lundi 6 juin 2005

Trotinette

C'est le surnom que nous lui avons donné. Vous ne risquez pas de le confondre, il n'y en a plus qu'un seul. Car à un moment donné il y en a eu deux. De toute manière ils étaient complètement différents de par la forme, l'âge et la couleur. Deux donc à prendre le train avec leur trotinette pliante.

Celui qu'on ne voit plus devait avoir dans les 15-16 ans. (Excusez moi, je n'arrive plus à me relire). Il vouait une certaine adoration à son terrible engin. Au point qu'il l'avait customisée de façon plutôt astucieuse ma foi, et avec peu de moyens. Il avait ainsi rajouté à l'avant, sur le guidon, une lampe de poche tenue avec l'équivalent d'un rouleau de scotch invisible. Il pouvait allumer cette lampe grâce à un interrupteur situé sur la poignée du guidon. Pratique pour faire des appels de phare en roulant, sans lâcher le guidon (chose que je ne vous recommande pas). Les roues quant à elles étaient du genre de celles qui font des étincelles lorsqu'elles tournent. Côté vêtement il avait la panoplie qui va avec, à savoir la casquette Burberry's vissée sur le côté, un énorme diamant à chaque oreille et le maillot jaune et vert d'un footballeur célèbre. Le temps qu'il restait dans le train, il le passait à faire la révision complète des 10.000 km. Attendrissant

Trotinette lui est toujours là. Imperturbable. Il vient parfois, mais c'est rare, accompagné de Madame Trotinette. Le couple d'enfer. Lui ressemble au fruit de l'amour défendu entre le Capitaine Haddock et de Indiana Jones. Lorsqu'il débarque, c'est toujours avec sa trotinette sur l'épaule et son chapeau d'Aventurier de l'Arche Perdue sur la tête, été comme hiver. Cela dit je ne l'ai jamais vu à l'oeuvre car il descend toujours deux stations avant moi.

J'en ai vu d'autres par contre, sur le parvis de La Défense, me dépasser et me semer avant que je ne les rattrape, occupés qu'ils étaient à replier leur matériel avant de rentrer dans le bâtiment dans lequel je travaille. Sans parler d'un collègue qui un jour s'est pris un beau gadin par un beau matin ! C'était l'époque où les dalles du parvis étaient brinqueballantes. Il n'avait pas remarqué qu'à son passage une dalle s'était légèrement enfoncée pour faire une marche. La trotinette est restée sur place et lui a fait un soleil par dessus. Il a laissé les genoux d'un costume et s'est fait une entorse du poignet. Terminé la trotinette !

ps : après des mois d'observation, force est de constater que l'utilisation prolongée et quotidienne de la trotinette n'a aucun effet bénéfique sur la bedaine.

Aucun commentaire: