vendredi 3 novembre 2006

Portillon en panne (7)

La précipitation se transforme alors d’un seul coup en angoisse et se propage à l’ensemble des autres voyageurs lorsque les premiers réalisent qu’il n’y a qu’un seul portillon qui fonctionne. Les voyageurs jusqu’alors courtois commencent à s’exciter et génèrent une légère bousculade. Ils sont pourtant « entre eux ». Ils se côtoient et se voient (certes sans se voir) tous les jours, se regardent et s’observent du coin de l’œil. Il ne sont donc pas étrangers les uns par rapport aux autres comme on peut l’être avec le voyageur qui montera dans le train à la station suivante. Mais cela n’empêche. Dans ces moments de stress, on oublie tout et le côté sombre de la force rejaillit. La retenue n’est plus de mise. Les bonnes manières sont jetées aux orties. C’est maintenant chacun pour soi. Ce n’est quand même pas l’affolement ou la panique, car aucun monstre sanguinaire n’est à leur poursuite, aucune crue ou fleuve de lave ne vient les menacer… Tout simplement le train arrive !

On palpe cependant l’excitation. Ce mouvement sera amplifié par l’arrivée inattendue d’un groupe important de voyageurs dont le bus avait ce matin, là du retard. La confusion est alors à son comble et les comportements se mettent à changer du tout au tout.

D’honnêtes mères de famille se mettent à ramper pour passer sous les portillons oubliant au passage pour certaines qu’elles ne sont plus aussi souples que ça et pour d’autres qu’elles ont un sac à main qu’elles portent dans le dos. Celui-ci se coincera en travers de la barre transversale du portillon et les bloquera instantanément dans leur élan tout en rendant leur position encore plus inconfortable. A force de contorsions elles finiront par s’extirper de ce piège pour se relever enfin, le visage rougi par l’effort et la coiffure en bataille.

…à suivre…

13 commentaires:

Anonyme a dit…

parfois j'ai l'impression que de louper un train est aussi grave que si on était poursuivi par un alien monstrueux qui veut notre mort...

Anonyme a dit…

Moi ce que je préfère ce sont les escalators, lorsqu il y en a deux, l' un montant et l' autre descendant; surotut quand je me trouve dans l' un et que dans l' autre il y a une belle femme qui passe... Je me retourne furtivement et je la vois s' éloigner, puis disparaître! ah! comme c' est beau et triste à la fois!
Sinon j' étais un champios dans le saut du tourniquet! j' en garde encore quelques souvenirs, des amendes des agents de la RATP bien conservées entre les pages des bouquins que je lisais dans le métro.

Anonyme a dit…

Le syndrome des moutons de Panurge

Anitta a dit…

C'est infernal. Ce n'est pas "Portillon en panne" qu'il te faut appeler ton récit. C'est "La horde", et tu seras peut-être encore loin du compte !

Anonyme a dit…

la vie qui va trop vite...qu'est-ce qu'on devient! bisous

Anonyme a dit…

Et les honnêtes pères de famille ?...

Maurice a dit…

Il n'est pas forcément bien vu pour certaines personnes que d'arriver enretard au boulotThalie ou de manquer les rencontres matinales des compagnons de voyage.

Prendre les escalators des Halles doit te donner le tournis Atanane !

Il y en a qui ont des techniques très au point Bricol-Girl pour prendre le contrôle des masses.

L'image est bonne Anitta : un horde de cervidés effrayés cherchant à se faufiler à travers le seul trou du filet !

Cela a certainement un rôle bénéfique que de se poser la question de temps en temps Lollah.

Ne t'inquiète pas Heure-Bleue, pas la peine de mettre en place un collectif, on parlera des honnêtes pères de famille dès lundi matin !

Bodhiradh a dit…
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Bodhiradh a dit…

Pourquoi ne pas passer AVANT, et attendre DERRIERE le portillon....
Il me semble que dans la gare de ton cher village, seule une barre du portillon délimite les zones....l'air n'achete pas de ticket pour passer et je ne pense pas que les murs soient plus atteind que ceux dans le Hall Principal...

Anonyme a dit…

C'est tout simplement la NATURE HUMAINE...qui veut que toute situation non formatée soit gérée comme une bête !
(Attention : Je n'ai pas dit "animal", j'ai dit bête)
Bon WE

Maurice a dit…

Une fois que tu as passé les portillons tu ne peux plus regarder les panneaux d'affichage Fong. Je pense que c'est la raison. D'un autre côté c'est vrai que certains attendent un peu plus loin, au pied de l'escalier.

Pour notre plus grand plaisir, Maky !

Bodhiradh a dit…

La ruée vers l'Unique Portillon est beaucoup plus explicite qu'une affichage clignotant ;)

Maurice a dit…

Tu veux parler des lanternes rouges Fong ?