheureusement, et comme les autres, je suis tributaire du numéro de siège indiqué sur mon billet.

Dans cette catégorie je range pêle-mêle :

- celui qui attendra que vous vous soyez assoupi depuis 10 secondes pour pousser des hurlements à réveiller les morts
- celui que la mère au bord de la crise de nerfs, parce que pour elle ça dure depuis des mois, ne peut balancer par la fenêtre étant donné qu'on ne peut pas les ouvrir
- celui qui, les yeux rougis de larmes, le tétin vissé dans la bouche et le « nin-nin » cradot et odorant à la main, vient s'essuyer le nez sur la jambe de votre pantalon alors qu'il y a plein d'autres jambes dans le couloir du train
- celui qui au bout de cinq minutes fait passer ses parents pour de mauvais parents incapables et complètement dépassés et les soumet d'emblée au le regard noir et courroucé des autres voyageurs.

La seule chose qu'il réclame, c'est de pouvoir se balader dans l'allée centrale. On peut le comprendre. Rester dans les bras de quelqu'un pendant tout le trajet, ou bien rester assis sans rien dire pendant des heures, c'est insupportable pour lui. D'autant qu'il marche depuis quelques semaines à peine. Il est donc fier de montrer à tout le monde comment, malgré son énorme et pesante couche-culotte, il est capable, tel un château branlant, de se déplacer au milieu d'un train filant à 300 km/h.

Quand je pense qu'il y en a qui trouve ça attendrissant ! Moi j'ai beau me plonger avec mon air le plus sérieux et le plus rébarbatif dans la lecture de mon magazine préféré, le voilà qui justement se cramponne à ma cuisse pour conserver son équilibre.

Il est bien sûr tout content de son exploit et gazouille de joie non feinte. A ce moment-là, tout le monde nous regarde et je me vois donc dans l'obligation de lui décrocher un sourire bien que l'envie de lui soustraire d'un seul coup son point d'appui me démange.

De me voir sourire, derechef il se met aussi à me sourire, c'est un réflexe. Alors comment voulez-vous ne pas trouver ça attendrissant ? Bande de sans cœurs !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour ! Je viens de lire quelques billets sur le voyage en TGV, avec ses alés... Dieu qu'on s'y retrouve à chaque fois !

bricol-girl a dit…

Quand il y avait les porte bagages en filet genre hamac on pouvait y ranger les bébés sans s'attrirer les foudres des autres voyageurs, maintenant on prévient la SPA pour un rien.
Bon voyage.

Anonyme a dit…

CE qui est bien avec la premiere classe c'est qu'il y a rarement de momes...
Enfin je prends rarement la premiere classe...

Maurice a dit…

Hello Bra ! TGV, RER, Métro : même combat !

Tu as osé faire ça Bricol-Girl ?

Moi aussi Lutine, et sûrement pour la même raison que toi...