L’art de dire les choses (3/3)
Cela dit, même si on est persuadé de recevoir une réponse négative, on peut quand même poser la question. Cela suscitera l’admiration de la part de vos voisins ou voisines. C’est tout de même mieux que de passer pour un mufle ou un goujat !
La question, lorsqu’elle est posée, est souvent la suivante :« Vous ne voulez pas vous asseoir ? ». C’est le genre de question qui induit la réponse. En l’occurrence une réponse négative puisque la négation est déjà dans la question. En fait on propose sa place, mais on aimerait bien dans le même temps que la personne refuse l’invitation. Il serait plus juste de dire : « Voulez-vous vous asseoir ? ».
Il existe une version plus directe. On se lève de son siège et on dit : « Asseyez-vous ! ». Cela peut certes paraître un peu directif. On peut atténuer son propos en rajoutant un « je vous en prie », ou en disant « Venez vous asseoir ! ».
On peut aussi choisir de ne rien dire, de se lever et de désigner la place restée libre à la personne enceinte.
En général les choses se passent simplement mais il peut y avoir des complications.
La femme enceinte peut, avant de finalement accepter, vous remercier de votre offre et la refuser en prétextant qu’elle peut rester debout. Vous insisterez alors en redoublant d’amabilités : « Mais faites donc ! », « Si, si, j’insiste ! », « Non, ça ne me dérange pas ! », « Je descends à la prochaine… ». Évitez une fois de plus d’être trop directif dans le style « Ne discutez pas et asseyez-vous ! ».
Les exemples que j’ai présentés ne sont pas le fruit de mon imagination. Dans la réalité, la plupart du temps, on peut quand même assister à des échanges de civilité, mais la tendance est plutôt à l’individualisme, pour ne pas dire l’égoïsme.
Me trompe-je ?