mardi 31 mai 2005

Il s'appelait Pascal

Nous nous sommes connu sur un quai de gare. A force de prendre le même bus et le même train aux mêmes heures, à force de se dire bonjour de loin pour finalement se faire présenter par un ami commun, il est normal qu'une amitié se soit développée entre nous. Au début on commence à parler de la pluie et du beau temps, du trajet, des combines pour grignoter quelques minutes sur ce trajet. Puis vient le temps du boulot, des tracas quotidiens, des enfants et avec eux le cortège de joies, de peines et de difficultés. On se rend alors compte qu'en plus de la situation familiale, on a pas mal d'autres points communs. Quelques divergences de vue aussi, et de tempérament à mettre peut-être sur le compte de la différence d'âge ou de l'environnement dans lequel chacun s'est développé, bien qu'il semble qu'on ait reçu le même genre d'éducation.

Du coup on commence à s'échanger des conseils, chacun profitant des expériences de l'autre, dans des domaines aussi variés que les relations dans le travail, le jardinage, le bricolage, l'éducation des enfants... On compare nos jeunesses respectives, lui pas loin des volcans, moi au bord de la mer. Bref des discussions et des échanges sans arrières pensées qui font que le temps semble moins long, que les difficultés moins dures à affronter.

Tout cela je l'ai vraiment apprécié, en particulier au moment où justement j'ai eu à faire face à quelques "soucis". J'ai pu compter sur lui, comme l'auvergnat de la chanson dont je vous parlerai bientôt. Nous étions alors quelques uns à former un groupe.

Il nous a quitté brusquement. Au cours d'un week-end. Sans prévenir. Il avait à peine plus de 50 ans, était marié et avait trois enfants. Encore jeunes. A l'époque j'avais écrit à son épouse que je connaissais peu, si ce n'est au travers de ce qu'il avait bien voulu me dire, pour lui faire part, en plus de mon souhait de la voir surmonter sa douleur, de ma tristesse et lui dire avec mes mots ce que nous avions vécu ensemble et ce que je conserverai en mémoire. Plus tard je fus touché, sans le dire à qui que ce soit, lorsqu'à l'enterrement le prêtre reprit quelques unes des expressions de ma lettre. Maintenant je peux l'écrire.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Pensées tardives. Mais pensées.
Nan'