Arrêtez le massacre !
C’est chaque fois la même chose. Il suffit qu’il ait plu au cours de la nuit pour qu’au petit matin des escargots inconscients soient encore en train d’arpenter le quai du RER.
Qu’y trouvent-ils de mieux qu’au milieu des herbes et fleurs qui tapissent le bas-côté ? Une envie de piquer une pointe de vitesse sur le bitume histoire de se défouler de temps en temps ? Marre de devoir se frayer un passage au milieu des tiges entrelacées ? Un besoin de se dérouiller le pied ?
Ils ont beau filer ventre à terre, c’est malheureusement trop tard pour certains. Ou pas suffisamment vite. Un peu comme Cendrillon qui a oublié de faire demi-tour au moment de minuit. Ou bien encore comme Icare qui voulut trop s’approcher du soleil.
Ils ont beau être à l’abri de leur coquille, ils sont néanmoins vulnérables et pas à l’abri d’un écrasement fatal. A la différence de Cendrillon, leur coquille ne se transformera pas en citrouille, mais en une infâme bouillie gluante et craquante. De ce côté-là on pourrait dire qu’ils ressembleraient plus à Icare si celui-ci n’était pas tombé dans la mer.
Le voyageur qui pose le pied sur une coquille d’escargot s’en rend très vite compte. Comme lorsqu’il marche sur une grosse merde. Combien y en a-t-il qui ne regardent pas là où ils posent le pied ?
Le bon côté de l’histoire est que tout ne sera pas perdu pour tout le monde. En effet quelques oiseaux malins et opportunistes sauront profiter de cette manne, une fois le dernier voyageur monté dans la rame et le train parti.
Il y a quand même quelques âmes charitables qui, du bout du pied ou de la main, sauront placer hors de danger quelques uns de ces gastéropodes, de manière à ce qu’ils puissent à nouveau tenter le diable à la prochaine averse !