En me rasant le lundi matin donc, j’avais trouvé la solution qui me permettrait de me réveiller au bon moment. J’avais réalisé que je ne pouvais pas toujours compter sur un réveil au moment où le train commençait à ralentir avant de s’arrêter en gare.
Cette solution n’avait en fait rien de sensationnel. Il me suffirait d’emporter mon réveil. Celui que j’utilisais à l’époque pour me tirer des bras de Morphée. Ce n’était pas un réveil électrique ni électronique, mais un bon vieux réveil à ressort, à remonter avec une clef tous les soirs avant de se coucher.
Il y avait deux ressorts à remonter : un ressort pour entretenir le mouvement des aiguilles et un autre pour armer l’alarme. Une fois les deux ressorts bandés à fond, je vérifiais que l’heure et l’heure du réveil étaient correctement réglées. Je n’avais plus qu’à retirer le cran d’arrêt et poser le réveil, délicatement, sur ma table de chevet.

Le réveil était armé.
À l’époque je dormais seul. Le bruit du tic-tac ne gênait personne. Et je ne parle même pas de la sonnerie à réveiller un mort ! En guise de sonnerie, il y avait sur la partie haute deux petites cloches métalliques qu’un petit marteau frénétique venait frapper à toute vitesse !
J’avais abandonné le radio-réveil dont le doux ronron me replongeait aussi sec dans le sommeil. Sans compter les coupures de courant pendant la nuit qui remettait tous les compteurs à zéro ! Avec le radio-réveil, combien de fois m’étais-jeréveillé en sursaut après de longues minutes supplémentaires passées à dormir comme un bébé. Avec le réveil mécanique, il n’y avait pas moyen de ne pas se réveiller tellement sa sonnerie était bruyante et stressante.
Au retour de soirées bien arrosées, j’avais quand même suffisamment d’esprit pour le placer en dehors de portée une fois couché !
C’est donc ce réveil que je décidais le week-end suivant d’emmener dans mes bagages.